Les notes de Cavaliers – Pacers : pas de limite au contrôle de LeBron

Le 30 avr. 2018 à 01:21 par Simon Capelli-Welter

Source image : @Cavs

LeBron a livré un match LeBronesque. Un contrôle total et royal du jeu de son équipe, en apportant sa part de lion aux points tout en veillant à servir ses coéquipiers histoire de maintenir un jeu dynamique, collectif et suffisamment varié. Un Roi Soleil. 

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CAVALIERS

James (9) : CeBron ne choke plus. Il a dominé la partie de la tête (quel cerveau) et des épaules (quelle puissance). Tout en comprenant le match à la perfection, amenant à chaque période ce qu’il y’a de mieux pour son équipe. Lors d’un début de match compliqué, il va arracher les premiers points des siens, puis quand ça commence à aller mieux pour les Cavs, il distribue le jeu et trouve ses shooteurs. Quand Lance déboule et met un trois-points d’entrée, James le joue direct sur la possession suivante et provoque la première faute du plus gros troll de la Ligue. Premier quart-temps : 12 points à 5 sur 5 aux tirs. Mi-temps :  26 points, 4 rebonds, 5 passes. 11/16 au shoot, 4/4 aux lancers, 2 interceptions, 0 balle perdue. Il attendra presque 7 minutes pour refaire trembler les filets dans le troisième. Avant de reprendre son rythme souverain, accompagné d’un flop de princesse à l’encontre de Bogdanovic. Sorti une minute avant la fin du troisième quart, James regarde ses troupes faire un écart dans le premier-tiers du quatrième. Avant de revenir en jeu, un poil moins dedans, mais plutôt sereinement. Au final, LeBron a “tranquillement” claqué  un 45-9-7, 4 interceptions et 4 balles perdues, le tout à 16 sur 25 aux tirs. Qu’est-ce que vous voulez qu’on vous dise ?

Smith (6) : Gérard de vivre. Vivre par à coups. Shooter à 3 sur 8 du parking. Tenter de défendre Oladipo. Se faire déborder la plupart du temps. Sourire à la vie et à la qualif. Sourire à LeBron.

Korver (6) : Défendu par Collison, il a connu une belle galère au shoot, 1 sur 7 dont 1 sur 5 à trois-points à la pause. Un arrosoir. Mais sur le terrain pour le mega money time, KK lâche LA passe pour James qui donne 6 points d’avance à 30 secondes de la fin et scelle le destin d’Indiana.

Love (7) : Agressif, il a bien tenu le choc, lui qui ne parait pas dans la forme de sa vie. Du rebond offensif, de la bonne défense, notamment sur les aides ou les deuxièmes rideaux. Et puis sa présence garantit du spacing et une raquette libérée. D’ailleurs, il a marqué l’ensemble de ses quatorze points en dehors de la raquette, et avec un meilleure adresse aux tirs à trois-points qu’aux tirs à deux.

Thompson (8) : Très utile dans une peinture des Cavs qu’il a enfin solidifié, il valide le choix de sa titularisation surprise d’un bon vieux double-double. Intimidation, rebonds offensifs, protection de son cercle. Cerise sur le chantier, il a mis ses lancers.

Green (4,5) : Entré pour Korver, et former un cinq James, Gérard, Green, Love, TT qui permet à Cleveland de faire un premier écart. Mais pas vraiment grâce à lui.

Clarkson (3) : Maladroit et nerveux, il a fait un match horrible. Sur ce match 7, LeBron > Jordan.  Et largement.

Hood (-) : Pas vu pas pris mais qualifié.

Nance (4) : Il a paru encore un peu tendre et trop nerveux  pour ce match 7. Beaucoup d’engagement mais des fautes bêtes et des erreurs de jugement.

Hill (7,5) : Surprise du chef (Lue ou James ?), il a fait son retour dans la série en seconde mi-temps. Auteur d’une très belle entrée, Hill est venu attaquer la peinture et chercher des lancers, convertis à 9 sur 11. Il apporte tellement quand il est agressif, provoquant points, décalages, et erreurs des Pacers.

Lue (5) : La moyenne. Parce qu’il n’a ni aidé ni empêché coach LeBron de se qualifier au second tour.

