LeBron James est cash sur ses critères de sélection pour cet été : ce sera la famille, et la victoire avant tout
Le 10 avr. 2018 à 21:52 par Aymeric Saint-Leger
Il est frais mon meilleur joueur du monde, il est frais. À 33 balais et dans sa quinzième saison dans la Ligue, LeBron James n’a jamais été aussi fort. Ce n’est pas nous qui le disons, c’est lui. Cet été, le King devrait être free agent. De quoi attirer une grosse vingtaine de mouches autour du pot de miel que représente l’ours de 115 kilos natif d’Akron. Les cités et franchises concurrentes seront nombreuses, mais elles devront remplir un certain nombre de critères, comme convenir à sa famille, et lui permettre de gagner. Exigeant, BronBron.
Ah l’été, les apéros, les barbecues, la plage, le soleil… Non. L’été, cette triste période où seulement quelques matchs de Summer League sont à se mettre sous la dent. Au-delà de la Draft, point d’orgue de l’intersaison, on n’attend qu’une seule chose chaque matin : voir si un gros trade est effectué, ou si un free agent a choisi sa nouvelle destination. C’est ce dernier cas de figure qui devrait se présenter à LeBron James dès l’exercice 2017-18 clos. À l’été 2016, le Cyborg avait signé un contrat de trois ans avec les Cavaliers, dont la dernière année en player option. Cette saison, BronBron gagnait un petit SMIC, soit 33,3 millions de dollars environ. En 2018-19, s’il activait son option, il pourrait gagner 35,6 millions, une broutille. Cependant, il risque de laisser cette coquette somme de côté, pour aller tester sa cote sur le marché, où les concurrents seront tous côte-à-côte, les bras ouverts. Comme il en a l’habitude, le Chosen One balaye d’un revers de main toutes les rumeurs qui l’entourent, pendant la saison. Il refuse d’en discuter, et reste focus sur son objectif annuel : le titre NBA. Pour autant, il y a un mois, une short-list était plus ou moins en train de se déterminer, contenant les possibles futures destinations du franchise player des Cavaliers. Rien d’officiel, mais cela permet de déterminer les options qui s’ouvrent à lui. Si l’ensemble des 30 franchises de la Ligue voudrait bien de ce type de vétéran dans leur roster, il faudra remplir certains critères pour pouvoir faire partie des finalistes du show “La Carte au LeBron”. Sylvain Ogier ne fera pas partie de ceux-là, car il faudra offrir à LeBron la possibilité que sa famille soit heureuse dans la ville de résidence de la franchise, et que cette dernière soit en capacité de pouvoir l’aider à gagner des titres. C’est ce qu’il a déclaré auprès de Joe Vardon de Cleveland.com :
“Ma famille. C’est tout ce qui compte. Je veux continuer à gagner au plus haut niveau, parce que je sais que je peux toujours le faire individuellement, puis vient ma famille. Ma famille est ce qui est le plus important pour moi, plus que n’importe quoi. […] On prend des décisions collectives tous ensemble, tout le temps. Une fois que nous avons fait le choix, mon agent et mon équipe feront en sorte que ça se passe bien, mais ma famille joue un grand rôle là-dedans [dans le choix de la destination, ndlr]. Ainsi que le fait de gagner.”
LeBron James et sa famille pourront donc vivre n’importe où, tant que c’est eux qui l’ont choisi. C’est le premier critère de décision. Le choix de la franchise se fera aussi sur la capacité de gagner que possède l’organisation. Et sans doute pas dans cinq ans (même si à 38 ans, il pourrait toujours être en forme), mais plutôt à court terme. Exit donc les équipes en friche (désolé Orlando, Atlanta…). Certaines franchises ont déjà manifesté leur intérêt pour LBJ, et le King a déjà encensé quelques équipes au cours de la saison, ce qui permet, en prenant en compte les critères de la famille et du succès, de se projeter sur les projets que BronBron semble apprécier, et réciproquement. En voici une liste non exhaustive.
