Les Pelicans sont qualifiés pour les Playoffs 2018 : chapeau bas, sans DeMarcus ce fût remarquable

Le 10 avr. 2018 à 18:41 par Aymeric Saint-Leger

Demarcus cousins
Source image : NBA League Pass

Ce ne fut pas de tout repos, mais ça y est, les fans des Pelicans peuvent souffler. Dans la nuit de lundi à mardi, au terme d’un gros match maîtrisé au Staples Center face à des Clippers fraîchement éliminés, la franchise de Big Easy vient de composter son billet qui l’emmène vers le stairway to heaven. Davis et ses potes vont pouvoir profiter de Playoffs durement acquis, à la sueur de leur front.

La victoire 113 à 100 des Pelicans chez les Clippers est le point final d’une saison avec des hauts et des bas, finalement et bien heureusement couronnée de succès. Une ultime grosse performance d’Anthony Davis (28 points, 6 rebonds, 5 blocks), bien épaulé par un Niko Mirotic imberbe qui a planté 24 points et amassé 16 rebonds. Si la victoire contre les Angelinos est sans conteste et ne souffrait d’aucune concurrence manifeste, le chemin a été semé d’embûches pour NOLA. Que la route fut longue… Rewind. Le début de saison s’est bien passé pour New Orleans. Derrière sa paire d’intérieurs nommée titulaire au All-Star Game, tout le roster est dans le rythme, sauf le malheureux Solomon Hill, seulement revenu de blessure au mois de mars. Avec un bilan de 26 victoires pour 21 défaites, ça roule en Louisiane en début de deuxième partie d’année. Malheureusement, un terrible événement survient lors de leur 48ème rencontre. Contre Houston, à 12 secondes de la fin du match, le colosse DeMarcus Cousins s’écroule soudainement, le silence est palpable. Et le diagnostic ne tarde pas à tomber : rupture du tendon d’Achille pour Boogie, saison terminée. C’est horrible, pour le joueur, pour ses fans, pour tout suiveur de la Ligue. Cependant, les volatiles ne se relâchent pas : ils ont à ce moment-là trois matchs d’avance sur la neuvième place de leur Conférence, occupée par les Clippers.

Le temps de s’adapter à une nouvelle configuration, sans DMC, mais toujours avec The Unibrow, la franchise perd à cinq reprises sur six rencontres d’affilée. On se dit alors que ça sent mauvais… Mais c’était avant qu’un Monosourcil sorte de sa tanière. Ah oui, on a perdu celui que certains considèrent comme le meilleur poste 5 en NBA ? Pas de problème. Anthony Davis va poser un mois de février complètement dément, aux frontières du réel : 35 points, 13 rebonds, 2,2 steals, 2,5 blocks de moyenne sur douze rencontres. De quoi remettre toute l’organisation sur le dos de l’étrange oiseau qui leur sert de franchise player, et enclencher une spirale positive : dix victoires consécutives entre le 10 février et le 7 mars, la mission commando avait commencé. On a énormément parlé d’AD, qui a attiré toute la lumière et matraqué toutes les raquettes qu’il a traversé. Cependant, entre temps, le jour de la chandeleur, une acquisition a été réalisée par la crêpe Dell Demps qui servira énormément par la suite à compenser l’absence de DeMarcus Cousins.

Il s’agit de Nikola Mirotic, en conflit avec Bobby Portis et son management à Chicago. Le GM de La Nouvelle-Orléans a flairé le bon coup et a engagé l’Espagnol. Bien vu ! En sortie de banc, il apporte beaucoup, au scoring, au rebond, dans le shoot extérieur. Sans l’Ibère, les Playoffs ne seraient peut-être qu’un espoir perdu pour NOLA. Malgré une période plus difficile sur les vingt derniers jours de mars, les Pels s’accrochent, restent en formation en V qui sera le symbole de la volonté, puis de la victoire. Quatre matchs gagnés entre le 17 et le 22 mars, puis quatre perdus entre le 24 mars et le 1er avril, on commençait à avoir peur de la mauvaise farce dans la Big Easy. Après tant d’efforts, cela aurait été terrible d’échouer à un souffle de la postseason. Alors qu’ils ne l’ont vécu qu’une fois dans l’ère Pelicans, en 2015, regarder les joutes printanières se disputer sans eux, cela aurait été un véritable supplice. Mais ce n’est pas le cas. À nouveau, New Orleans a montré que c’est une équipe de séries, en décrochant quatre succès de suite, derrière un Mirotic de gala à 27 points et 11,2 rebonds sur cette phase, en faisant le dernier push nécessaire pour accéder au bonheur.

La dernière de ces quatre oppositions, contre les Clippers, est le détonateur de la joie de Gentry et ses joueurs. Une libération, un soulagement, après l’horrible épisode de mi-saison. Comme tout au long de la saison, ils se sont accrochés à tout ce qu’ils pouvaient, et cela finit par payer. Au-delà d’un magnifique Anthony Davis, et d’un Mirotic salvateur, nombreuses sont les félicitations à distribuer. En premier lieu, Alvin Gentry. Énormément critiqué, sur la sellette depuis de nombreux mois, il a su trouver les adaptations nécessaires en l’absence de Boogie. Les postes 2 et 3 sont faibles ? Ok. Cela a donné un backcourt à deux meneurs, une signature d’Emeka Okafor pour tenir le poste 5. Et le transfuge de Chicago par séquences au poste 3 avec AD et le revenant dans la peinture. C’est bien vu, encore fallait-il que ça marche. Avec un Rajon Rondo retrouvé, un Jrue Holiday qui a su s’adapter à ce rôle différent, en étant plus shooteur, les petits ont fait le taf, si ce n’est plus. Le pivot vétéran, passé par la Big Easy à l’époque des Hornets, a assuré. On peut également adresser des compliments aux joueurs de rotation, qui ont su élever, de temps à autres, leur niveau. E’Twaun Moore, Ian Clark, Darius Miller et autres Cheick Diallo. Avec le retour de Solomon Hill et l’arrivée du routard Jordan Crawford, NOLA va maintenant se préparer à kiffer pendant des Playoffs bien mérités.

Les Pelicans se sont battus jusqu’au bout, pour Cousins, pour leurs fans, et cela a fini par payer au bout du 81ème match de saison régulière. Boogie ne participera toujours pas à sa première campagne de postseason, mais ses collègues vont continuer à s’arracher. Peu importe l’adversaire (ils peuvent encore terminer entre le quatrième et le huitième spot), c’est du bonus. Ils essayeront de faire bonne figure, passer un tour serait une juste récompense au vu des efforts fournis cette saison. Et au vu d’un groupe qui, dans la tourmente, s’est resserré pour créer de forts liens sur comme en dehors des terrains. Félicitations aux Pelicans, qui joueront contre les Spurs demain soir, avant d’aller kiffer leur premier tour, sans pression. C’est mérité.


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