Stephen Curry doit chercher le titre de MVP des Finales : un dernier bijou pour construire la légende
Le 31 mai 2018 à 02:26 par Benoît Carlier
Andre Iguodala en 2015, Kevin Durant en 2017, Stephen Curry s’est toujours fait voler la vedette par l’un de ses coéquipiers lors des Finales NBA remportées par les Warriors jusqu’à présent. Cette année, il pourrait être un peu plus égoïste pour inscrire une nouvelle ligne à son palmarès individuel, en plus de réaliser le back-to-back avec son équipe.
A 30 ans, le meneur de Golden State bénéficie déjà d’un statut de superstar. Premier MVP unanime de la Grande Ligue, il a révolutionné ce sport avec sa qualité technique hors du commun et cette capacité à faire frémir les ficelles d’à peu près n’importe où dans la moitié de terrain adverse. Le titre de meilleur sniper de l’histoire est souvent utilisé pour décrire un joueur qui n’est que dans sa neuvième saison professionnelle et qui aperçoit déjà les 2973 bombes de Ray Allen dans sa lunette de tir. Stephen Curry a donc sa place dans le classement all-time des meilleurs joueurs à avoir foulé les parquets de NBA, mais sa carrière est loin d’être terminée et il peut encore rêver accomplir de grandes choses avant de raccrocher les sneakers. Blessé une partie de la saison et des Playoffs, le double MVP est revenu au meilleur moment pour aider ses coéquipiers à se débarrasser des Pelicans tout d’abord, puis des Rockets au terme d’un duel plus disputé en finale de Conférence Ouest. En difficulté au début de la série, il a retrouvé la confiance par la suite, frôlant même le triple-double lors du Game 7 avec sept tirs primés sur ses quinze tentatives du parking ce soir-là. Il arrive dans ces Finales en pleine forme avec seulement douze matchs dans les jambes depuis le 8 mars, de quoi faire la différence face à un LeBron James exténué qui sort de sa saison la plus fatigante de sa carrière.
Car c’est bien un quatrième acte entre les Cavaliers et les Warriors qui va débuter à l’Oracle Arena ce jeudi soir. Et à en croire les bookmakers, les vainqueurs de la Conférence Ouest ont toutes les chances de soulever le trophée Larry O’Brien une deuxième année consécutive et pour la troisième fois en quatre ans. Toujours orienté vers le collectif et capable de s’effacer très légèrement pour faire un peu de place à Kevin Durant lors de son arrivée en Californie il y a deux ans, Chef Curry pourrait tout de même en profiter pour agrandir un peu plus sa vitrine à trophées avec celui de meilleur joueur des Finales. Un rapide coup d’œil sur le palmarès du meneur et l’on se rend compte que c’est presque l’une des seules distinctions qui lui manque encore pour laisser une marque encore plus importante dans l’histoire de son sport. Si la désignation d’Iggy en 2015 avait fait débat pour certains, celle de KD deux saisons plus tard ne souffrait d’aucune contestation tant l’ailier avait dominé l’ensemble de cette série de la tête et des épaules, et ce des deux côtés du terrain. Douze mois plus tard, la donne a légèrement changé et le fils de Dell semble en bonne position pour enfin rapporter ce Bill Russell Award à la maison.
Le collectif bien huilé des champions en titre est évidemment ce qui fait la force de cette équipe avec des All-Stars à chaque coin du parquet qui les rendent pratiquement indéfendables tandis que tout le monde met la main à la pâte de l’autre côté du terrain. C’est ce qui rend une hiérarchie précise encore plus compliquée à définir dans l’effectif de Steve Kerr. Si l’ancien joueur du Thunder devrait récolter plus de suffrages pour le titre de MVP de la saison régulière que son collègue du backcourt, cela s’explique d’abord par le nombre important de matchs manqués par Stephen Curry cette saison (31 absences). Car en termes d’impact et de statistiques, le numéro 30 reste le leader de son groupe. C’est lui qui donne l’exemple et qui représente le visage de sa franchise depuis déjà de nombreuses années quand Durantula s’est greffé à une équipe déjà championne où il apporte surtout ses qualités individuelles exceptionnelles, principalement au scoring. Le premier pourrait donc tout à fait recevoir les votes des journalistes au terme d’une série qu’il devrait être capable de disputer dans son intégralité sans aucune restriction et on voit mal qui pourrait le priver de cette distinction cette année mis à part le numéro 35… ou LeBron James s’il parvient encore à nous surprendre en remportant ces Finales ou bien en luttant jusqu’au bout à la manière d’un Jerry West – seul MVP des Finales au sein d’une équipe perdante.
Kevin Durant est évidemment le favori pour rapporter une deuxième statuette du genre à la maison mais il aura fort à faire tout au long de la série face à un LBJ qui n’a jamais paru aussi fort. Défendre le King n’est pas une partie de plaisir et Dudu pourrait laisser pas mal d’énergie dans la bataille. D’autant que le numéro 23 des Cavaliers ne se laissera pas faire non plus dans sa propre moitié de terrain où KD va devoir afficher son meilleur niveau pour tenter de contribuer activement au scoring en effaçant les petits doutes apparus contre Houston avec des pourcentages indignes de son talent et une gestion des moments chauds parfois complètement foirée. A l’inverse, Baby Face Killer bénéficie d’une match-up beaucoup plus abordable dont il va devoir tirer profit pour se montrer sous son meilleur jour. C’est d’ailleurs sur ce poste de meneur que Golden State pourrait en profiter pour faire la différence avec un écart de niveau flagrant entre le sniper et George Hill qui découvrira accessoirement ses premières Finales NBA. Si on peut compter sur le produit de Davidson pour jouer juste et ne pas oublier ses coéquipiers, il doit profiter de cet avantage pour aller chercher le MVP des Finales et continuer de construire sa légende. On voit déjà les débats s’ouvrir s’il y parvient pour tenter de savoir où il se situe dans l’histoire de la NBA.
Il est clair qu’une telle ligne en plus dans son palmarès lui permettrait de gravir encore quelques échelons dans la hiérarchie all-time des joueurs NBA. A Stephen Curry de nous montrer qu’il en a la carrure et l’envie, pour que l’on continue à s’arracher les cheveux en tentant de définir l’héritage qui nous laissera le point guard après sa retraite.