L’énorme victoire du Thunder à Houston : défense suffocante, patience collective, du taf de grand
Le 08 avr. 2018 à 11:11 par Bastien Fontanieu
Dans une folle course à l’Ouest pour les Playoffs et seulement trois matchs à jouer, les gars du Thunder se sont ramenés à Houston et ont proposé une merveille en déplacement : victoire d’OKC, la plus grosse au meilleur moment.
Oui, OKC aurait pu se retrouver dans une merde noire en s’inclinant sur le parquet des Rockets. Un Toyota Center qui n’avait pas connu la défaite sur les 20 dernières rencontres, avec Chris Paul et James Harden en hôtes d’accueil, ça sentait le roussi pour la bande à Westbrook. Avec des Nuggets victorieux, et un peu plus tard le succès des Spurs et des Pelicans, le Thunder aurait pu finir sa semaine dans un scénario assez flippant, celui de se retrouver à égalité avec Minnesota et Denver, et avec une victoire impérative à aller chercher à Miami pour s’éviter tout ennui. D’abord basés sur un match offensif à Houston, les hommes de Billy Donovan tenaient le regard avec les fusées grâce à un Carmelo Anthony à l’ancienne dans le premier quart, puis les apports de tous les autres copains, Russ, Paulo, Adams et compagnie. Avec un score généreux et quasiment à égalité à la pause (62-61 Houston), on sentait la potentielle orgie offensive se terminer en 130-130 avec des joueurs en triple-double. Oui… mais non. La deuxième période ? Nettement moins efficace, nettement moins rapide, mais surtout bien plus défensive de la part du Thunder notamment. En comptant déjà sur les minutes très précieuses de Jerami Grant, Alex Abrines et Patrick Patterson, les visiteurs restaient dans le rétroviseur des Rockets et démarraient le dernier quart-temps avec une mission aussi simple que compliquée : verrouiller la première machine offensive de la Ligue, et faire un run pour reprendre les commandes de la rencontre.
Ce challenge, c’est toute une équipe qui l’accepta, derrière un MVP en titre qui en profita pour fermer quelques bouches au passage. La quête du triple-double de moyenne pour une deuxième saison de suite ? Pas la priorité du moment. Focalisé sur ce dont sa team avait besoin, Westbrook décida tout simplement d’étouffer James Harden en lui imposant une défense redoutable sur chaque possession. Aux côtés du meneur, les coéquipiers du Thunder effectuaient tous leurs rotations et soudainement, le Toyota Center se transformait en Torture Center pour Mike D’Antoni. Seulement 19 points marqués dans le dernier quart, et si on regarde clairement le match on dirait même 10 avant les points grattés de la dernière minute. Sans trembler, collectivement, avec patience, avec une incroyable défense, Oklahoma City passait l’énorme run rêvé sur les Rockets et ne regardait plus en arrière. Impossible pour Harden et CP3 de se défaire des lianes adverses, impossible pour les autres membres de Houston de trouver un semblant de rythme, fatigue ou pas, Eric Gordon ou pas, Houston était juste à côté de ses pompes dans le moment le plus important de la rencontre. Alors qu’en face, on parlait de potentielle panique en cas de défaite, on parlait de potentiel over-focus sur le record de Westbrook en moyenne, et on est tombés sur la version idéale du Thunder. Celle qui peut tout faire sur le terrain, sans trembler de la main, et qui rappelle à quel point les affronter au 1er tour des Playoffs sera un putain de calvaire potentiel.
Il y en a eu, des belles victoires d’OKC cette saison. Des massacres offensifs, des sessions défensives, du mouvement de balle ou de la grosse performance individuelle. Mais compte tenu du contexte, la victoire impérative et la manière drivée par son leader, le Thunder a peut-être step up magnifiquement au meilleur moment. Chapeau, on en redemande, évidemment, comme si souvent…