Victoire ou défaite, la campagne de LeBron James est déjà all-time : le King a encore repoussé ses limites

Le 27 mai 2018 à 11:27 par Nicolas Meichel

LeBron James pari
Source image : NBA League Pass

Cette nuit, au TD Garden de Boston, LeBron James et les Cavaliers vont jouer leur saison dans un Game 7 qui sent la poudre. Le King parviendra-t-il à se qualifier pour une huitième Finale NBA consécutive ? Les Celtics mettront-ils un terme à son règne sur la Conférence Est ? Il faudra attendre le petit matin pour connaître le scénario final mais ce qui est sûr, c’est qu’on se souviendra longtemps de ses Playoffs 2018.

15 ans, 15 années qu’il foule les parquets NBA, 15 saisons qu’il accumule les exploits et bat un record après l’autre. LeBron James, peut-être plus que n’importe quel joueur dans l’histoire du jeu, nous a habitué à l’excellence. A travers ses performances, à travers sa régularité, à travers sa longévité, le King a placé la barre très haut, que ce soit pour lui ou pour les autres. Du coup, on a tendance à prendre les choses pour acquis avec ce mec. On ne se rend plus forcément compte à quel point ce qu’il réalise chaque soir est remarquable. On n’est plus vraiment impressionné tout simplement parce qu’on manque parfois de perspective et qu’on vit dans le présent, sans prendre le recul nécessaire pour vraiment apprécier ce qu’il propose sur un parquet de basket. Bref, LeBron fait partie de ces rares individus qui banalisent l’exceptionnel. Considéré comme le meilleur joueur du monde depuis de nombreuses années maintenant, il est plus en concurrence avec sa propre personne ou les légendes de son sport qu’avec les autres grandes stars de la ligue. Mais malgré tout ça, il trouve encore des moyens pour repousser ses limites et nous mettre une grosse claque dans la gueule. La preuve avec sa magnifique campagne de Playoffs 2018.

Après le match d’ouverture face aux Pacers, perdu 98-80 à la maison, les Cavs de James ressemblaient à une équipe complètement perdue. Certains se demandaient même si Cleveland n’allait pas sortir dès le premier tour. Aujourd’hui, la franchise de l’Ohio est à une petite victoire d’une quatrième Finale NBA consécutive. Entre ces deux extrêmes, le King a enchaîné les performances monstrueuses pour maintenir le navire à flot. Sept matchs à 40 points ou plus, soit seulement un de moins que le recordman Jerry West lors des Playoffs 1965, et autant que Michael Jordan en 1989. Parmi ces sept merveilles, deux ont été réalisées dans des rencontres à élimination directe. D’abord, il y a eu ce Game 7 contre Indiana le 29 avril dernier, où il a planté 45 pions à 16/25 au tir avec huit rebonds et sept passes décisives en prime. Et puis évidemment, il y a eu ce massacre des Celtics dans la nuit de vendredi à samedi, avec 46 unités au compteur et quasiment un triple-double. En parlant de triple-doubles, il n’est pas en reste non plus puisqu’il a accumulé trois perfs en 3D durant sa campagne. Au final, LeBron, c’est 33,9 points, 8,9 rebonds, 8,8 assists de moyenne sur ces Playoffs, à 54,5 % de réussite au tir ! 

Mais si ces chiffres sortent tout droit du mode MyPlayer de NBA 2K, ils ne sortent pas vraiment de l’ordinaire pour un cyborg comme James. Bah oui, durant sa carrière, le King a toujours affolé les statistiques, à Cleveland comme à Miami. Mais alors, pourquoi peut-on considérer la postseason 2018 du Chosen One comme étant particulièrement énorme ? Le contexte et la manière, voilà pourquoi. Quand on a 33 ans et qu’on est dans sa 15ème saison NBA, on n’est plus censé pouvoir porter son équipe de la sorte. Habituellement, c’est à ce moment-là qu’on commence à être sur la pente descendante, qu’on commence à avoir un rôle un peu réduit au sein d’un collectif. Sauf que pour le numéro 23 des Cavaliers, c’est l’inverse. Il évolue avec un supporting cast irrégulier au possible, et ne joue plus aux côtés d’une autre superstar telle que Dwyane Wade ou Kyrie Irving. Autrement dit, tout repose sur ses larges épaules ou presque. Ensuite, il y a ces moments marquants qui font la gloire des Playoffs. On pense à ces deux shoots au buzzer contre Indiana et Toronto, qui ont à chaque fois permis à Cleveland de repartir avec la victoire. Tout ça, ça apporte une dimension héroïque, un côté seul contre tous qui rend sa campagne encore plus exceptionnelle.

Le Game 7 de cette nuit à Boston est peut-être le dernier match de la saison pour LeBron. C’est peut-être aussi la dernière fois qu’il va porter le maillot des Cavaliers. On le sait, les enjeux autour de cette rencontre sont multiples, et le résultat peut déterminer beaucoup de choses dans le futur. Par contre, le dénouement de la série ne doit pas remettre en cause ce qu’a réalisé James jusqu’ici. En cas de défaite, le King pourra sortir la tête haute, mis à part une énorme contre-performance en mode Dallas 2011, ce qui est quand même assez peu probable vu le niveau actuel de l’animal. Alors oui, il y aura forcément des critiques s’il ne remporte pas l’Est cette année. Certains pointeront du doigt sa défense très moyenne sur ces Playoffs ou son Game 1 foiré au TD Garden, d’autres ressortiront l’éternel argument du niveau de la Conférence (qui marche aussi et surtout en cas de victoire). Mais au final, il n’y aura pas grand chose à lui reprocher. Et s’il porte son équipe vers le succès dans ce match décisif, comme il a pu le faire si souvent par le passé, il ajoutera alors une ligne supplémentaire à sa légende, avec une huitième qualification consécutive en Finale NBA.

Rendez-vous cette nuit à 2h30 pour une rencontre forcément historique. We are all witnesses !


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