L’avenir de Joakim Noah se précise : si aucun trade trouvé, on étalera le contrat sur plusieurs années
Le 21 mars 2018 à 15:06 par Aymeric Saint-Leger
Tiens, on l’avait presque oublié. La saison de Joakim Noah est déjà terminée, et elle est cataclysmique, un peu à l’image de celle de la franchise à laquelle il appartient. Ces derniers sont à 17 défaites sur leurs 20 dernières rencontres, malgré deux récents succès contre Charlotte et Chicago à domicile. Jooks ne faisait pas partie de l’effectif lors de ces victoires, comme depuis un moment. Alors qu’on se rapproche de la fin de saison, et donc de l’été, l’avenir du français commence légèrement à se préciser.
Pour rappeler brièvement les faits, il est important de dire que Joakim a joué 40 minutes. Pas lors du dernier match de New York hein, mais bien dans toute sa saison. Il n’a participé qu’à sept matchs. D’abord hors de forme, Noah n’est ensuite pas dans la rotation de Jeff Hornacek à l’intérieur, puisque c’est légèrement bouché au poste 5 : Kanter, O’Quinn, Hernangomez puis le Français, tel est l’ordre d’importance des pivots pour le coach de Big Apple au cours de l’exercice 2017-18. La dernière fois que l’on a aperçu le fils de Yannick sur un parquet NBA, c’était le 23 janvier, à Golden State. Depuis, plus rien. Du moins, sur le parquet. En effet, une semaine plus tard, Jooks a été au cœur d’une altercation avec le coach en chef des Knicks. Ce qui a eu pour effet immédiat une mise à l’écart de l’ancien intérieur de Chicago jusqu’à nouvel ordre, à compter de début février. De nouvel ordre, il n’y en a pas eu. Les membres du front office ont pourtant essayé de se débarrasser de Noah, avant la fin de la trade deadline, soit le 8 février. Ils étaient même prêts à lâcher un pick de Draft dans l’affaire, pour mettre un point final à l’histoire entre Jooks et la franchise de sa ville natale. Très bizarrement, personne n’en a voulu. Le contrat de Noah (72 millions sur 4 ans) est un trop gros poids à supporter, au vu de sa production cette saison.
Ainsi, officiellement, Jo est encore un joueur des Knicks. Dans les faits, aux dernières nouvelles du début du mois, il s’entraînait seul à Los Angeles pour garder la forme. Bien, bien loin de Gotham City. Sticks va devoir attendre jusqu’à cet été pour connaître son destin, puisque l’option du buyout dans immédiat ou dans l’avenir n’est pas envisageable pour Scott Perry, le GM des Knicks. Il reste donc, en excluant l’hypothèse que Joakim réintègre le roster de la franchise la saison prochaine, peu de solutions au management des orange and blue. Al Iannazzone a demandé à Jeff Hornacek comment cette situation allait se résoudre pour le compte de newsday.com. Le coach new-yorkais ne semble pas bien plus avancé que quiconque, mais jalonne le timing de la résolution :
“Je ne suis pas sûr. Pendant l’été, Scott [Perry, le GM, ndlr] et Steve [Mills, le président, ndlr] parleront avec lui. Je pense que cela se résoudra comme ça.”
Sans remettre en cause le talent des confrères ricains, Jeff Hornacek n’était peut-être pas la personne à aller interroger sur ce type de sujet, du fait de ses relations plutôt tendues avec le Français. De plus, même si l’on occulte le contentieux entre les deux hommes, Horny n’est que sur le banc, il n’est donc pas forcément susceptible de savoir ce qu’il en est de l’avancement de la situation de Noah. Bref, si la déclaration du coach des Knicks ne permet pas beaucoup d’éclaircies sur la situation du problème, on peut dire que cet été ça ne va pas être grand ciel bleu et soleil sous les cocotiers pour Joakim. Deux hypothèses pour l’avenir du pivot paraissent tangibles. La première, peut-être la moins crédible, est celle d’un trade. En incluant un gros pick de Draft dans le package, le management new-yorkais peut espérer échanger Jooks et obtenir quelque chose en contrepartie. Ceci dit, cela n’a déjà pas marché une fois lors de la trade deadline. La valeur du Français n’a pas changé entre-temps, donc le résultat devrait être le même. Scott Perry ne voudra pas lâcher de nombreux assets juste pour se débarrasser de Jo, il ne faut pas déconner. Donc la situation la plus probable est celle que nous vous évoquions au début du mois : appliquer une stretch provision (étalage du salaire restant à payer permis sur plusieurs années) sur le contrat de Noah, afin de pouvoir réaliser un divorce étalé.
Le but pour NY est de souffrir le moins possible du contrat de Joakim (coucou Phil Jacks), c’est pour cela que le management ne se permettra pas un buyout direct, puisque cela leur coûterait 18,5 millions de dollars la saison prochaine et 19,3 pour l’exercice 2019-20. En clair, ces sommes compteraient toujours dans le salary cap de la franchise, de quoi empêcher de gros moves sur le marché des agents libres. Ainsi, les Knicks vont sans doute couper la poire en deux, afin de ne pas boire le calice jusqu’à la lie. Ils vont sans doute take their medicine pour l’année prochaine, en payant les 18,5 millions de dollars dus au français. Cependant, le salaire pour la saison 2019-20 de Sticks, ils devraient l’étaler sur trois ans. Cela fait que le management new-yorkais devrait de l’argent à Jooks jusqu’à 2022 (un peu moins de 6,5 millions par an). En revanche, cela permettrait de libérer du salary cap pour la free agency 2019, où les Knicks espèrent être actifs. Une situation que les Pistons, par exemple, connaissent bien avec Josh Smith à qui ils payent encore 5 millions par saison.
La solution la plus plausible est donc l’étalage de la dernière année de contrat de Joakim sur trois saisons, à moins que Scott Perry fasse un miracle et arrive à trouver un trade pour Noah. Peu probable, hein… On devra attendre cet été pour voir la résolution du dramatique épisode de Jooks à New York. En revanche, ce qui paraît certain, c’est qu’on ne devrait pas revoir le Français sous le jersey des orange and blue. C’est dommage, Sticks et Knicks ça rimait bien, mais pas sur le terrain.
Source texte : newsday.com