Les Bucks ont fait les grands à Toronto : un Giannis clutch, et pas de panique en prolongation
Le 24 févr. 2018 à 05:39 par Bastien Fontanieu
C’était le match des adultes à Toronto, opposant les Bucks aux Raptors. Dans un Air Canada Centre bien hostile mais avec un groupe ultra-soudé, les soldats de Milwaukee se sont imposés sans trembler des mains.
Quand tu sais que les dinosaures ont joué 28 fois à la maison cette année et ont remporté 24 de ces matchs, tu te dis que l’emporter au Canada est plus ou moins hardcore. Tous se sont cassés les dents là-bas, derrière un public de feu et une équipe aussi profonde que collective. Nouvelle preuve ce vendredi, dans un match que les Raptors n’arrivaient pas à pleinement saisir, c’est le banc qui redressait le niveau global en effectuant le bon run au bon moment. Impossible de passer devant ces Bucks, impossible de mettre ne serait-ce qu’une main sur le volant, voir la Team VanVleet pousser au maximum était une preuve de plus de la difficulté qu’est cette mission, celle de gagner à Toronto. En face ? Milwaukee tenait bon, mais Milwaukee tendait la joue pour se faire frapper. Entre finitions compliquées du duo Henson-Maker et lancer crucial loupé par Middleton, les visiteurs faisaient quasiment tout pour que les hôtes se ressaisissent. Et comme par hasard, duh, c’est bien un mini-miracle qui prenait place avec Jonas Valanciunas égalisant au buzzer pour forcer la prolongation. Spectateurs qui explosent, groupe dynamisé, et 5 minutes de bonus arrachées par un Lituanien déterminé, ça sentait pas bon pour les Daims. On voyait le truc venir de suite, comme le déroulé d’un bon western à l’ancienne où tu connais déjà le finish, les Raptors vont surfer sur le momentum, faire les stops nécessaires puis l’emporter, n’est-ce pas ? Dans l’intention, oui, mais dans les faits… pas vraiment. Car lorsqu’il a fallu dire ça suffit et calmer l’arène canadienne à coup de shoots incisifs, ce sont bien les Bucks qui se sont montrés les plus autoritaires.
Et pourtant, ce n’est pas comme si Giannis Antetokounmpo avait offert une partition venant d’ailleurs, un peu comme celle de DeMar DeRozan il y a six semaines, lorsque les Raptors avaient tapé Milwaukee derrière les 52 points du All-Star. Non, c’était un boulot collectif et serein qui était proposé par les visiteurs, avec quelques coups de pouce venus du ciel mais l’attitude qui allait avant tout. Du hustle pour sauver des ballons, des tirs rentrés magistralement par Jason Terry quand ce n’était pas le Freak en isolation, ajoutez un Eric Bledsoe costaud et vous avez la recette d’une grosse victoire en déplacement. Dans la tête des Bucks, il faut dire que les souvenirs étaient encore vifs. Non seulement les Playoffs de l’an dernier, mais aussi les deux dernières confrontations, remportées par des dinos plus adultes et expérimentés. Cette fois ? Milwaukee ne voulait pas jouer une nouvelle fois le rôle de la dinde, avec une cuisson prévue quoi qu’il arrive. Et quelque part, c’est ce genre de victoire qui permet à la troupe de Jabari Parker de grandir à super-vitesse. Car face à l’adversité, face aux incertitudes, mais en se basant sur les principes qui font la réussite des Bucks, le groupe trouve un moyen de s’en sortir et de quitter la salle la plus chaude de la Ligue cette saison avec une victoire. Doit-on préciser que dans la course au Top 8 à l’Est c’est plus que bien venu ? Pas vraiment.
De plus en plus clutch, Giannis commence à trouver des marques flippantes dans le money-time. Mais plus que le joueur, c’est toute une équipe qui doit aussi se trouver une identité à ce moment précis de la rencontre. Un poil de défense, une balle qui tourne, les dieux du basket qui s’y mettent et le tour est joué.