The Lord of the rings : comment Bill Russell est devenu le plus grand winner de l’histoire
Le 12 févr. 2018 à 19:20 par Pierre Aimond
Alors que Paul Pierce a vu, hier soir, son numéro rejoindre ceux des légendes des Bostons Celtics dans les hauteurs du TD Garden, on vous propose aujourd’hui une petite séquence nostalgie. Et pour rester dans le thème, direction les sixties et la raquette de Red Auerbach, un territoire défendu par le winner ultime, the « Lord of the (eleven) rings » : Bill Russell, qui fête aujourd’hui ses 84 ans.
Avant de faire des giveaways sur son compte Twitter à la manière de vos vidéastes préférés, Bill Russell est accessoirement le basketteur le plus titré de l’histoire. Le plus grand winner de l’histoire, pour certains. Il est aussi celui après qui le trophée de MVP des finales est nommé. Onze bagouzes en treize ans, cinq titres de MVP et des contres par paquets, le pivot emblématique de la maison verte était un ovni en son temps. Plus grand que ses adversaires directs, plus rapide que certains arrières et doté d’un QI basket off the charts, Billou était la pierre angulaire de la dynastie des Celtics. Plus qu’un simple freak athlétique, Russell, c’était la science de la défense : un vrai sens du rebond, un timing parfait au contre, un chipeur de ballons hors normes. Bref, le package complet qui a permis au pivot de s’imposer comme l’un des tous meilleurs défenseurs de l’histoire, sur lequel de nombreuses légendes sont venues se casser les dents. Parce que si certains remettent en question la concurrence à laquelle le numéro #6 des Celtics a dû faire face (il y avait certes moins d’équipes à l’époque), les victimes de Russell ne sont pas les premières venues : Bob Petit, aka le premier MVP de l’histoire, Oscar Robertson, Elgin Baylor…
Mais aussi Jerry West, qui doit en partie son triste record en finales NBA à la suprématie des Celtics de Russell. Parlons des Lakers, justement. Comment ne pas aborder la question du grand rival de Billou, Wilt Chamberlain. Les deux colosses des années 1960 se sont affrontés sur le toit de la Ligue plus d’une fois, et le Celtic est souvent reparti avec la victoire, fort de sa défense sur l’un des meilleurs attaquants de l’histoire. Avec des statistiques à en faire pâlir les intérieurs d’aujourd’hui, les deux rivaux ont marqué les esprits et si Wilt est souvent mentionné pour ses fameux 100 pions en un match, Bill peut se targuer d’être le second joueur à avoir chopé 50 rebonds ou plus en un soir. Rendant une bonne douzaine de centimètres au géant des Lakers et de Philly, le Celtic est tout de même sorti grand vainqueur de l’une des plus grandes rivalités entre joueurs de l’histoire de la NBA, donnant ainsi une nouvelle ampleur aux joutes entre le vert celtic et le pourpre et or angeleno.
Mais plus que des chiffres, « The Good Lord » est également connu pour ses games sept d’anthologie. Lors de son long passage à Beantown, les Celtics en ont disputé dix. Pour dix victoires. Flamboyant sous la pression, Russell a souvent été le grand bonhomme de ces matchs couperets, où il totalise 18,8 points et 29,3 rebonds. Parmi ses performances notables, on pense évidemment au dernier match de sa carrière. Game 7 des finales 1969 face au big three des Lakers, Billou a 35 ans mais n’a rien perdu de son caractère. Le proprio des Lakers, légèrement présomptueux, avait commandé des ballons pour célébrer la victoire anticipée de ses troupes. Mauvaise idée. Pour une fois, Russell voit rouge et pas vert. Le pivot passe de la parole à l’acte : après avoir assuré à Jerry West que « ces putains de ballons allaient rester en haut », il donne tout dans le dernier match de sa carrière, montre l’exemple avec une intensité de tous les instants. Ah oui, et parce que le gaillard est joueur-coach des Celtics à l’époque, il motive ses coéquipiers pour éviter le comeback des Lakers et empocher sa 11ème et dernière bague, face au trio West-Chamberlain-Baylor.
Un ultime chef d’œuvre pour le premier coach noir de l’histoire de la NBA, qui continue d’apporter son soutien et sa sagesse aux générations suivantes. Les joueurs des Celtics ont la chance d’avoir Billou comme mentor, et nombre d’entre eux ont déjà souligné à quel point Russell reste impliqué et important dans le rayonnement de la franchise aux 17 titres. Et encore aujourd’hui, à 84 piges, le gars est à la page, aussi bien concernant le basket donc, que le reste :
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— TheBillRussell (@RealBillRussell) January 24, 2018
Bill Russell, c’est le winner ultime. D’abord parce qu’il a le plus grand nombre de bagues, et ensuite parce qu’il savait quand prendre le match à son compte, le tout en dominant ses adversaires en défense. Si ses coéquipiers étaient de formidables attaquants, le pivot des Celtics était l’âme et la défense de la grande dynastie verte des 60’s, et comme de rares légendes après lui, il a empêché un bon nombre d’illustres adversaires de remporter le titre suprême.