Celtics 2008 – Une épopée inoubliable : ces combattants venus du banc
Le 13 avr. 2018 à 09:26 par Alexandre Martin
2007-08. Il y a dix ans, les Celtics remportaient leur dernier titre, le 17ème de la franchise. Un titre magnifique pour plein de raisons différentes : la façon dont il s’est mis en place, les légendes qui y ont participé, le staff vert ou encore ce groupe celte qui a fait montre d’un collectif et d’une rage de vaincre hors du commun. Le résultat, nous le connaissons tous : 66 victoires et une bague au bout d’une campagne de Playoffs mythique. Une épopée inoubliable…
On le sait et l’histoire de la NBA est là pour le prouver : les grandes équipes sont toujours munies d’un grand banc. Un banc qui somplète impeccablement le 5 majeur avec des gars toujours prêts à bondir, dégraffer leurs bas de survet’ pour entrer sur le terrain et tout donner. Tout.
Les Celtics de la saison 2007-08 n’échappent pas à cette règle. Car si Paul Pierce s’est trouvé entouré de deux futurs Hall Of Famers grâce aux échanges réalisés pendant l’été, si Rajon Rondo et Kendrick Perkins étaient les compléments idéaux du Big Three Pierce – Allen – Garnett, il est impossible de passer outre l’apport de ces gars venus du banc. Ces remplaçants qui ne demandent rien mais qui sont prêts à tout pour le groupe, pour que le collectif soit le plus solide possible. Ils acceptent toutes les missions que le coach leur donne, sans rechigner et en mettant tout ce qu’ils ont à chaque seconde qu’ils passent sur le parquet. Avec leurs moyens et leurs qualités parfois limités, mais toujours avec le cœur. Ces gars sont indispensables à une grande équipe si elle veut prétendre au titre suprême. Et le banc des Celtes de Doc Rivers pullulait de role players dont tout coach rêve. En terme de contribution, on pense tout de suite à James Posey et à Eddie House, les deux joueurs les plus utilisés par le Doc en sortie de banc sur la régulière.
James Posey était très souvent le premier remplaçant à débarquer sur le parquet. Une raison évidente à cela : sa polyvalence. Principalement positionné au poste 4 pour apporter du spacing en remplacement de Perkins (avec Garnett en pivot) ou au poste 3 en lieu et place de Paul Pierce, Posey pouvait également tenir à côté d’un meneur sur les lignes arrières. Pratique, non ? Long de 203 centimètres pour un peu moins de 100 kilos, l’ami James jouait bien plus dur qu’il ne pouvait le paraître. Il pouvait apporter un bel écot au rebond (4,4 de moyenne sur l’exercice), délivrer quelques bonnes passes et gratter du ballon (1 interception par soir). Et puis, en attaque, sans jamais vraiment faire de coups d’éclat, il restait une menace sérieuse à distance (38% de réussite), ce qui obligeait la défense à ne pas le lâcher offrant ainsi des espaces à des Garnett ou Pierce pour jouer leurs adversaires dans des conditions souvent confortables. Oui, tactiquement, la présence de James Posey sur le terrain était un vrai atout pour les Celtics. Et ça, le Doc l’avait bien compris. Il n’était pas donc pas étonnant de voir ce joueur loin d’être une star obtenir presque 25 minutes de temps de jeu par match sur la régulière, ainsi que lors des Finales même s’il y restera discret.
La discrétion, ce n’est pas le truc de Eddie House. Oh que non. Le petit combo-guard (1m85) va avoir le deuxième temps de jeu (19 minutes) parmi les remplaçants sur la saison. Pourquoi ? Parce qu’au-delà de sa contribution statistique pas inintéressante (7,5 points avec 39% de réussite de loin, 2 rebonds et 2 offrandes de moyenne), l’ami Eddie est un streaky shooteur par essence. Un type baloché qui n’hésitera pas à prendre un tir ultra important même s’il vient de rentrer sur le terrain. Un type qui ne ressent pas les effets de la pression. La preuve, d’ailleurs, il sortira de sa boîte à un moment crucial, dans le Game 4 des Finales, alors qu’i avait obtenu à peine 5 minutes par rencontre sur les trois tours précédents. Mais lors de ce match, quand il entre en jeu, House se sent comme à la maison à Los Angeles et, en bon meneur d’hommes qu’il est, Doc Rivers sentira tout de suite le bon coup. Il laissera de la liberté et du temps à son arrière : plus de 24 minutes pour 11 points dont 4 dans les 4 dernières minutes de Game 4, que les Celtics vont remporter de 6 points. Et oui, ça fait beaucoup de 4, mais le trèfle (à 4 feuilles ?) mène désormais 3-1. Beaucoup disent que la Finale a tourné dans ce dernier quart et que House n’y fut pas pour rien…
Et que dire du match 2 de Leon Powe lors de ces mêmes Finales ? 21 points de la part de ce caméléon du frontcourt ! Et le tout en moins de 15 minutes sur les planches. Dans une rencontre que les Celtics ont gagné de 6 unités, autant vous dire que Powe a été déterminant. Il pouvait jouer ailier-fort voire pivot même s’il était un peu petit pour le poste (2m03) car il comblait ce manque avec 110 kilos de barbaque et une envie immense. Dans le genre “qui joue avec le cœur et à l’envie“, on trouvait également Tony Allen sur le banc de ces Celtics 2008. A l’époque il n’avait encore que 26 ans mais il était déjà le “Grindfather”, ce joueur frustre en attaque mais qui se donnait plus que trois pitbulls morts de faim en défense. Glen Davis lui était tout jeune (22 ans), il apprenait auprès de tous ces anciens et apportait son énergie ainsi que ses écrans XXXXXXL, ou quelques petits shoots à 5 mètres dès que l’opportunité lui était donnée. Enfin, il ne serait pas correct de parler autant de ce banc magnifique sans mentionner trois vétérans qui n’ont eu que peu de temps sur le parquet mais qui ont pesé chacun à leur manière dans la quête des Verts : Sam Cassel tout d’abord. Mr Big Balls est arrivé en tant qu’agent-libre en mars 2008. Il va participer à seulement 17 matchs de régulière et – alors qu’il a 38 ans – il va devenir un role player assez intéressant lors des Playoffs (un peu plus de 12 minutes en sortie de banc sur 21 des 26 matchs de la campagne). Ah l’expérience… Dans un genre différent, la dureté de P.J. Brown aura toujours eu sa place dans la rotation intérieure. Quand à M. Brian Scalabrine, il est le GOAT pour certains car personne ne fait tourner les serviettes mieux que lui. Il ne jouera pas un match des Playoffs pour cause de blessure mais les Celtics lui feront quand même faire une bague de champion car quand on a le Red Mamba à ses côtés, il ne peut rien nous arriver…
Nous parlons d’un banc qui a apporté entre 40 et 50 points par soir. Pour une équipe qui en marquait un peu plus de 100 à chaque match, c’est considérable. Et ces remplaçants furent une des forces majeures de ces Celtics dans leur folle conquête tout au long de la régulière pour aller chercher 66 victoires puis pour passer, tour après tour, les étapes de Playoffs qui les séparaient de la bague. Leur rendre hommage est la moindre des choses.
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