Ça bouge à la tête des Grizzlies : racheter ou tout céder, Robert Pera doit trancher
Le 23 mars 2018 à 18:51 par Benoît Carlier
Plus jeune propriétaire en NBA, Robert Pera se retrouve face à un dilemme. En tant qu’actionnaire majoritaire des Grizzlies, il doit désormais racheter les parts de ses partenaires minoritaires ou se retirer du business. Un problème de riche, puisque la franchise de Memphis est évaluée à plus d’un milliard de dollars.
On ne cesse de le répéter depuis quelques années, la NBA est en plein âge d’or actuellement et la valeur de chaque franchise ne fait qu’augmenter. Avec l’internationalisation de la Ligue et l’explosion du montant des droits télévisuels, les contrats des joueurs ont atteint des sommes inimaginables il y a encore quelques années. C’est exactement la même chose avec les franchises qui sont désormais toutes cotées au-dessus du milliard de dollars selon un rapport du magazine Forbes publié au début de l’année. En 2014, Steve Ballmer avait ainsi viré deux milliards de billets verts sur le compte de Donald Sterling pour acquérir les Clippers, une somme battue par Tilman Fertitta qui a fait un chèque de 2,2 milliards de dollars pour s’offrir les Rockets l’été dernier. Ces chiffres ne sont pas encore d’actualité dans le Tennessee même si les Grizzlies sont évalués à 1,025 milliard de dollars. Conscients de ça, les propriétaires minoritaires, Steve Kaplan et Daniel Straus, ont activé leur buy/sell clause en novembre dernier, plaçant Robert Pera dans une position inconfortable. En effet, doutant des moyens de financement de l’ancien ingénieur de chez Apple lors de son acquisition de la franchise en octobre 2012, la NBA avait ajouté une clause impliquant les deux actionnaires minoritaires. De fait, Pera doit aujourd’hui décider s’il souhaite se retirer de l’actionnariat en cédant ses parts au prix estimé ou racheter celles de Kaplan et Kraus pour conserver le contrôle de l’équipe.
C’est une décision importante qui pourrait avoir des conséquences directes sur la franchise en termes de direction prise et de futur développement. Pera tient sa richesse d’Ubiquiti, une entreprise spécialisée dans l’électronique estimée à environ trois milliards de dollars et dans laquelle il possède 70% du capital. Or, l’un de ces exemples de success story à l’américaine ne semble pas favorable à vendre ses actions. Il pourrait tout de même céder 19% de ses parts pour conserver la majorité et l’aider à régler le buy out de ses deux partenaires à Memphis. S’il ne le fait pas, il cèderait alors sa franchise en se retirant complètement des actionnaires pour laisser un nouveau groupe prendre la tête de l’organisation des Grizzlies. Quand on voit la tendance actuelle avec une hausse de 22% de la valeur moyenne des franchises NBA en un an, cela pourrait représenter une réelle perte de la part de Pera. D’un autre côté, conserver son leadership à Memphis impliquerait davantage d’implication et d’investissement pour permettre aux Grizzlies d’entamer un nouveau cycle alors qu’ils possèdent actuellement le pire bilan de la Ligue avec 19 victoires pour 53 défaites. Bien sûr, les blessures ont certainement beaucoup joué mais la franchise du Tennessee doit prendre des décisions concernant le futur de Marc Gasol, ainsi que les contrats de Chandler Parsons et de Mike Conley qu’elle traîne comme des boulets cette saison. Le renouveau passera inévitablement par la réinjection d’argent dans le budget sportif de l’équipe afin de pouvoir sortir la tête de l’eau.
Les Grizzlies traversent une période compliquée et la situation actuelle doit rapidement être réglée pour permettre à Rob Pera ou à son successeur de donner une direction claire et précise à sa franchise. Dans l’idéal, tout doit être réglé avant la Draft afin de permettre au GM de travailler dans de bonnes conditions.
Source texte : Forbes, Memphis Business Journal, grizzlybearblues.com et MarketWatch