Joel Embiid n’a pas le temps : la saison prochaine, le Process veut activer le mode MVP
Le 21 mai 2018 à 05:23 par Bastien Fontanieu
S’il a réalisé une grande saison en étant non seulement longtemps sur deux jambes mais aussi productif tous les soirs, Joel Embiid n’a pas prévu de regarder les poids lourds discuter du trophée de MVP : la saison prochaine, le Camerounais veut faire partie des très grands.
Les vacances, très peu pour Joel. Pas forcément le genre de phrase qui rassure le staff des Sixers, avec un dossier médical long comme les bras du pivot et des attentes immenses placées sur lui, mais la détermination d’Embiid est inébranlable et c’est celle-ci qui drive déjà l’offseason du géant. Si on regarde dans le rétroviseur et qu’on analyse rapidos la campagne de l’intéressé, difficile de demander davantage. Quasiment 23 points, 11 rebonds, 3 passes et 2 contres en 63 matchs joués, Joel a envoyé du bois. Plus important encore, ses Sixers ont explosé les projections réalisées en début de saison avec une magnifique troisième place récupérée dans la Conférence Est, un immense jump collectif sachant que la franchise de Pennsylvanie n’avait plus connu l’odeur des Playoffs depuis 2012. On pourrait donc croire à un semblant de satisfaction chez le Process, et c’est probablement le cas une fois les micros coupés, mais interrogé par le Philadelphia Inquirer Joel n’a pas tourné longtemps autour du pot. La production statistique, le leadership, la Conférence Est à retourner et une domination quotidienne, Embiid a faim de tout ça. Et s’il sera certainement ravi de participer potentiellement à un nouveau All-Star Game, lui qui a pris part à son premier en carrière cette saison, ce n’est pas l’étoile sur le veston que Jojo désire. Ce qu’il veut, c’est le gros trophée que toutes les légendes visent, celui dont on ne doit prononcer le nom… sauf en utilisant trois lettres bien précises.
“Je pense vraiment que ma saison prochaine sera une saison de type MVP. Mais cela commence avant tout par mon corps. Et ma technique. J’adore développer mon jeu à l’entraînement, je n’ai pas envie de passer trop de temps éloigné des terrains. On va voir comment cet été se déroule.”
Osé, selon quelques uns ? Peut-être bien. Mais il faut jouer à l’aveugle ou au néophyte pour ne pas considérer qu’Embiid pourrait voir son nom circuler dans la discussion pour le trophée de Most Valuable Player. Après tout, quand on regarde les critères que les votants aiment par-dessus tout, Joel en a plusieurs qu’il peut cocher dès le mois d’octobre prochain. Bombardement numérique ? Check, on peut s’attendre à un bon gros 22-10 minimum de sa part, sachant qu’il ne s’agira que de sa troisième saison professionnelle. Puissance collective ? Check, les Sixers sont désormais reconnus comme des menaces à l’Est et représentent – avec les Celtics – une force attendue sur le podium de sa conférence. Un peu de hype et d’exposition médiatique ? Check, essayez de passer une semaine sans entendre parler d’Embiid via une décla, un geste ou une grosse perf. En fait, ce qu’il faudra surtout surveiller, c’est le nombre de matchs que le Process va jouer. Car s’il est capable de se comporter en MVP certaines semaines, Joel peut aussi totalement disparaître la suivante en étant… à l’infirmerie. Et le jour où un joueur reçoit le plus prestigieux des trophées individuels en passant 20 matchs en costard, on se met tous à la pelote basque. Entre cet aspect purement physique, la concurrence qu’il faudra évidemment surveiller et les mouvements estivaux qui pourrait créer de nouveaux scripts attirants, Jojo va devoir bûcher. En tout cas, on surveillera sa campagne et on se frotte déjà les mains, car le garçon annonce direct la couleur.
Russell Westbrook 2017, James Harden 2018… Joel Embiid 2019 ? La course au MVP sera encore une fois excitante, et vu les progrès montrés par le joueur comme ses Sixers depuis son arrivée en NBA, il y a de quoi lui faire confiance. Allez, au boulot cet été, on croise les doigts pour que la machine tienne, et rendez-vous en octobre pour écraser la compétition.
Source : Philadelphia Inquirer