Preview des Celtics 2017-18 : Danny Ainge refait tout le trombinoscope de la franchise
Le 13 oct. 2017 à 14:09 par Benoît Carlier
Premiers de la Conférence Est en saison régulière, les Celtics ont une nouvelle fois subi la loi des Cavaliers en Playoffs. Il fallait donc changer quelque chose et c’est ce qu’a fait Danny Ainge en défigurant son cinq majeur et la quasi-intégralité de son roster pendant l’été. Il va falloir quelques semaines au public du TD Garden pour s’y habituer.
Résumé des transferts de l’été
- Ils arrivent : Kyrie Irving, Gordon Hayward, Marcus Morris, Jayson Tatum (Draft), Semi Ojeleye (Draft), Kadeem Allen (Draft), Jabari Bird (Draft, two-way contract), Daniel Theis, Aron Baynes, Abdel Nader, Guerschon Yabusele, Shane Larkin, Kadeem Allen (two-way contract), Jonathan Holmes
- Ils sont partis : Isaiah Thomas, Jae Crowder, Kelly Olynyk, James Young, Amir Johnson, Ante Zizic, Gerald Green, Jonas Jerebko, Tyler Zeller, Avery Bradley, Jordan Mickey, Demetrius Jackson
C’est déjà la fin de l’idylle entre Boston et IT. Agent-libre dans un an, le lutin a été dégagé comme un malpropre malgré son dévouement sans faille pour la Maison Verte, afin de permettre à Danny Ainge de garantir la présence d’un meneur All-Star pendant au moins deux saisons chez les Celtics. Kyrie Irving fait donc le chemin inverse en provenance de Cleveland et deviendra la première option offensive de l’équipe en compagnie de Gordon Hayward, venu retrouver le coach de ses années universitaires à Butler. Mais les mouvements ne s’arrêtent pas là, loin de là même puisque l’ingénieux GM des celtes a renouvelé les deux tiers de son effectif professionnel cet été. On notera l’excellente recrue de Jayson Tatum en troisième position de la Draft ainsi que la signature de notre Guerschon national après une année à engranger de l’expérience en CBA. Enfin, les pertes de Jae Crowder et Avery Bradley font très mal d’un point de vue défensif et il sera difficile de remplacer les deux starters dans des rôles identiques.
Effectif pour la saison 2017-18
- Meneurs : Kyrie Irving, Terry Rozier, Kadeem Allen
- Arrières : Marcus Smart, Abdel Nader
- Ailiers : Gordon Hayward, Jaylen Brown, Jayson Tatum, Semi Ojeleye, Jonathan Holmes
- Ailiers-forts : Marcus Morris, Guerschon Yabusele
- Pivots : Al Horford, Aron Baynes
Les joueurs en gras sont ceux qui devraient intégrer le cinq majeur au début de chaque rencontre dès le début de la saison.
Encore quelques petites incertitudes subsistent dans le cerveau de Brad Stevens à quelques heures de l’opening night à Cleveland. Si Al Horford et les deux recrues phares de l’été sont verrouillés dans le cinq majeur, reste la question des deux autres starters. Jaylen Brown semble avoir les faveurs de son coach pour apporter de la défense sur les ailes alors que Kyrie et Gordie ne sont clairement pas des spécialistes en la matière, à moins que Marcus Smart ne lui grille la priorité même si l’arrière aura du mal à contenir des ailiers du profil de LeBron James. Enfin, le technicien doit être tiraillé entre la jeunesse et le scoring de Jayson Tatum pour débuter dans une formation small ball et la défense et l’expérience d’un Marcus Morris pour être associé à Al Horford dans la raquette. La dernière option semble légèrement plus plausible, le rookie étant sûrement protégé dans un premier temps en sortant du banc pour alimenter le score au sein de la second unit.
Question de la saison : Kyrie Irving a-t-il les épaules pour être franchise player chez un prétendant au titre ?
Leader par défaut dès sa première saison chez les pros, Uncle Drew a connu trois saisons difficiles à Cleveland avant l’arrivée de LeBron et Kevin Love. Aujourd’hui, le meneur a plus d’expérience et n’a plus les mêmes coéquipiers à Boston mais la question de son leadership se pose. A 25 ans, il a de quoi être le meilleur scoreur de son équipe et il connaît la route qui mène vers le titre. Mais au sein d’un collectif comme celui des Celtics qui place les valeurs solidaires et défensives au-dessus de tout le reste, Kyrie Irving pourrait très vite vivre des désillusions. Celui qui a décidé de quitter les Cavaliers pour s’émanciper du King devra accepter de partager les responsabilités dans sa nouvelle franchise car il n’a pour l’instant rien prouvé en tant que leader d’une franchise qui a plus d’ambitions que de dépasser les 30 victoires en saison régulière.
