Preview des Warriors 2017-18 : à partir de quand peut-on parler de concurrence déloyale ?
Le 16 oct. 2017 à 09:24 par Benoît Carlier
Malgré les obstacles, quelques pépins au niveau du genou et de l’honneur pour Kevin Durant et une vilaine hernie discale refaisant surface au début des Playoffs pour Steve Kerr, personne ne pouvait rivaliser avec les Warriors la saison dernière. Malheureusement pour le suspense, ça risque d’être encore plus dur cette année vu l’été parfait réalisé par Bob Myers.
Résumé des transferts de l’été
- Ils arrivent : Nick Young, Omri Casspi, Jordan Bell (Draft), Chris Boucher (two-way contract), Georges Niang (two-way contract)
- Ils prolongent : Kevin Durant, Stephen Curry, Andre Iguodala, David West, Zaza Pachulia, Shaun Livingston, JaVale McGee
- Ils sont partis : Ian Clark, James McAdoo, Matt Barnes
Pour ceux qui en doutaient, les Warriors pouvaient donc encore améliorer leur effectif pendant l’intersaison. Ils ne se sont d’ailleurs pas gênés avec la signature de Nick Young pour reformer le duo sans cerveau des Wizards avec JaVale McGee et envoyer des ogives à 12 mètres pendant qu’Omri Casspi augmentera un petit peu plus le spacing au sein de la second unit. Enfin, ils ont encore une fois prouvé qu’ils avaient le nez fin pour découvrir de jeunes talents en négociant Jordan Bell, récupéré en 38ème position de la dernière Draft par les Bulls et qui a déjà fait du sale en Summer League. Autrement ? Bob Myers peut tout de même remercier Kevin Durant qui lui a fortement facilité la tâche en accordant une petite ristourne à Golden State pour filer le max à Stephen Curry après des années à être sous-payé mais aussi des contrats à Iggy, Shaun, Zaza, Tragic Bronson et David West. En bref, c’est l’effectif 2016-17 avec quelques assets supplémentaires.
Effectif pour la saison 2017-18
- Meneurs : Stephen Curry, Shaun Livingston
- Arrières : Klay Thompson, Nick Young, Patrick McCaw
- Ailiers : Kevin Durant, Andre Iguodala, Omri Casspi
- Ailiers-forts : Draymond Green, David West, Jordan Bell, Kevon Looney
- Pivots : Zaza Pachulia, JaVale McGee, Damian Jones
Les joueurs en gras sont ceux qui devraient intégrer le cinq majeur au début de chaque rencontre dès le début de la saison.
On ne change pas une équipe qui gagne. Steve Kerr devrait logiquement faire confiance au même cinq majeur que la saison dernière avec toujours la possibilité d’aligner son death lineup pour terminer les rencontres les plus serrées avec un Draymond Green sous l’arceau et Iggy à côté de Kevin Durant sur les ailes. Comme l’année dernière, chaque poste est doublé, voire triplé et c’est en roue libre que les Warriors devraient arriver jusqu’en Playoffs.
Question de la saison : peuvent-ils aller chercher les 74 victoires en saison régulière ?
Auteurs de la plus belle régulière de l’histoire de la NBA avec 73 wins en 2015-16, les Warriors avaient retenu la leçon l’année dernière en abordant la saison plus sereinement pour ne pas arriver totalement carbonisés en post-saison avec 67 victoires dans la besace tout de même. Cette saison pourrait être différente avec un effectif majoritairement inchangé et donc des automatismes déjà bien développés entre tous les membres du roster. Ajoutez à cela une volonté de la NBA d’interdire la mise au repos des stars et vous obtenez tous les ingrédients pour vivre une saison historique du côté de la baie d’Oakland. Même si le record ne devrait pas être un objectif, le rouleau-compresseur conduit par Steve Kerr pourrait flirter avec le plateau des 70 victoires cette saison et on pourrait assister à un push lors des derniers mois pour atteindre un bilan de 74-8.
Candidat sérieux au transfert : David West
Difficile de vraiment mettre quelqu’un à la cave dans l’effectif des champions en titre. Mais dans l’hypothèse où un All-Star se retrouverait sans club en fin de saison, Bob Myers pourrait demander à David West et ses rhumatismes et gicler pour renforcer son roster avant de disputer les Playoffs. Sois pas fâché Dave, les chances pour assister à un tel scénario sont vraiment minces.
