La défense des Raptors, nouvelle arme secrète du gouvernement canadien pour 2018 ?

Le 02 janv. 2018 à 07:00 par Bastien Fontanieu

Raptors Ibaka
Source image : NBA League Pass

Si les Raptors proposent une attaque assez similaire aux saisons passées, leur défense a elle pris un coup de boost, capable de terminer des rencontres dans le clutch : et si c’était ça qui faisait la diff à Toronto cette année ?

L’exemple de ce lundi est assez frappant, car il a parfaitement symbolisé ce nouveau bonus dont disposent les copains de Kyle Lowry. D’abord flemmards sur leur rencontre face aux Bucks, les dinos ont resserré les boulons au dernier moment et ont donc pu quitter leur salle en grands vainqueurs. Sur les 48 premières minutes de jeu ? Impossible de louer les qualités défensives de Toronto, tant les couloirs de pénétrations étaient ouverts. Pourtant peu rassurant en attaque et loin de pouvoir compter sur un immense Giannis, Milwaukee restait dans le match. Mais c’est justement la couverture réservée au Freak et cette prolongation en mode lockdown qui a permis aux Raptors de l’emporter, signe d’une équipe qui comprend doucement mais sûrement ce qu’il faut pour l’emporter dans l’élite. La progression au fil des années va d’ailleurs dans ce sens : 23ème en 2015, 11ème en 2016 et 8ème en 2017, Toronto a aujourd’hui la 5ème défense la plus efficace de la NBA. Une maturation qui est due à de nombreux éléments et facteurs, mais qui permet aux Canadiens de valider un aspect des plus importants lorsqu’on veut causer avec les plus grosse cylindrées du circuit. Lequel ? Celui d’avoir, aujourd’hui, une équipe dans le Top 10 de toute la Ligue en attaque… et en défense. L’an passé, Toronto était 6ème en attaque et 8ème en défense. Au moment où ces lignes sont écrites, c’est en 5ème place que les Raptors se situent, des deux côtés du terrain.

Alors évidemment, difficile de prendre en compte cette statistique arrêtée à un moment donné, sachant qu’il faudra attendre la fin de saison régulière pour se donner un avis complet. En ayant joué autant de bouses (désolé pour l’expression mais disons les choses clairement), on ne peut faire du chiffre actuel une base long-terme. Sauf que ce n’est pas dans le numérique mais dans le visuel que des changements ont eu lieu, et qu’ils nous intéressent avant toute chose. C’est l’investissement un peu plus fréquent de DeRozan à ces tâches ingrates, ou Lowry qui mène toute la NBA en passage en force provoqués. C’est l’intégration d’Anunoby dans le cinq alors que cela semblait totalement hors du paysage stratégique de Dwane Casey. C’est l’effort demandé aux Peoltl, Siakam, Wright ou VanVleet en sortie de banc, eux qui prennent encore des caisses certains soirs mais montrent des progrès jour après jour. Et c’est évidemment l’impact de Serge Ibaka dans les airs, lui qui a encore une fois terrorisé les extérieurs adverses en planant au-dessus de son cercle. Cet ensemble d’efforts permet à Toronto de pouvoir proposer un cadenas sérieux sur ce début de saison, un qu’il faudra mettre à l’épreuve jusqu’au All-Star Break. Car comme mentionné récemment, le programme des Canadiens sera tendu et les meilleures attaques du circuit se pointeront au Air Canada Centre avec l’envie première de faire péter le barrage local. Cette nuit, le premier test a eu lieu et les Raptors s’en sont sortis indemnes, avec un bel investissement collectif en prolongation. Pourront-ils en faire de même sur les quatre prochaines semaines ? La réponse leur appartient.

La marque des grandes équipes, c’est de pouvoir aussi bien déprimer ses adversaires en attaque qu’en défense. Actuellement membres de l’élite dans leur propre moitié de terrain, les soldats de Toronto commencent à prendre du plaisir à défendre et doivent désormais en faire une habitude, pas juste un accessoire de fin de soirée. Si les Raptors y parviennent, les punchlines habituelles devront bien changer.


Tags : Raptors