Les notes de Jazz – Thunder : Donovan Mitchell a un sérieux problème

Le 28 avr. 2018 à 15:01 par Simon Capelli-Welter

Donovan Mitchell
Source image : NBA League Pass

Noter un joueur peut parfois sembler un peu dérisoire face à sa performance. Donovan Mitchell a propulsé le Jazz en demi-finale de Conférence. Malgré tous les efforts et la folie  du MVP en titre, OKC n’a jamais réussi à contenir le rookie. Le Big Three ? Quel Big Three ? Si Adams a grindé, Paul George s’est troué et Melo s’est fait bencher ; Favors, Gobert et Ingles, eux, ont soutenu leur rookie dans sa transformation en super saiyan pour le bouquet final.

___

JAZZ

Rubio (-) : Un début de match prometteur avant de devoir sortir. Suite à un contact sur un puissant drive de Westbrook. Impossible pour lui de terminer la rencontre. Une rencontre physique, acharnée et défensive, 41 partout à la mi-temps.

Mitchell (45) : Ce soir, Donovan a fait du Mitchell au carré. Du tranchant, de l’aérien, du culotté. Comme tout au long de la saison, il a tout déchiré. Et ce n’est pas maintenant qu’on l’attend qu’il a l’intention de s’arrêter. Surmobilisé à la création sans Ricky Rubio, Donovan s’est montré méga digne du challenge. Surmotivé par la perspective de torcher OKC, il a donné dans le match calibre All-NBA. 38 points à plus de 50% aux shoots, 5 sur 8 à trois : Flash avec du range. Les chants de “MVP MVP” d’un public du Jazz subjugué résonnaient avec le match de leur petit protégé. Efficacité, culot, beauté du geste, Mitchell était dans la zone. Ce genre de zone où tout pouvait rentrer. D’ailleurs, tout est rentré pendant une séquence de 15 points à 100% au tir lors d’un troisième quart-temps déjà historique : le plus prolifique ever d’Utah en Playoffs. Mitchell ne marque pas l’histoire, il l’efface. Comme toute la défense et les rêves du Thunder. Et les votes de rookie de l’année ?

Ingles (7,5) : Appliqué à créer pour son l’équipe, surtout avec la sortie prématurée de Rubio, Joe a écarté, pénétré, coupé, donné, rendu, tellement amené. Un rôle de leader complètement assumé, donnant du rythme quand l’attaque commençait à s’enliser dans l’horloge des 24 secondes, calmant le jeu dans le dernier quart pour la faire couler. Un sablier.

Favors (7) : Agressif dans ses déplacements, présent aux rebonds, adroit près du cercle, toujours bien placé, toujours en mouvement en défense comme en attaque, ouvreur-rouleur-couvreur sur-qualifié, Derrick a apporté de l’expertise au Jazz.

Gobert (6,5) : Surmotivé, il était sur tous les tirs intérieurs d’OKC. Au point d’un peu trop sauter dans les feintes ou venir aider en bas, laissant par exemple Grant seul à trois-points. Sous le cercle, Rudy a parfois manqué de puissance au finish et pas mal souffert face à Steven Adams. Mais sa taille, son placement, sa lecture, sa concentration et sa volonté de peser sur le match sont vitales pour hausser le niveau de jeu d’Utah. Qui commence à être bien haut là.

Exum (3) : Vite entré en jeu, il s’est montré particulièrement discret.

O’Neale (6) : Dans le ton instauré par le Jazz en défense, il a apporté un vrai bonus offensif lors de ses 18 minutes de jeu.   

Crowder (5) : Engagé dans un duel mental et surtout physique avec Paul George : 3 fautes à la pause, dont deux revues à la vidéo, joli ratio. Encore mieux aux tirs, avec un magnifique 2 sur 10. Jae n’était pas là pour faire dans l’artistique.

Burks (6) : Il s’est déjà donné en défense, l’intensité dans sa moitié de terrain du Jazz ne faiblissant pas du match, puis il a assumé sa part au scoring, en particulier au bon moment, quand Mitchell a dû aller réfléchir à ses 5 fautes au milieu du quatrième quart-temps.

Jerebko (-) : 

Snyder (6) : Le plan de jeu de coach Snyder est toujours aussi bien pensé, et parfaitement exécuté. La messe pour un coach. Une défense parfaite, une attaque portée par un Mitchell en fusion et le tour est joué. Coach Snyder a déjà tellement hâte de tout mettre en place pour bousculer les Rockets.

THUNDER

Westbrook (5,5) : OKC vit, meurt et sort par Russell Westbrook. Des shoots gourmands, des choix douteux, mais une intensité, une puissance et une motivation de tous les instants. 15 shoots, 15 points, 5 rebonds, 3 passes à mi-tornade. Le moteur du premier run d’Oklahoma pour prendre le lead. Russell a marqué le coup suite au bordel foutu par Mitchell. OKC mené, il a cru bon de sombrer dans du hero ball caractérisé. Le pire, c’est que ça a failli payer. Mais il a raté le trois pour égaliser. À coups de shoots improbables, quitte à enchaîner air ball et ficelle avec autant de facilité, il n’a rien lâché et fini par faire revenir OKC dans le match à quasiment lui seul.

Brewer (5) : De la défense, des courses, des passages provoqués, tout en sacrifice de ses mollets de poulets.

George (3,5) : Maladroit, déconcentré par l’agressivité de Crowder, il a pris trop de risques dans sa sélection de tirs, et souffert comme rarement quand il s’est retrouvé au marquage de Mitchell. Playoffs P P.

Anthony (4) : Ridicule en défense, au point de se faire quasi systématiquement cibler par l’attaque du Jazz, il a cherché à se rendre efficace en attaque en s’approchant du cercle plutôt que de se contenter d’arroser. C’est déjà ça. Dans le dernier quart-temps, quand OKC jouait la gagne et la survie, le rapproché s’est à nouveau fait sans lui. L’élimination en revanche…

Adams (7) : Bien décidé à la jouer physique contre Gobert, il a fait un chantier pas possible, genre 9 points, 7 prises à la mi-temps, à 80%, mais troisième faute  à 4 minutes de la pause. 19-16 à 82% au coup de sifflet final. En vain.

Abrines (4) : Il est venu hésiter, arroser, vite abdiquer.

Grant (5) : A amené un bon coup de boost à son équipe, mais ses trente minutes de temps de jeu sont quelque part révélatrices des soucis d’OKC.

Felton (7) : Un match qui ne lui ressemble pas, plat. Raymonde nous a même pas fait marrer. Concentré, il s’est contenté de ne pas faire de conneries. Lui.

Huestis (5) : Bizarrement, il n’a rien pu faire pour sauver le Thunder…

Patterson (-) : On l’avait oublié tiens. Donovan aussi. Pat Pat a joué une minute quinze.

Donovan (3) : S’il a à nouveau opté pour sortir Melo, et faire confiance à Jerami Grant, ce choix semblait sa seule manière d’influencer la rencontre. La saison d’OKC a fini un peu n’importe comment, dans une tentative de remontada façon corrida. À croire qu’être à la tête d’OKC n’est pas un job de coach mais de torero. Et ce n’est pas beau à voir.

Donovan Mitchell n’a pas de limites, nous si. On se demandait comment Utah allait aborder ce Game 6 à domicile, il ne fallait surtout pas laisser passer l’occasion de finir ça à la maison, et comment Donovan Mitchell allait se comporter sous ce type de pression. Qu’est-ce qu’on était con.  


Voir toutes les News