Kristaps Porzingis choisit son camp avant la Draft : Luka Doncic n’est pas un garçon comme les autres

Marvin Bagley III, DeAndre Ayton, Michael Porter Jr., la Draft à venir annonce des bêtes athlétiques déjà bien taillées malgré leur jeune âge. Ils sont attendus tout en haut et pourtant, Kristaps Porzingis assure qu’aucun ne serait capable de faire ce que Luka Doncic réalise depuis quelques années en Espagne.

Même si le Vieux Continent a réussi à se faire une place dans la Ligue au fur et à mesure des années et des légendes qui se sont écrites sur les parquets américains telles que Nowitzki, Parker ou la fratrie Gasol, il est toujours compliqué de débarquer en NBA en tant qu’Européen. Et notamment lorsque les attentes sont importantes, Kristaps Porzingis en sait quelque chose. Le soir de la Draft 2015, il est choisi en quatrième position par les Knicks. Dans la salle, les fans de la franchise crient, hurlent, pleurent, déchantent. Pourquoi miser sur lui ? Qu’est-ce qui a pris Phil Jackson ? Ils étaient nombreux à se le demander à NYC. Depuis, le jeune Letton conspué est devenu un patron adoré par toute une communauté qui voit en KP un franchise player crédible et capable de ramener les siens en Playoffs pourvu qu’il soit enfin bien entouré et qu’il puisse tenir sur ses deux jambes. L’environnement new-yorkais est une jungle hostile pour tout jeune arrivant mais Porzingis a réussi à la dompter et l’apprivoiser. Dans une moindre mesure, la sélection de Lauri Markkanen au 7ème spot de la dernière Draft avait fait tiquer plus d’un observateur et fan des Wolves. Rapidement inclus dans un package direction Chicago, le Finlandais a fait taire les sceptiques tout aussi vite en faisant parler sa qualité de tir et son activité dans la raquette. Et après KP et LM, une nouvelle pépite Made in Europe, au plus petit format, s’apprête à rejoindre la Ligue cet été. Mais contrairement à ses aînés, Luka Doncic ne générera certainement pas autant de critiques à son arrivée.

Comme ses grandes sœurs licornes, le jeune Slovène de 19 ans est annoncé dans les sommets de la prochaine Draft. S’il a déjà été annoncé first pick par certains observateurs, il est toutefois plus probable de voir une franchise le sélectionner entre les places 3 et 6. Mais pendant que tous les yeux sont rivés sur les mixtapes de DeAndre Ayton, les cartons offensifs de Trae Young ou sur la finale épique de DiVicenzo pour faire gagner Vilanova lors du Final Four à San Antonio, Luka Doncic continue de s’épanouir en Espagne. Loin des projecteurs américains et à seulement 19 ans, le compatriote de Goran Dragic continue d’étonner en cadre du grand Real Madrid qui doit jongler entre le championnat national et l’Euroligue. L’arrière doit se frotter presque tous les week-ends aux meilleures équipes européennes, se déplacer dans des salles hostiles et s’opposer à des joueurs avertis. L’expérience de Ntilikina avait souvent été mise en avant mais Doncic évolue plusieurs sphères au-dessus et ces trois années à Madrid font qu’il joue aujourd’hui comme un daron. L’expérience, la pression, Doncic connaît bien désormais et selon Porzingis, ces forces feraient de lui un joueur plus accompli que les universitaires de la prochaine Draft comme il l’explique à Mina Kimes d’ESPN :

“Je n’étais clairement pas aussi accompli [au même âge, ndlr]. Je ne connais aucun jeune Européen aussi bon que lui et il n’y a aucun joueur NCAA qui serait capable de contribuer comme il le fait en Euroligue.”

Le Letton sait de quoi il parle. Évoluer dans le championnat espagnol, il a vécu, et la compétitivité de l’Euroligue, il la connaît aussi. Il n’évoluait pas au Real comme Doncic mais il connaît l’institution, ses attentes, ses objectifs et le poids que portent les joueurs qui y évoluent. Donc face aux statistiques de Doncic, KP voit son alerte “prodige” s’agiter : 16,9 points, 4,6 rebonds et 4,8 passes de moyenne par rencontre en Euroligue avec en prime le meilleur indice d’efficacité de la compétition. Ils sont plusieurs en NCAA à présenter des statistiques plus ronflantes mais l’adversité n’a rien à voir en Euroligue et les Trae Young et compagnie restent uniquement en catégorie 18-25 ans. Luka Doncic a l’expérience de plusieurs compétitions et a pris la place de joueurs plus âgés et plus expérimentés que lui dans un des meilleurs clubs du continent. On ne mentionnera pas le fait qu’il est aussi, et déjà, champion d’Europe avec la Slovénie. En septembre dernier, il ne s’était pas privé pour rentrer dans tous les joueurs NBA internationaux qui se sont présentés sur sa route. Et ça, Kristaps Porzingis en sait également quelque chose.

Son expérience au plus haut niveau et sa polyvalence font de Doncic un prétendant légitime au first pick de la prochaine Draft. Il serait le deuxième Européen à être le premier choix après Andrea Bargnani et nul doute qu’il aura plus d’impact en NBA que son compère italien.

Source texte : ESPN