Tout d’abord, Cleveland est la destination qui a le plus de chances de décrocher la timbale. À part lors de l’époque Heatles, la famille de BronBron a toujours vécu dans le nord-est de l’Ohio, actuellement dans leur manoir du Township de Bath. Les enfants du couple qu’il forme avec Savannah, sa femme, sont scolarisés dans la région. Leur aîné, LeBron Jr., rentrera au lycée en fin d’année 2019. Il y a fort à parier qu’il suive les pas de papa vers la high school St. Vincent-St Mary’s d’Akron. Ainsi, pour le côté familial, c’est l’idéal. Pour ce qui est de gagner, les Playoffs de cette année risquent d’être vraiment déterminants. Les Cavaliers, bien qu’en galère, s’en sortent pour l’instant. S’ils remportent le trophée Larry O’Brien, il y a de grandes chances que le Cyborg veuille rester dans sa franchise de cœur encore quelques années. En cas d’élimination bien trop précoce, l’idée de faire ses valises pourrait germer dans la tête du futur Hall of Famer. Il ne faudra pas se rater pour Tyronn Lue et son roster cette année, au risque de dire une deuxième fois bye-bye à BronBron, cette fois peut-être définitivement, maintenant qu’il a apporté un titre à sa ville.
Parmi les autres destinations possibles pour le King, le nom de Philadelphie résonne évidemment. La ville est cinq fois plus grande que Cleveland, mais la famille pourrait aller s’installer dans les faubourgs de la ville de l’amour fraternel, histoire d’être tranquille. Côté éducation, il y a ce qu’il faut en Pennsylvanie, notamment côté basket, rien qu’avec les Wildcats de Villanova, pour ne citer qu’eux. Pour le côté famille, cela pourrait donc plutôt correspondre. Pour ce qui est de remporter des titres ? On n’est pas mal non plus. Philly a déjà montré son envie d’attirer LeBron, par des panneaux, par Joel Embiid. Sa proximité avec Ben Simmons pourrait également jouer. Surtout, les Sixers, c’est une jeune équipe, bourrée de talent, qui pourrait prétendre au titre d’ici trois saisons. Avec BronBron dans le roster, il y a de quoi aller remporter un titre dans l’année. En restant à l’Est, LBJ pourrait rouler tranquillement sur toute sa Conférence (comme d’hab), continuer sa série de Finales NBA consécutives, et se rapprocher d’un quatrième (ou cinquième) titre. Philadelphie est donc un candidat sérieux pour attirer l’homme au bandeau.
S’il y a bien un endroit où la calvitie de LeBron James pourrait être scrutée à la loupe tous les soirs, c’est Los Angeles. Le King qui marche sur les traces du Mamba, vraiment ? Pas impossible. Il possède déjà une petite bicoque en Californie, achetée en décembre dernier. En cas de déménagement soudain, cela faciliterait les démarches. Après, L.A. est une grande ville (quatre millions d’habitants), ce qui pourrait déplaire à la famille du Chosen One. Y passer des vacances, ok. Y vivre pendant des années ? Pas sûr. Cela offre des opportunités de business, et de visibilité, certes, mais la sur-médiatisation n’est jamais bonne, surtout pour les enfants. C’est donc mitigé du côté famille, et il en est de même pour ce qui est du jeu. Certes, LeBron a encensé Los Angeles, et les purple & gold draguent le joueur. Mais gagner avec les Lakers, ce n’est pas pour tout de suite. Le roster a les mêmes caractéristiques que celui des Sixers, en bien moins développé. Difficile de construire un squad compétitif pour le titre en un an chez les Angelinos. De plus, on est à l’Ouest dans la Cité des Anges, ce qui complique le parcours jusqu’aux Finales NBA.
C’est donc assez tendu pour Los Angeles. La situation est à peu près la même pour New York. Plus de 20 fois la population de Cleveland, cela ferait un changement énorme dans les habitudes de la famille. Comme à L.A., les opportunités ne manquent pas. Il y a tout dans la Big Apple. Mais cela fait peut-être trop, avec des enfants âgés de 13, 10 et 3 ans pour la petite dernière. L’intérêt des Knicks pour BronBron s’est manifesté cette semaine. Aux atours du Madison Square Garden, se trouve une grande affiche, disant en gros la même chose que dans les autres villes : “Viens chez nous, stp”. Au niveau sportif, ça paraît un peu tendu. Le groupe est faible, à part Porzingod. Le reste, ce sont soit quelques jeunes, soit des joueurs de rotation. Pas de quoi gagner un titre rapidement. Après, c’est vrai que le King à New York, ce serait immense, cela ferait revivre de sublimes heures à un MSG enflammé. Puis à terme, imaginons que Mark Jackson soit recruté cet été, et que ça marche, on pourrait avoir, dans quelques années, une finale Warriors – Knicks, soit Kerr, Curry et Durant contre Jacks BronBron et Kristaps, ce serait épique. Cela reste utopique, LBJ à NYC, très peu probable.