PACERS

Collison (5,5) : Un très très gros match. Des deux côtés du terrain. De la défense acharnée, de l’adresse, il lui a manqué ce brin de folie pour accompagner Oladipo et vraiment enflammer la défense des Cavs.

Oladipo (7) : D’abord un peu à côté de son match, Victor a bien défendu et s’est appliqué à la distribution. 6 points, 6 rebonds, 4 assists à la pause. Et c’est lui qui marque le trois-points pour ramener les Pacers à 4 points dans le troisième. Action qui l’a réveillé. Un énorme step back three à la fin des 24 secondes dans la face de James pour égaliser à 64 partout. Et là, Victor a commencé à enchaîner, avec une énorme fin de troisième quart. Au drive, au cercle, à la passe. Il a même donné l’impression de pouvoir créer l’exploit. Mais il s’est retrouvé un peu seul et un peu court. Tout de même, 27 points 12 rebonds 6 passes à la fin. Et vraiment, une deuxième mi-temps sublime de courage et d’abnégation pour essayer de sauver Indiana. Qui s’est trouvé un franchise player, un vrai.

Bogdanovic (6,5) : S’il a fait tout ce qu’il a pu contre James, ce n’était pas sa défense qui allait empêcher le King de prendre ce match 7. Et en attaque, il a pas mal  pioché, arrivant à 0 point à la pause, pour un total de 3 au final. Son seul panier ? Le trois-points qui permet à Indiana de passer devant, à 61-60. Mais c’est aussi lui qui se fait prendre la balle par James à 3 minutes du terme, pour voir Cleveland définitivement boucler cette série, finalement bien plus compliquée que prévue. Et si elle a duré, c’est justement parce que Bogdanovic a pu tenir la route en défense sur James. Mais si elle a fini ce soir avec l’élimination d’Indiana, c’est justement un peu aussi parce que face à LeBron, Bogdanovic ne pouvait pas faire mieux que tenir la route, foutre sa ceinture et prier pour qu’un air bag vienne amortir le choc.

Young (5,5) : Toujours bien placé, bien dans le flow, très utile, volontaire, complet, lucide et énergique, il a eu de vrais bons passages mais aurait gagné à chercher davantage à s’imposer. Qui sait peut-être qu’Indiana aussi du coup…

Turner (4,5) : En souffrance lors de l’une première-mi-temps où Tristan Thompson l’a massacré dans le combat, et Miles était incapable de trouver sa place  en attaque… Suite aux prises à deux sur Oladipo, il s’est souvent retrouvé poste haut, balle en main, avec des choix à faire. Il a trop souvent hésité, perdu du temps, et n’a pas assez cherché à monter lui-même au cercle. Jusqu’à ce dernier quart, où il commençait à peser davantage, et prendre du rebond offensif. Petit à petit, Indiana grattait. Las, Myles a pris sa sixième faute et a dû regarder la fin de série depuis le banc.

Joseph (5) : Assez peu utilisé, il a fait le job.

Stevenson (5) : Lance est rentré dans ce match comme un fou, avec deux gros shoots cash et une volonté manifeste de foutre le zbeul et de rentrer dans la tête de James. Raté.

Sabonis (5) : Engagé, intelligent, mais trop maladroit. Il a donné des minutes de qualité, et a fini par lui aussi devoir sortir pour six fautes…

Booker (-) : Son énergie n’était pas de trop pour résister aux coups du King.

McMiIlan (7) : Bon, il a peut-être fait jouer son banc un poil trop longtemps. Mais franchement, on ne peut pas lui reprocher grand chose dans ce match 7. Peut-être de ne pas avoir su mieux punir les prises à deux sur Oladipo, ou de ne pas avoir insisté un peu plus sur certaines match-ups à l’intérieur. Et encore.

Fin de l’aventure pour Indiana, qui aura donc dépassé toutes les attentes. Dignes, valeureux mais un peu juste dans ce match 7, ils n’auront pas réussi à décapiter le roi LeBron, mais l’auront bien fait vaciller. Reste que LeBron est trop fort. Quand il est comme ça, James donne n’impression de pouvoir emmener n’importe quelle équipe en Finales. Ça tombe bien.