Steven Adams : un début de saison costaud, une place primordiale dans l’identité du Thunder

Le 29 oct. 2017 à 21:48 par Benoît Carlier

Steven Adams
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Dans le début de saison mitigé du Thunder, un homme s’éclate comme jamais avec ses nouveaux coéquipiers mais aussi les plus anciens. Steven Adams a peut-être perdu son frère de pilosité cet été, mais il a aussi montré qu’il était devenu un meuble quasiment irremplaçable dans cette équipe.

Sam Presti a sans doute réalisé la meilleure free agency de toute la Ligue en réunissant un big three qui porte bien son nom avec trois multiples All-Stars qui étaient encore tous les leaders de leur franchise la saison dernière. Russell Westbrook, Paul George et Carmelo Anthony, trois pépites régulièrement récompensées par l’Association pour ses trophées de meilleur joueur du mois ou parmi les All-NBA Teams à la fin de chaque année. Trois joueurs désormais sous la même tunique avec l’espoir de pouvoir rivaliser avec les meilleures équipes de l’Ouest pour permettre au Thunder de se hisser en finale pour la deuxième fois de sa jeune histoire après 2012. Avec un tel trio, Billy Donovan a presque une obligation de résultat cette saison, d’autant que Melo et PG13 pourraient décider de s’en aller dans un an si leur association ne tient pas toutes ses promesses. Forcément, l’adaptation va mettre un peu de temps entre les trois larrons qui ont tous l’habitude de beaucoup porter le ballon depuis leurs débuts. Après les six premiers matchs, OKC affiche un bilan équilibré grâce à trois victoires face à des équipes de l’Est qui ont peu de chances de se qualifier en Playoffs malgré la faible concurrence de ce côté du pays (New York, Indiana et Chicago). Rien d’exceptionnel, l’heure est encore au rodage pour que chacun apprenne à jouer avec son voisin. Mais un pour qui la saison a bien commencé le 19 octobre, sans aucun retard, c’est Steven Adams, qui donne l’exemple en tant qu’ancien.

Prolongé en 2016 pour quatre ans et 100 millions de dollars, le All-Black profitait à plein du départ de Kevin Durant à Golden State et donc du besoin de Sam Presti de conserver le reste de son noyau de joueurs pour avoir une chance de convaincre Russell Westbrook de rester sur le long terme. Ses gros Playoffs ont énormément joué dans la décision du GM qui savait qu’il venait de prolonger un candidat pour le titre de MIP. Malheureusement, le moustachu ne va pas jouer dans la même cour qu’un Giannis Antetokounmpo à Milwaukee par exemple – vainqueur du trophée récompensant la meilleure progression de l’année – et ne va pas autant peser que face aux Spurs ou aux Warriors lors des dernières séries de post-saison. Une légère déception pour le Thunder qui était toutefois largement compensée par la saison de mammouth de Westbrook qui a emmené à lui tout seul Oklahoma City jusqu’en Playoffs avec un triple-double de moyenne. Face à Houston en Playoffs, le meneur sera trop seul alors que Steven Adams est resté très discret dans son duel avec Clint Capela pourtant totalement à sa portée. Le Néo-Z savait qu’il avait foiré et que Sam Presti l’attendait au tournant à la rentrée. Message reçu cinq sur cinq par le pivot.

Alors qu’on aurait pu croire que le scoring allait se concentrer entre les trois gâchettes avec des miettes à se partager entre Andre Roberson, Steven Adams et le banc, le chevelu se distingue comme une quatrième option offensive efficace avec ses 14,5 points de moyenne. Efficace, c’est le mot puisqu’il tire à 67,9% depuis le début de la saison, dans un style très éloigné des intérieurs modernes. Jamais très loin du cercle, il ne franchit la ligne à trois points que pour venir poser des écrans HD 45 pouces avant de rouler vers le panier pour offrir une option au porteur de balle. On est loin d’un DeMarcus Cousins ou d’un Karl-Anthony Towns, mais ce n’est de toute façon pas ce que le Thunder recherche avec trois menaces permanentes déjà présentes dans le cinq majeur. Steve Adams se contente donc de faire ce qu’il maîtrise avec le plus de réussite possible. Aussi présent au contre, il joue vraiment ce rôle de dernier rempart et permet à OKC de figurer cinquième au classement des meilleures défenses de la Ligue avec 96,5 points autorisés à l’adversaire en moyenne malgré des candidats un peu chelous dans leur moitié de terrain. Si Melo se sent visé, c’est normal mais le MVP 2017 n’est pas non plus exempt de tout reproche. Plus présent au contre, Stevie l’est également au rebond (8,3 prises et 1,5 block, ses meilleures stats en carrière). Toutes ses statistiques sont en hausse, notamment son adresse aux lancers où il a beaucoup taffé pendant l’été pour ne pas être un boulet pour son équipe. Qu’il soit rassuré, les adversaires préféreront cibler Andre Roberson pour faire faute en cas de fin de match serrée. Enfin, son entente avec Russell Westbrook n’a pas changé et les deux hommes pourraient jouer ensemble dans le noir le plus complet tellement les automatismes sont ancrés. Billy Donovan serait d’ailleurs bien inspiré de s’appuyer un peu plus encore sur cet axe 1-5 en attendant que chacun fasse les ajustements nécessaires pour que le Thunder confirme son potentiel.

Steven Adams réalise un énorme chantier dans la raquette en ce début de la saison. A Oklahoma City depuis le commencement de sa carrière en 2013, il est un peu le ciment de cette équipe autour duquel tout le monde peut se fixer sans crainte. Régulier et volontaire, il vient de rassurer Sam Presti : les 100 patates ont été dépensées à bon escient.


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