Quincy Pondexter a frôlé la mort durant sa convalescence : parfois, une blessure peut cacher un plus grand mal
Le 25 sept. 2017 à 17:32 par Pierre Morin
Ça aurait pu être le drame de ces dernières années : Quincy Pondexter, blessé au genou, a vu son absence des parquets prolongée à cause de complications médicales, qui l’ont conduit à flirter avec la mort. Au micro d’ESPN, le nouveau Bull est revenu sur deux années de souffrance et de lutte pour rester en vie et retrouver la NBA.
La NBA contient son lot de belles histoires comme des plus tristes. Concernant Quincy Pondexter, on ignore dans quelle catégorie la placer, tant son dénouement est magnifique vu le nombre d’obstacles et de crasses qui se sont abattus sur la route du joueur. Remettons nous dans le contexte. Quincy Pondexter n’a pas joué depuis la série de Playoffs 2015 face aux Warriors, à cause d’un genou douloureux. Depuis, le joueur lutte pour retrouver le chemin des parquets. Après plusieurs opérations chirurgicales (même micro-chirurgicales), son état de santé ne présente toujours pas de signe d’amélioration. Le joueur avoue avoir eu des difficultés à marcher dans la rue, monter des escaliers. Se déplacer pour pallier aux besoins les plus primaires du corps humain est un véritable supplice. Après de nouvelles analyses, il apprend que sa blessure s’est infectée, allongeant la durée de sa convalescence. Tout s’empire lorsqu’il prend l’avion pour voir de nouveaux spécialistes, son état chute gravement. La température corporelle de l’ailier atteint un niveau alarmant et sa respiration est de plus en plus saccadée. Le contrôle de son corps lui échappait totalement, au point qu’il a pensé que cette infection aurait raison de lui. Mais Pondexter va se battre et garder foi en lui, motivé par l’envie d’aider sa franchise. Sa source de réconfort : les stats de ses coéquipiers après chaque match, le confortant dans son envie d’apporter sa pierre à l’édifice de New Orleans. Après des mois d’entraînement et de travail acharné, Pondexter surmonte finalement cette maladie, le tout en ne se plaignant jamais, selon les dires de sa soeur. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’il apprend qu’il était envoyé dans l’Illinois. Chris Haynes, journaliste pour ESPN, est allé lui rendre visite pour recueillir le témoignage unique d’un homme qui a lutté non seulement pour pouvoir continuer à jouer et sauver son honneur, mais aussi pour vivre.
“[Sur sa rééducation, ndlr] J’ai fait tout mon possible pour jouer, mais mon genou me faisait vraiment mal. Je ne pouvais plus monter les escaliers ou faire quoique ce soit, courir seul, sauter, mais j’étais prêt à tout sacrifier pour les Pelicans.”
“[Sur son quotidien, ndlr] Je devais faire un checkpoint toutes les deux heures à l’hôpital. J’avais trois perfusions pleines d’antibiotiques, qui ne se vidait qu’en deux heures à chaque fois. On est arrivé au point où j’étais branché des deux côtés, avec des antibiotiques ou des médicaments qui devaient me garder en vie. C’était dingue. Un jour entier à tenter de récupérer, d’éliminer cette infection mortelle. “
“[Sur l’opinion des gens, ndlr] Mon état restait secret parce qu’on ne voulait pas que tout le monde le sache, et je ne voulais pas que l’on ait pitié de moi. Et quand j’étais à l’hôpital, je voyais sur Twitter toutes les attaques du genre ‘il vole de l’argent, il reste posé chez lui tranquillement’ et toutes ces conneries. Non, je me battais pour ma vie, aux portes de la mort.”
“[Sur son trade, ndlr] J’étais fatigué de laisser la franchise et les fans pendant deux ans, et je voulais faire de mon mieux pour aider les Pelicans à retourner en Playoffs. Mais vous savez quoi ? C’était aussi motivant dans mon processus de guérison.”
Galérer pendant plusieurs mois pour guérir, apprendre que la blessure continue d’empirer au point de le tuer, parvenir à guérir pour se faire trader chez les Bulls : Quincy Pondexter est vraiment passé par le pire de ce que l’on peut imaginer dans la carrière d’un basketteur. Et tout ça en voyant, de son lit d’hôpital, la haine se déverser sur les réseaux sociaux. Une véritable épreuve qui illustre la force mentale de l’ancien Pelican, prêt à tout pour simplement pouvoir rejouer en NBA. Surtout qu’il a les qualités pour dépanner sa nouvelle équipe. Dans la faible équipe de l’Illinois, son profil de 3&D serait le bienvenu. Mais rien que le revoir sur un terrain de basket constituerait une victoire pour le basket en général, ce sport qui nous pousse à nous dépasser et à défier les lois de la nature. Rien ne laissait présager que Pondexter pourrait un jour rejouer au basket, voir même remarcher. Et c’est cette leçon qu’il faut retenir : le travail et l’engagement payent, tout est une histoire de volonté.
On ne peut que souhaiter le meilleur au néo Bull. Quand on voit le tournant que prend la franchise, on regrette pour lui de ne pas tomber dans une équipe avec de réelles ambitions. En tout cas, cette leçon de vie apportée par Quincy Pondexter est peut-être le signe de la vraie loyauté : se battre non seulement pour guérir, mais aussi pour revenir plus fort parmi ses coéquipiers, objectif qui l’aura maintenu et qui lui aura donné les forces nécessaires dans cette bataille.
Source: ESPN