Candidat sérieux pour la surprise : Patrick McCaw
Champion NBA pour sa première saison chez les pros, le 38ème choix de la Draft de 2016 a fait le plein d’expérience chez les Warriors. Intégré au cinq majeur en l’absence de Kevin Durant et titulaire à trois reprises en Playoffs, il a donné entière satisfaction à Steve Kerr qui a avoué vouloir lui donner davantage de responsabilités cette année. Presque aussi long que KD et assez bon shooteur, il devrait vite s’imposer comme un nouveau steal de la part de Golden State.
Meilleur et pire scénario possible
- Encore sur la dynamique des derniers Playoffs, le char d’assaut détruit tout ce qui se trouve sur son passage. Contrairement à 2015, les Warriors s’arrêtent à “seulement” 20 victoires consécutives pour démarrer leur saison. Steve Kerr est libéré de ses problèmes de dos et envoie même des textos à ses enfants pendant les matchs. Le blondinet profite des dernières semaines de régulière pour faire tourner son effectif, quitte à ne pas améliorer le record de wins sur une saison. Golden State termine premier de l’Ouest avec un bilan de 70 victoires avec le sentiment que personne ne peut les inquiéter. Bien que moins payé que ce à quoi il pouvait prétendre, Kevin Durant ne fournit pas une saison au rabais et s’offre un deuxième trophée de MVP qu’il dédie une nouvelle fois à sa mère. En Playoffs, les Pelicans passent à la casserole au premier tour puis vient le tour des Spurs. Kawhi Leonard et Tony Parker sont bien présents mais San Antonio est trop fatigué pour tenir le regard des champions en titre qui ne leur lâchent qu’un seul match. Au tour suivant, les Dubs ne font qu’une bouchée des Rockets dont ils sont juste la version améliorée. En Finales, ils retrouvent encore les Cavaliers d’un LeBron James une nouvelle fois trop seul pour s’imposer. IT et Jae Crowder ne font pas de miracles et Dwyane Wade est trop rouillé pour peser sur la série. 4-1, comme en 2017, les Californiens fêtent leur titre à la maison et Draymond Green débouche fait la tournée des boîtes de SF avec ses lunettes de soleil. “We won ? Yep ! They suck ? Yep.”
- Mike Brown prend très vite les rênes de l’équipe alors que l’on apprend que Steve Kerr ne coachera pas de la saison pour enfin se soigner correctement. Les Warriors assurent le service minimum tout au long de la régulière en tombant parfois de haut sur des équipes qu’ils surestimaient. Ils terminent finalement derrière les Rockets avec un bilan de 63 victoires, pas de quoi les embêter jusqu’en FDC où ils se retrouvent face à Houston, comme en 2015. Mais contrairement à cette série, James Harden n’est plus tout seul chez les Fusées. Pour ses premières finales de Conférence, CP3 est injouable et Draymond Green réalise l’impardonnable au Game 5. Un coup de pied dans l’entrejambe de Trevor Ariza et la double peine : une flagrante de niveau deux qui va précipiter la défaite des siens et une expulsion pour le sixième acte. Conquérants, les hommes de Mike D’Antoni arriveront à l’Oracle Arena le couteau entre les temps et repartiront avec la victoire et la qualif pour les Finales. Coup de massue en Californie, Kevin Durant n’active pas sa player option et décide de rejoindre la Barbe et Chris Paul au Texas pendant la Free Agency.
Pronostic de la rédaction : 66 victoires – 16 défaites
Une domination sans partage à l’Ouest mais pas de record et une petite victoire de moins que l’année dernière selon l’équipe. L’erreur de 2016 ne sera pas répétée cette année et les Warriors comptent bien valider le premier back-to-back de leur histoire, le troisième titre en quatre ans.
Difficile de faire mieux sur le papier. A part une blessure ou une rechute de Steve Kerr, personne ne semble pouvoir empêcher Golden State de disputer ses quatrièmes Finales NBA consécutives. En tout cas, Draymond Green se demande déjà comment il va pouvoir customiser sa troisième bague de champion dans un an.