Steve Kerr a conseillé à Kevin Durant de prendre exemple sur Michael Jordan : mise en application attendue au Game 6
Le 26 mai 2018 à 19:51 par Hugo Leroi
Des histoires sur Michael Jordan, il y en a pas mal. Steve Kerr, coéquipier du GOAT durant le deuxième Three Peat de Chicago dans les années 90, en connait quelques unes. Il en a d’ailleurs cité une à Kevin Durant lors du Game 5 contre les Rockets pour conseiller à son joueur de croire en ses teammates, et d’être plus collectif.
Des années où MJ a atteint des niveaux d’excellence au scoring, il y en a eu un paquet. Mais qu’elles se terminent par un bilan négatif des Bulls ou les dents plantées dans le mur formé par les Bad Boys de Detroit, les saisons à 37 ou 35 points de moyenne, 8 rebonds et 8 passes n’ont pas toujours bien fini pour Jojo. Un one-man show offensif ne suffit parfois pas à amener son équipe au sommet, même très rarement. C’est ce qu’a appris Steve Kerr, coach des Warriors et coéquipier de Jordan dans les années 90 aux cotés de Scottie Pippen et Dennis Rodman, et c’est ce qu’il a essayé d’inculquer à Kevin Durant lors du Game 5 contre Houston. Stevie, disciple de Gregg Popovich pour ce qui est du coaching, a également été sous les ordres de Phil Jackson à Chicago, de 1993 à 1998, en tant que back-up à la mène. L’année avant son arrivée, les Bulls venaient d’accomplir le premier Three Peat de leur histoire en battant les Suns de Charles Barkley en Finales, remportant ainsi un troisième titre d’affilée. Bien que la série fut remportée 4-2, le tout ne s’est pas fait sans ajustements ni remises en questions.
A l’époque, John Paxson était à la mène, servant Mike, Pippen ou Horace Grant. His Airness avait encore tendance à trop prendre le jeu à son compte, et à ne pas assez distribuer dans les moments chauds. Phil Jackson, tout coach all-time qu’il est, n’a pas manqué de lui faire remarquer. L’histoire est donc contée par l’intermédiaire de Steve Kerr à KD et retranscrite par Dan Santaromita de NBC Sports :
“Quand MJ jouait pour les Bulls, il y avait ce match de Playoffs où il n’arrêtait pas d’essayer de scorer, ce qu’il faisait très bien, mais nous n’arrivions à rien. Phil Jackson lui a dit ‘Qui est ouvert ?’, il a dit ‘John Paxson’.”
Ouvert, l’ex meneur-shooteur des Bulls l’était souvent dans le money time, tant les joueurs adverses passaient leur temps à essayer de contrer les arabesques du numéro 23. Phil l’a compris très rapidement, et a appris à son franchise player à déléguer, à faire des passes, à faire confiance à ses coéquipiers. Résultat ? Lors du premier titre de Chicago, en 1991, c’est Paxson qui se charge de clore la série 4-1 contre les Lakers de Magic Johnson en Finales, scorant 10 des 12 points inscrits dans le dernier quart du Game 5. Par la suite, ce même Paxson sciera en deux les espoirs des Suns au Game 6 des Finales 93, d’un trois points assassin à 4 secondes de la fin. L’histoire est belle, puisque Kerr lui-même a pu profiter, lors des Finales 97 face au Jazz du tandem Malone/Stockton, du speech du Zen Master à Jojo. 86 partout, temps-mort et balle Chicago, 25 secondes à jouer. Mike sait que s’il tente d’attaquer le cercle, Stockton viendra en prise à deux. Il se tourne alors vers Kerr, et lui glisse quelques mots derrière son gobelet de Gatorade. Le sniper dit alors cette phrase rentrée dans l’histoire : “s’il (Stockton) se ramène, je serais prêt”. “I’ll be ready”. Et il l’a été. Tout s’est passé comme prévu : Stockton est venu en aide coté gauche sur le post-up de Mike, MJ a passé la gonfle à Kerr en tête de raquette, tir… Ficelle, 88-86 à 5 secondes de la fin. Le Jazz ne reviendra pas, et les taureaux célébrerons leur cinquième titre au United Center.
KD a donc plutôt intérêt à écouter son coach quand ce dernier veut que le ballon soit davantage partagé. Car même si le scoreur de la baie tourne contre les Rockets à 31,2 points de moyenne en 5 matchs, il ne distribue que 2 assists en moyenne, preuve qu’il choisit bien souvent de finir les actions plutôt que de déléguer aux copains. Avec Klay Thompson, Steph Curry ou Draymond Green à ses cotés, on se dit que Durant ferait bien d’utiliser ses pouvoirs d’attractions de la défense adverse pour les mettre bien. Dans un Game 5 au final lâché par Golden State, Kerr a essayé de véhiculer cet état d’esprit à son joueur, en utilisant l’anecdote précédente, suivie de sa morale juste après :
“Je veux que tu aie confiance en tes coéquipiers plus tôt. Pour l’instant tu attaques le panier en voulant toujours finir. Je veux que tu donnes ta confiance au premier gars dispo et que tu bouges. Continues d’attaquer, de chercher à scorer, mais aie foi en ces mecs, OK ?”
Les anecdotes sur Michael Jordan sonnent rarement fausses quand elles sont racontées, surtout quand elles le sont par un type qui l’a côtoyé durant de nombreuses années. Il faudra en effet que KD soit plus altruiste si les Warriors veulent remporter la série, et pourquoi pas commencer par une passe à Curry en tête de raquette à 5 secondes de la fin pour faire gagner le Game 6, tant qu’on y est ?
Source texte : NBC Sports