Le retour en fanfare de Dante Exum se passe bien : tout réussit au Jazz ces derniers temps

Le 04 avr. 2018 à 14:43 par Aymeric Saint-Leger

Dante Exum
Source image : Youtube - NBA

Depuis dix rencontres, Dante Exum a fait son retour sur les planches de la Grande Ligue. Avec un nom pareil, tout droit revenu de l’enfer, l’Australien continue son histoire tragi-comique avec le Jazz. Il est temps de faire un bilan sur l’état du guard depuis qu’il a renfilé le jersey des Mormons. Son corps a l’air de tenir bon, et ses performances sont plutôt correctes pour un retour. La progression se poursuit, dans le but d’être un joker de luxe pour les Playoffs.

Au rayon bonnes nouvelles, on est servi du côté de Salt Lake City. Si l’on omet la suspension pour cinq matchs de Thabo Sefolosha pour violation de la procédure antidopage (a priori pour consommation de plantes vertes), c’est ciel bleu et grand soleil chez les Mormons. Tout d’abord, les résultats sont incroyables. Après une première partie de saison en demi-teinte, notamment à cause des blessures, le Jazz affichait le triste bilan de 17 victoires pour 24 défaites à la mi-saison, loin des ambitions affichées, et surtout loin du Top 8 à l’Ouest. Cependant, les hommes de Quin Snyder sont depuis sur une forme incroyable, puisqu’ils en sont à 28 succès pour 9 revers dans la deuxième partie de la phase régulière. Un tel enchaînement de résultats, qui rappelle celui du Heat l’an dernier, est en bonne partie dû au retour d’une blessure au long cours de Rudy Gobert. Sans oublier l’éclosion de Donovan Mitchell, et tout le travail des role players qui assurent, notamment défensivement. Utah n’a pas perdu du 24 janvier jusqu’au All-Star Break, de quoi revenir dans la course à la qualification pour les joutes printanières. Contrairement à leur pace, les Mormons ne ralentissent pas au classement, puisqu’ils restent sur sept rencontres remportées lors de leurs dix dernières oppositions. La dernière en date empochée hier soir à domicile face aux Lakers, 117 à 110, leur permet d’atteindre un stade encore inespéré il y a quelques mois : le Top 4 à l’Ouest. Enterrés vivants en décembre, les Jazzmen ont accordé leurs violons, et convoitent maintenant, avec leur bilan de 45 wins – 33 losses, l’avantage du terrain au premier tour de la postseason. Et pour que l’orchestre fonctionne parfaitement, il fallait le retour du Charleston, la petite pointe d’excitation, le petit tintement de folie supplémentaire, soit Dante Exum. Alors qu’il avait subi une grosse blessure à l’épaule (un 36 tonnes nommé T.J. Warren qui lui a roulé dessus) lors d’un match de pré-saison, on s’inquiétait pour la santé de l’Australien. Très en forme à l’été 2017, il est coutumier des blessures à répétition, comme celle qu’il a subi au genou à l’intersaison 2015.

Dante Exum a travaillé dur pour remettre son épaule gauche en forme, sans passer par l’opération. Heureusement, ce n’est pas le bras de tir du cinquième choix de la Draft 2014, donc ça n’a pas vraiment eu d’incidence sur la gestuelle naturelle du natif de Melbourne. S’il avait du retravailler, repartir de quasiment zéro là-dessus, cela aurait pris plus de temps. Après du repos et du boulot, le 13 mars, Exum est rappelé chez les Salt Lake City Stars, l’équipe de G League affiliée au Jazz, un peu plus de cinq mois après sa blessure. Le test a été concluant, puisque Dante a pu revenir sur les planches du plus grand théâtre des États-Unis, soit un parquet NBA. C’était deux jours après, à la Vivint Smart Home Arena contre les Suns, une reprise en douceur, dans de bonnes conditions. Probablement affamé, en 14 minutes, le meneur prend sept tirs, en réussit trois, pour un total de 10 points, 3 rebonds et 2 passes pour son match de reprise. La victoire (116 à 88) est au bout, le retour du petit prodige est acté, gravé dans le marbre. Il a pérennisé tout cela sur les rencontres suivantes, avec des fortunes diverses. Sur les dix oppositions qu’il a disputé cette saison, son temps de jeu est limité (14,8 minutes de moyenne), et ses statistiques sont ses meilleures en carrière : 8,6 points, 1,7 rebond, 2,8 assists pour seulement 1,2 perte de balle à chaque fois qu’il prend part à une affiche. Mieux, il pose pour l’instant ses meilleurs pourcentages au tir en NBA : 54,2% au total, 33,3% du parking, 85,7% de la ligne de réparation. Pour un joueur qui n’est pas un adroit naturel, ni un shooteur pur, c’est très respectable. En revanche, ne nous enflammons pas, il ne s’agit que de dix rencontres. Mais il est vrai que c’est très encourageant pour Dante Exum, qui a un potentiel considérable, et qui pourrait former à terme un backcourt dévastateur de deux combo guards avec Donovan Mitchell. Pour l’heure, il lui reste quatre matchs de saison régulière pour se faire la main, avant des Playoffs qui paraissent atteignables, puisque le Jazz possède deux matchs d’avance sur les neuvièmes, les Nuggets. Il faudra pour cela aller chercher deux victoires pour être hors d’atteinte. Sur le calendrier, s’avancent Clippers, Lakers, Warriors et Blazers. C’est solide, dangereux, mais ce sont de bons tests pour Utah, qui souhaite sans doute être encore en course au mois de mai.

Quoiqu’il en soit, en étant provisoirement quatrièmes à l’Ouest, et en ayant récupéré un Dante Exum healthy, il y a de quoi avoir le smile chez les Mormons. On est heureux pour l’Australien, qu’on voit s’amuser, prendre du plaisir sur le parquet. Comme Michel Jonasz disait, le triste “Joueur de Blues” est entré dans la “Boîte de Jazz”, et ça lui va beaucoup mieux. Pourvu que ça dure pour Exum, et pour la belle aventure d’Utah en Playoffs, où ce dernier pourrait jouer un rôle déterminant, pour prendre le lead en cas de défaillance comme il l’avait réalisé lors de la postseason 2017. Welcome back, Dante.


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