Ça y est, les Knicks rentrant dans la danse…
En sortie de Madison Square Garden.#LeBron #NYC (via NY Daily News) pic.twitter.com/X6t9c758Sf
— TrashTalk (@TrashTalk_fr) April 6, 2018
Faisons rapidement un point sur Houston. Avec l’arrivée de Chris Paul cet été, et le beau projet qui se monte, on aurait pu penser qu’une réunion de la team Banana Boat puisse s’effectuer à Space City. Mais cela paraît assez inenvisageable. Les Rockets marchent sur tout le monde en ce moment, il n’y a pas de raison de changer un système qui fonctionne si bien. LBJ pourrait gagner des titres en allant rejoindre James Harden et CP3, c’est certain. Ceci dit, la masse salariale de l’organisation est déjà bien élevée, et ce n’est même pas sûr que Houston souhaite vraiment attirer BronBron. Bon, s’ils pouvaient le prendre, ils ne s’en priveraient sans doute pas. Mais il faudrait aller à l’Ouest, et le Cyborg semble ne pas apprécier cette zone, on se demande bien pourquoi.
Une des possibilités crédibles réside dans un petit marché, comparé aux autres candidats. Il s’agit bien de Portland, avec ses 640 000 habitants. Une ville à taille plus “humaine” (à l’échelle des USA), qui correspond plus à Cleveland. L’Oregon n’est peut-être pas réputé, mais ce doit être assez tranquille. Nickel pour élever des enfants, être loin des sollicitations médiatiques quotidiennes. Pour le basket, il y a de quoi faire. En termes de projet de jeu, cela pourrait bien coller. Le backcourt est nickel, James lui-même a congratulé Damian Lillard. À l’intérieur, Jusuf Nurkic fait le taf, et le Cyborg semble bien l’aimer, parce que qui aime bien châtie bien. La faiblesse se trouve sur les ailes. Pour se renforcer, autant prendre le meilleur forward en activité au monde. Les Blazers doivent passer un pallier, pourquoi pas avec un “petit plus” de 115 kilos. Seul souci de taille pour Rip City : la masse salariale. Ça va déjà être dur de resigner le pivot bosnien… Donc ce problème, plus la Conférence dans laquelle se trouve Portland, cela amenuise les chances de Neil Olshey de ramener LBJ au Moda Center. Dommage, cela pourrait bien coller.
Pour terminer ce tour d’horizon des destinations que LeBron James pourrait privilégier en fonction de sa famille et de la capacité à gagner de la franchise, voici… Miami. Bonsoir, attention gros troll, trololololol. On n’imagine pas LeBron quitter une deuxième fois Cleveland, en direction de South Beach. Enfin si, on l’imagine, ce serait assez hilarant. Il serait détesté définitivement de partout, sauf à Magic City, des maillots brûlés, on en verrait par dizaines, et le peuple de l’Ohio partirait en dépression collective post-traumatique. Un deuxième volet de The Decision se terminant au Heat, c’est un poil capillotracté. En revanche, sa famille connaît déjà les lieux, lui aussi, et il pourrait retrouver D-Wade, comme à la bonne époque. Chris Bosh ferait son année de come-back comme il le souhaite, et on est repartis comme au bon vieux temps des Heatles…
Allez, on arrête de troller. On ne sait pas encore où finira LeBron James cet été, lui non plus. Ceci dit, le King place ses pions, subtilement. Il est très doué en communication, ne se ferme pas de portes, au cas où. Fort. Où qu’il soit l’an prochain, une chose est sûre, sa famille s’y sentira bien, et il voudra gagner un titre. Alors que ce soit à OKC, à Galatasaray pour gagner l’Euroligue, ou à Chateauroux pour gagner un titre de champion de R2, BronBron sera bien dans ses sneakers.
Source texte : cleveland.com