Draymond Green pense que la course au MVP n’est pas finie : une barbe peut parfois cacher un monosourcil

Le 09 mars 2018 à 12:17 par Benoît Carlier

Anthony Davis
Source image : Bleacher Report

Au sommet de la Ligue avec les Rockets, rien ne semblait pouvoir priver James Harden de son premier titre de MVP il y a encore quelques semaines. Mais les récents exploits d’Anthony Davis rebattent un peu les cartes et pourraient faire changer d’avis les votants selon Draymond Green.

Deuxième en 2015 derrière Stephen Curry, deuxième en 2017 derrière Russell Westbrook, The Beard est un peu de Raymond Poulidor de la NBA. Alors qu’il semblait bien parti pour rompre la malédiction cette année, un autre extraterrestre est en train de lui faire de l’ombre et pourrait le plonger dans une profonde dépression. Refusant d’agiter le drapeau blanc lors de l’annonce de la blessure de DeMarcus Cousins jusqu’à la fin de la saison, Anthony Davis a, au contraire, réhaussé son niveau de jeu pour compenser cette absence de marque. Replongé plusieurs saisons en arrière, lorsqu’il dirigeait seul le navire des Pelicans, le produit de Kentucky est complètement inarrêtable en ce moment au point de banaliser le 40-15. Entre le 10 février et le 6 mars, il tournait à 37,7 points et 14,6 rebonds de moyenne (!), excusez du peu. Des chiffres qui font forcément du bruit, surtout que ce n’est pas comme si New Orleans traînait en route. Depuis le début de cette remarquable série de la part de l’intérieur, les protégés d’Alvin Gentry restent sur dix victoires consécutives alors qu’on les voyait dégringoler au classement. Désormais quatrièmes à l’Ouest à 0,5 match de Portland, troisième, les Pelicans sont en bonne voie pour obtenir l’avantage du terrain au premier tour des Playoffs. Une phrase encore inimaginable il y a deux mois, alors que NOLA luttait pour conserver sa place dans le Top 8. Du coup, Draymond Green n’est plus aussi confiant pour James Harden qu’il ne pouvait l’être il y a encore quelques semaines. Le chien de garde des Warriors a donné son point de vue en conférence de presse dans des propos relayés par ESPN.

“Houston réalise une bonne saison mais je suis plus impressionné par New Orleans. Certaines victoires et les statistiques d’Anthony Davis sont incroyables et ils arrivent à faire tout ça sans DeMarcus Cousins. Tout le monde pensait qu’ils allaient galérer après la blessure de DeMarcus mais AD a pris son équipe sur son dos. C’est impressionnant. […] Si New Orleans conserve ce pourcentage de victoires et continue de jouer à ce niveau-là, qui sait ce qu’il peut se passer. Ce que je veux dire c’est que James [Harden] a déjà été deuxième à deux reprises. A chaque fois, il a perdu face à des saisons historiques. […] On savait qu’il n’allait pas attendre longtemps pour en gagner un. Mais maintenant, si j’étais lui je me dirais ‘C’est au tour d’AD de lâcher des lignes de stats historiques tous les soirs.’ Mais James fait une belle saison. Son équipe tourne bien. Donc je ne sais pas ce qu’il va se passer mais il s’est quand même mis dans la meilleure position possible, c’est certain.”

Pour l’ensemble de son œuvre, James Harden mérite en effet de recevoir la distinction individuelle ultime un jour ou l’autre. Mais il pourrait une fois de plus tomber sur un os. Après la saison unanime du meneur des Warriors et la saison en triple-double de moyenne de Russell Westbrook, c’est un autre freak qui pourrait lui voler la vedette lors de la cérémonie de remise des trophées en juin prochain. Bien sûr, nous n’en sommes encore pas là. D’autant que le Unibrow est pour l’instant à l’infirmerie pour soigner une cheville gauche douloureuse et que Houston reste aussi sur une série impressionnante de 17 victoires consécutives. Mais on a vu l’année dernière que le bilan ne faisait pas tout et l’on attendait certainement moins les Pelicans à ce classement que les Rockets en tête de leur Conférence, même avec un Boogie en bonne santé. L’effet de surprise pourrait donc jouer en la faveur du premier choix de Draft en 2012, surtout que l’impression finale laissée au printemps est toujours celle qui reste dans l’esprit des votants au moment de trancher. D’un point de vue purement statistique, James Harden reste donc légèrement devant (meilleur scoreur et meilleur PER de la Ligue devant… Anthony Davis), mais attention aux résultats des votes qui peuvent parfois surprendre. En tout cas, Draymond Green nous aura prévenu.

28,3 points, 11,2 rebonds, 2,4 assists et 2,2 contres pour Anthony Davis contre 30,9 points, 8,9 caviars, 5,2 prises et 1,9 interception pour le barbu, il est très difficile de comparer des joueurs aux positions si différentes. Des fois, ça ne doit quand même pas être simple d’être membre du jury.

Source texte : ESPN