Candidat sérieux au transfert : Marcus Morris
Récupéré cet été en échange d’Avery Bradley, le frère de Markieff est le seul joueur qui semble vraiment s’imposer dans la catégorie “transférables”, vus les changements effectués à Boston. Son contrat léger (5M l’année) et l’émergence de joueurs sur son poste comme Jayson Tatum pourraient représenter des éléments suffisamment séduisants sur le papier pour sniffer le marché autour du mois de février. Cependant, on reste quand même dans le sentiment suivant : vu l’été que vient de nous imposer Danny Ainge, il y a moyen que l’effectif reste intact cette saison. Ou alors, un nouveau pick de Draft partira pour récupérer une nouvelle arme.
Candidat sérieux pour la surprise : Jaylen Brown
Une première année pour s’adapter, la seconde pour exploser. A 20 ans, le produit de Cal est en avance sur ses pairs. Troisième choix de la dernière Draft, il a déjà défendu sur les meilleurs joueurs de la NBA et vécu ses premiers Playoffs. Cette saison, le sophomore pourrait intégrer le cinq majeur pour apporter sa défense et ses qualités athlétiques à un backcourt davantage porté sur le scoring. Probablement missionné sur LeBron, KD ou Kawhi lors des grosses affiches, il pourrait se forger une vraie réputation de muraille infranchissable en cas de succès.
Meilleur et pire scénario possible
- Kyrie Irving et Gordon Hayward s’entendent à merveille dès les premières semaines de régulière et Boston devient très vite l’une des meilleures attaques de toute la Ligue grâce aussi à un Al Horford extrêmement régulier sous l’arceau. Les Celtics remportent trois de leurs quatre confrontations face aux Cavaliers et terminent premiers de la Conférence Est pour la deuxième année de suite. Après un premier tour de chauffe contre Philadelphie et une demie tranquille face aux Raptors, Cleveland se dresse à nouveau sur le chemin de Brad Stevens et sa clique. La jeunesse et l’esprit revanchard des Celtics prennent le meilleur sur l’expérience et la fatigue des Cavs : Boston retrouve les Finales NBA, huit ans après. Confrontés aux Rockets, vainqueurs de Golden State en FDC, les Celtics n’ont font jeu égal avec la force de frappe des snipers du Texas. Boostée par un public déchaîné avec IT dans les tribunes, la Green Nation est sacrée championne NBA grâce à de belles actions défensives si chères à Brad Stevens. Pari gagné pour Danny Ainge qui savoure son cigare en imaginant quels trades il va bien pouvoir monter pendant la free agency pour améliorer son équipe.
- Autant de changement nécessite forcément une longue période d’adaptation. Brad Stevens a perdu ses leaders défensifs et réclame à Uncle Drew de faire participer un peu plus ses coéquipiers en attaque. Après quelques mois laborieux, l’équipe trouve peu à peu ses automatismes et fini à la quatrième place à l’Est. Le premier tour face aux Bucks s’avère plus tendu que prévu et LeBron attend tranquillement son ancien lieutenant de demi-finale de Conférence. Pour la troisième fois en quatre ans, les espoirs des Leprechauns s’arrêtent face aux Cavaliers qui s’imposent 4-1 grâce à un banc bien supérieur et un IT en feu qui plante 40 points au TD Garden dans le match 4. Prends ça, Danny !
Pronostic de la rédaction : 54 victoires – 28 défaites
Un effectif différent mais un bilan qui devrait tourner autour des mêmes pourcentages de victoires cette saison. Dans une Conférence Est extrêmement ouverte, les Verts devraient se disputer la première place avec Cleveland et les Wizards avant de vraiment passer aux choses sérieuses pour espérer renouer avec les Finales NBA.
Alors qu’il construisait depuis deux ans un groupe capable d’aller titiller les Cavaliers, Danny Ainge a décidé de taper dans la fourmilière en remerciant trois de ses cinq starters de la saison dernière et plus de dix joueurs au total. Le GM n’avait pas prévu de filer le max à Isaiah Thomas et a préféré récupérer un All-Star en contrepartie de façon à assurer la présence des Celtics dans le haut du classement pour encore plusieurs saisons. Suffisant pour soulever le trophée dans les trois prochaines années ?