Kevin Durant revient sur son trio avec Westbrook et Harden : “Je ne pense pas qu’on aurait tous été MVP à OKC”

Le 04 avr. 2018 à 19:06 par Emile Gillet

Durant, Harden, Westbrook
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Après les trophées de MVP remportés par Kevin Durant en 2014, puis Russell Westbrook en 2017, c’est James Harden risque de rafler la mise cette saison. Ainsi, trois des cinq derniers MVP ont joué ensemble à OKC. Un fait étonnant, même pour Durant, l’actuel joueur des Golden State Warriors.

A défaut d’avoir obtenu un titre depuis la relocalisation de la franchise, OKC aura vu jouer sur son parquet trois MVP, mais pas en même temps. Ce trio, démantelé en 2012, n’a vécu que trois ans ensemble, mais a eu le temps de faire un carnage sur bon nombre de parquets. Au final, ces trois saisons se sont soldées par 47 victoires minimum, et trois campagnes en Playoffs. Lors de leur dernière saison, ils se sont payés le luxe de passer à côté de leurs Finales NBA, contre le Heat d’un certain LeBron James. Exit donc James Harden, tradé aux Rockets avec Cole Aldrich et deux Jean-Michel Lambda contre Jeremy Lamb, Kevin Martin et trois picks de draft. Avec le recul, ce trade paraît fou, mais dans la Grande Ligue, business is business, alors si la direction veut rogner 4,5 millions de dollars, elle trade le joueur, épicétou. C’est comme ça qu’on dit au revoir à une potentielle dynastie, où les trophées de MVP auraient été troqués contre des bagues. Car de l’avis de KD auprès d’Anthony Slater de The Athletic, il n’y aurait pas eu de statuette pour tout le monde si ce Big Three était resté en l’état dans l’Oklahoma.

“C’est son tour, filez-lui ce trophée. Ils jouent à un autre niveau. Il a réalisé un triple-double en scorant 60 points, ils sont premiers à l’Ouest et dans la Ligue et ils jouent bien à la balle. C’est son tour. […] Je ne pense pas qu’on aurait tous été MVP [s’ils étaient restés ensemble à OKC, ndlr]. James est MVP parce qu’il a la balle dans les mains la plupart du temps et qu’il peut créer pour les autres. Il faisait déjà ça à OKC, mais il le faisait peut-être pendant un quart-temps et demi, je le faisais pendant un demi quart-temps et Russ le faisait pendant les deux quarts restants. Il est difficile de vraiment voir tout le répertoire d’un joueur quand il y a autant de bons joueurs dans une équipe.”

Donc oui, ce trade a été bénéfique pour Harden sur le plan personnel, mais pour le kiff, on aurait bien aimé voir ce Big Three progresser ensemble. Alors, avec Scott Brooks (coach de l’année 2010), James Harden (meilleur sixième homme en 2012), et Kevin Durant et Russell Westbrook, qu’en serait-il du Thunder à l’heure actuelle ? Rappelons le, alors qu’ils jouaient encore ensemble, KD a planté 50 pions dans un match, Westbrook en a mis 49, en triple-double (une fois n’est pas coutume), et Harden a tué Phoenix en sortant du banc avec 40 puntos. Tout ça en seulement trois ans, ça en dit long sur le potentiel de ce What If. En révoquant le trade de The Beard, cela implique que Kevin Martin et Jeremy Lamb restent à Houston, pendant qu’Aldrich, Cook et Hayward ne bougent pas du Thunder, mais surtout que Steven Adams (pick de draft à l’époque) ne rejoint pas le Thunder. Ajoutez à ça la volonté de Scott Brooks de garder Ibaka en ailier-fort, et vous obtenez une équipe faible au poste de pivot (Perkins, Collison, Aldrich, les maçons du cœur quoi), mais qui peut se rattraper en attaque, avec trois vrais scoreurs. Du coup, c’est l’orgie offensive dès que la défense laisse des espaces, et ça reste un contender très sérieux pour le titre, grâce notamment à sa profondeur de banc (Reggie Jackson, Derek Fisher, Nick Collison, Kendrick Perkins). En cadenassant Harden et Ibaka pour cinq ans, le Thunder s’assure la domination de l’Ouest, les Rockets et les Lakers étant trop faibles. Seuls les Spurs (et encore) peuvent les concurrencer, mais c’est bien ce Thunder qui a en main le destin des Warriors. Avec Harden et Kanter (arrivé en 2015 en provenance du Jazz) en plus, OKC a toutes les cartes en main pour faire tomber Golden State et aller chercher une, voire des bagues. Assez logiquement, Kevin Durant ne quitte pas OKC pour rejoindre les Warriors, qui ne parviennent pas à aller aussi haut qu’aujourd’hui. Les Warriors ne remportent donc pas deux bagues, et la rivalité des années 2010 devient Thunder – Cavaliers (dans l’hypothèse où LeBron quitte toujours Miami).

Le réveil a sonné et les trois anciens coéquipiers sont bien les leaders de leur franchise respective aujourd’hui. Néanmoins, vous l’aurez compris, si Harden était resté à OKC, la Ligue serait devenue un sacré bordel, mais un bordel kiffant. Rien que la perspective de voir les affrontements Thunder – Spurs et Thunder – LeBron (à Miami ou à Cleveland) donne la chair de poule. Entre MVP et titres, l’histoire aurait été toute autre, notamment pour Houston et Golden State, qui n’auraient pas forcément côtoyé les sommets comme ils le font aujourd’hui. Bien sûr, tout cela reste de la pure fiction, mais des fictions comme ça, on en veut bien tous les jours.

Source texte : The Athletic


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