Les Warriors ont un pied en demi-finale : 3-0 à San Antonio, pas de pitié pour les Spurs
Le 20 avr. 2018 à 07:15 par Bastien Fontanieu
Le match de ce jeudi soir était évidemment particulier pour les Spurs et les habitants de San Antonio, mais pour les Warriors, c’était business as usual : victoire des champions en titre, on prépare le sweep de ce dimanche.
C’est Manu Ginobili qui laissait déjà filer quelques indications sur l’état dans lequel son équipe allait se ramener au AT&T Center, pour ce Game 3 décisif à domicile. Pourtant compétiteur infatigable, l’Argentin ne pouvait retenir les sanglots dans sa voix et susurrait que ça allait être difficile de jouer cette rencontre. Sans Pop, sans le guide, et en le sachant en deuil, les Spurs savaient qu’ils allaient activer la carte fierté en donnant tout dans ce match… mais à quoi bon ? Bien moins talentueux, bien moins athlétique, et maintenant bien moins dans la série compte tenu du contexte bourré d’émotions, les soldats de San Antonio étaient tout simplement dans la paume des visiteurs et il n’y avait que le chrono qui laissait place à un minimum de suspense. Le vainqueur, on pouvait le voir venir à des kilomètres, et les essais d’Ettore Messina aussi. Bombardé au poste d’entraîneur principale en l’absence de Popovich, l’assistant des Spurs comptait sur une bonne première mi-temps de ses joueurs, et puis c’est tout. Vingt-quatre minutes passées à tenir le regard avec les Warriors, grâce notamment à un bon Tony Parker et à un Rudy Gay en jambes, mais pas plus. Le temps que la machine adverse se chauffe un peu.
Le temps que l’adresse à distance, surtout, retrouve ses standards attendus. Incapables de mettre le moindre shoot de loin en première période, les hommes de Steve Kerr se mettaient enfin à artiller dans leur fameux troisième quart-temps et ce qui était un écart de cinq à six points prenait soudainement double tarif. Et autant avec des All-Stars en place et un coach qui gueule San Antonio peut remonter ce genre de retard, autant sans Popovich ni inspiration et encore moins de joueurs de la qualité de ceux des Dubs, c’était mort. Petit à petit, sans faire de bruit, les visiteurs augmentaient la zone à 12-15 points, et le public des Spurs retournait sur Terre en comprenant leur réalité. Celle d’une équipe nettement moins forte que celle de Golden State, celle d’une équipe qui a besoin de son leader pour tenter quoi que ce soit. Absent ce jeudi, Popovich sera peut-être présent ce dimanche pour le Game 4 à domicile. Est-ce qu’il s’agira du contexte parfait pour se défoncer et au moins remporter un match ? Ou bien est-ce qu’on assistera à un schéma similaire à celui de cette nuit, c’est-à-dire 10 minutes d’engouement avant de chuter du petit nuage rêvé ? Impossible à dire pour le moment. Ce qu’on peut dire, cependant, c’est que les Warriors sont plus sereins que jamais et pourront se ramener avec aisance dans deux jours à la salle. Trois zéro, la possibilité d’avoir une semaine de pause, ou bien retourner à la maison et finir le taf en cinq matchs, y’a de quoi être confiant.
Le Game 3 était déjà bien penché du côté de Golden State avant l’entre-deux du début de rencontre, la suite ne fera que le confirmer. Ces Warriors sont quasiment en demi-finale, il n’y a plus qu’à choisir la méthode de finition : ce dimanche à l’extérieur, ou un poil plus tard à domicile ? Au choix.