Mais combien de temps Kemba Walker va-t-il tenir avant de se pencher sur un avenir ailleurs ?
Le 02 janv. 2018 à 07:51 par Bastien Fontanieu
Actuellement à la tête de Hornets au fond de la Conférence Est, Kemba Walker est un joueur de grand talent. Et qui dit grand talent dit grandes envies. Et qui dit grandes envies dit gros contrat. Et qui dit gros contrat dit ? Gros dilemme à venir.
Triste réalité que les habitants de Charlotte vont bientôt devoir réaliser. Non pas que le futur de Kemba le dragster soit incompatible avec celui de sa franchise de toujours, seulement il faut parfois anticiper certaines situations embarrassantes, et la plus lourde d’entre elles est en approche du côté de la Caroline du Nord. Justifions. Aujourd’hui, Walker est dans son avant-dernière année contractuelle, lui qui touchera 12 millions cette saison puis la suivante. Une paille, compte-tenu des deals signés par certains meneurs, mais le salaire n’est pas vraiment le souci principal dans ce dossier. Non, le vrai souci, c’est qu’en regardant la gueule du paysage intégral aujourd’hui et les sollicitations futures dont le briseur de chevilles sera victime, le management des Hornets va devoir se poser les bonnes questions. Pas les plus réjouissantes, mais les bonnes. Au moment où ces lignes sont écrites, tel est le présent dans lequel la franchise se situe. Douzième à l’Est, avec un coach intérimaire bombardé sur le terrain, un effectif à la marge de progression mi-figue mi-raisin et un potentiel global de type meh, Charlotte ne prépare pas ses futures négociations de la meilleure des façons. Pas de Playoffs pour le moment, pas de perspectives de gloire pour Walker, pas de quoi tenir durablement tête aux écuries qui viendront draguer la mobylette dans un an et demi.
Alors en soit, tout n’est pas à jeter dans ce début de nouvelle année bien gris. Il faut prendre en compte de nombreux éléments qui ont flingué la campagne des Hornets et de Kemba, propulsant cette question initiale sur le devant de la scène alors qu’elle aurait probablement été blasphématoire dans un cadre “normal”. Ce qu’on veut dire par “normal”, c’est qu’avec un Nico Batum touché au coude en pré-saison, un Steve Clifford dont les soucis de santé semblent profonds, et un Cody Zeller qui n’a pas pu jouer depuis quasiment un mois, Charlotte a pris cher au niveau du karma médical. Il existe un scénario, palpable, voyant la franchise récupérer son entraîneur, son pivot remplaçant à la fin du mois, son ailier qui trouve son rythme et tout ce beau monde réintègre le Top 8 comme de nombreux fans et observateurs l’ont annoncé en début de saison. Car tel était le pronostic partagé par pas mal de monde en septembre dernier, avant que l’infirmerie des Hornets ne devienne le hot spot de Caroline du Nord : Charlotte devait retrouver les Playoffs cette saison. L’intégration de Dwight Howard dans le groupe devait apporter une présence physique et défensive supplémentaire, les progrès de Lamb et Kaminsky devaient assurer les points du banc dont les Hornets avaient besoin l’an dernier, l’été off de Batum devait lui assurer une campagne d’exception. Tout ça ? Malheureusement mis en suspend, empêchant l’équipe de pouvoir unir attentes extérieures et réalité du terrain. Et aujourd’hui, à cinq semaines d’une trade deadline déterminante, la question peut se poser.
Quid de Kemba Walker à Charlotte ? Quelles sont les perspectives futures, liant le joueur et la franchise ? Si ces interrogations sont avancées en ce début de nouvelle année, ce n’est pas pour uriner sur un nid de frelons en ricanant. C’est plutôt pour éviter une situation déjà observée par le passé, et qui concernera probablement les Hornets dans les mois à venir. Aborder la saison prochaine avec un Kemba en dernière année de contrat et un pied déjà dehors, le genre de perspective qui peut bazarder une équipe et une campagne entière. Demandez aux Pacers ce qu’ils en pensent, eux qui s’en sont plutôt bien sortis avec une affaire Paul George assez bien gérée. Jusqu’ici, Walker est resté pro comme à son habitude, se donnant pour les siens et faisant de son mieux pour garder la machine productive sans dire quoi que ce soit de négatif ou d’intrigant sur ses désirs futurs. Mais dans le cas où Charlotte loupe une nouvelle fois le Top 8, le groupe ne progresse pas davantage et l’été 2019 pointe son nez, que fera le management ? Osera-t-il conserver Kemba jusqu’à la free-agency, quitte à le perdre contre peanuts ? Croira-t-il coûte que coûte en son projet, afin de le vendre tête baissée au clan Walker ? De l’autre côté de la table, la question la plus simple occupera une grosse partie de l’espace : jusqu’où aller avec cette équipe ? On parlait de Top 8 cette année, on parle de Doliprane aujourd’hui. Et malheureusement pour Ric Cho et Michael Jordan, les réponses à cette question ne seront pas nombreuses au moment de négocier quoi que ce soit.
Impossible de croire que dans les cinq prochaines semaines, le management des Hornets tenterait quelconque implosion qu’il soit. Charlotte voulait et veut son retour en Playoffs, le statu quo risque d’être prolongé. Cependant, plus le temps passe et plus on se demande si Kemba Walker ne finira pas par être blasé de toutes ces déceptions consécutives. Le tout à l’approche d’un statut d’agent-libre qui lui tend les bras, on se demande vraiment ce que le meneur pourrait penser…