Bravo, vous avez énervé Andrew Wiggins : 40 points pour Wiggo en l’absence de Jimmy Butler
Le 23 janv. 2018 à 08:51 par Bastien Fontanieu
Il était resté discret jusqu’ici, se fondant dans le groupe en laissant les deux plus grosses têtes faire le job sous les lumières des projecteurs. Remis sur le devant de la scène, Andrew Wiggins a rappelé la beauté de son talent.
Le scénario était quasiment parfait, maintenant il fallait voir si les Wolves avaient de quoi s’ajuster. Avec un pépin au genou forçant Jimmy Butler à devoir s’absenter, les petits de Tom Thibodeau n’avaient pas le choix. S’ils voulaient tenir le rythme des Spurs et tenter de garder cette place sur le podium de la Conférence Ouest, il fallait qu’un nouveau puzzle se mette en place. Un similaire à celui de l’an dernier, c’est-à-dire avec Karl-Anthony Towns et Andrew Wiggins en têtes de gondoles, mais avec des nouveaux copains à impliquer. Des gars comme Jeff Teague, exceptionnel cette nuit face aux Clippers en variant entre distribution et provocation de lancers francs. D’autres comme Taj Gibson, lui qui apportait son intensité et son côté col bleu dans une peinture en besoin de nasty. Soutenus par un très bon Nemanja Bjelica qui arrosait le Staples Center dans le money-time, les deux jeunes stars du Minnesota devaient se débrouiller comme des grands. Pas d’excuses, pas contre les Raptors puis les Clippers, deux adversaires coriaces mais à leur portée. Ce sont donc deux victoires qui ont été validées en l’absence de Buckets, deux performances qui ont montré l’étendue des possibilités chez ces Wolves. Contre Toronto, c’est d’abord Wiggins qui faisait son chantier avant que Towns ne le rejoigne. Contre Los Angeles, c’est tout au long du match que le Canadien se faisait plaisir, bras-dessus bras-dessous avec Teague. Pourtant, c’était moins une en toute fin de match, les conneries s’enchaînant dans chaque camp à tel point qu’on se demandait si quelqu’un voulait de cette foutue rencontre. Mais au final, ce sont bien les visiteurs qui ont mis la main sur la gagne, et Andrew était au centre des opérations.
Pas besoin d’un immense dernier quart, d’un shoot décisif ou d’un dunk qui calme toute la salle dans le money-time. Non, comme les vrais grands scoreurs savent faire, c’est par petites touches que Wiggo augmentait sa production personnelle. La dizaine de points dans le premier quart, la vingtaine à la pause, un vrai coup de chaud en sortie de vestiaire puis le strict nécessaire dans le dernier quart, il y avait de la sérénité et une certaine maturité dans cette soirée d’Andrew. Lui qui avait prolongé pour une grosse somme en septembre dernier, lui qui se voyait bien porter sa franchise le plus loin possible cette saison avec le volant entre les mains, ce n’était pas facile de voir Butler débarquer et se faire immédiatement chouchouter par Thibodeau et compagnie. Cependant, en connaissant ses forces, ses faiblesses, sa personnalité et son style de jeu, c’est à se demander si ce n’était pas la meilleure chose à faire. Foutre Wiggins en retrait, pour le laisser parfois prendre feu en sortie de cage, puis le remettre derrière les barreaux afin qu’un début de hiérarchie soit respecté. Sans pour autant provoquer une brouette de lancers, l’ailier ne faisait que laisser le jeu venir à lui, sanctionnant les pauvres Clippers dès que l’occasion se présentait. Cela tombait bien, en plus, car Towns était bien peu inspiré et Blake Griffin refusait de perdre à domicile. Dommage pour l’ami rouquin, il manquait de soutien alors que c’est justement ce qu’ont souligné les Wolves cette nuit.
Record de saison pour Andrew Wiggins, 40 points à un magnifique 16/28 au tir. Jimmy Butler peut prendre son temps, vu comment son coéquipier s’ajuste en ce moment il peut prolonger le repos encore un peu.