Les comparaisons entre Jason Kidd et Lonzo Ball : c’est sympa, mais ça mérite un petit carton jaune
Le 10 nov. 2017 à 18:52 par Stanislas Frégard
On se calme tout de suite. Ca y est, les comparaisons hasardeuses sont de retour. Pourquoi hasardeuses ? Sans doute que comparer un rookie à un futur Hall Of Famer est un poil prématuré, même si ces compas durent depuis des mois. Par ailleurs, on sait tous qu’elles sont souvent justes : Andrea Bargnani a bien été le nouveau Dirk Nowitzki, c’est une évidence. Du coup, si on laissait Lonzo Ball un peu tranquille ?
Le premier concerné, Jason Kidd, n’est pas non plus partant pour être comparé à Lonzo Ball. Invité sur ESPN pour prendre part à l’émission First Take, le chauve a forcément dû parler du meneur des Lakers. Le rookie n’a joué qu’un petit mois chez les pros, mais alors sur quoi repose ce début de blasphème ? Les statistiques : sur ses 11 premiers matchs en NBA, Jason Kidd a sorti 9,8 points, 6,6 rebonds, 6,4 passes et 2 steals à 35% au tir. Alors que Ball claque quand même 8,9 points, 6,4 rebonds et 6,9 passes et 1,2 steals. Une certaine proximité, en plus de l’origine californienne et du côté meneur all-around, qui pousse à la comparaison. Tous deux numéros deux de draft (1994 pour Kidd), tous deux parachutés dans des franchises qui n’ont pas grand chose à voir avec des équipes de basket. On l’accorde, ils sont extrêmement proches statistiquement parlant, et le potentiel de Ball est toujours aussi excitant, au milieu des briques envoyées en ce moment. Mais pouvons-nous nous baser sur seulement 11 matchs? C’est moins sûr. Et c’est justement ce que souligne J-Kidd.
“C’est trop tôt dans sa carrière, c’est exagéré. […] Il doit comprendre ce que signifie travailler dur et gagner, ainsi que ce que c’est que de gagner au plus haut niveau. Cela demande du temps, et j’espère d’ici 3 saisons qu’il y aura peut-être une comparaison plus pertinente. Mais maintenant, c’est exagéré et il doit tracer sa propre voie.” Jason Kidd à propos de Lonzo Ball
Combien avons-nous eu de nouveau Jordan, combien aurons-nous de nouveau LeBron ? C’est quelque chose de rassurant, que d’associer un nouveau joueur à une ancienne gloire. On a souvent “peur” de l’inconnu, donc quand on ne sait pas à qui comparer on hausse des épaules en se demandant ce que le type va donner. Giannis en est, par exemple, la définition. Mais au-delà des propos de Jason Kidd, qui sont très justes, rappelons le CV du bonhomme histoire de voir ce qui pourrait attendre le fils de LaVar. Kidd, c’est une longévité absolue, drafté en 1994 et parti en retraite en 2013. Dix fois All-star, une bague avec Dallas, 5 fois meilleur passeur de la ligue. Deuxième meilleur passeur de l’histoire, troisième en terme de triple-double, deuxième meilleur intercepteur… On peut continuer comme ça jusqu’aux prochaines Finales NBA des Lakers, tant le palmarès de Jason est chaud. Ce qu’on peut dire, actuellement ? “Pourquoi pas,” Lonzo Ball fait penser dans son jeu à Jason Kidd lorsqu’il était rookie, mais cela s’arrête au profil. On ne pourra se faire un jugement viable qu’une fois que le rookie aura pris de la bouteille comme a pu faire son aîné.
On en aura plein, des comparaisons qui ne seront pas judicieuses. Tyreke Evans était comparé à Oscar Robertson, les lingettes ont été rapidement distribuées. Profitons de voir ces joueurs sur le parquet et apprécions leurs galères, leurs réussites, leur apprentissage tout simplement. Il y a quelque chose de beau dans l’hommage, mais ce qui fait vraiment sa beauté, c’est sa rareté. Alors laissons Ball grandir et créer sa propre identité, comme Kidd le suggère.
Sources: CBSsports