Dix questions, dix réponses : le transfert de Kyrie Irving et Isaiah Thomas en un Top 10
Le 24 août 2017 à 05:26 par Bastien Fontanieu
Depuis quelques heures, la planète basket s’affole autour des échanges incluant Kyrie Irving et Isaiah Thomas. Questions dans tous les sens, doigts bouffés : pour calmer tout ça, on vous a concocté un petit Top 10 fait maison.
C’est que les interrogations se sont déversées comme un tsunami dans notre baraque, en apprenant l’officialisation d’un tel transfert. Qui gagne ? Qui perd ? Qui a tué Pamela Rose ? Classiques entourés d’autres demandes, qu’on a pu récupérer notamment sur les réseaux sociaux, à votre demande, et sur YouTube. Mais parfois, il manque un petit guide. Une sorte de guide complet, pour avoir réponse à toutes ses questions. Certes, on ne pourra pas tout couvrir, mais que diriez vous d’un petit 10 x 10 ? Dix questions, dix réponses, c’est tipar Michel.
# Mais pourquoi Boston a fait ce deal ?
Pour les retardataires, on a répondu à cette question dans ce dossier complet. Pour les flemmards qui détestent lire, on pourrait résumer la situation en ces axes principaux. Top ? Chrono. Isaiah Thomas agent-libre dans un an, le lutin veut un contrat max, alors qu’il a une hanche en état moyen. Prenez Danny Ainge, faites-le transpirer avec cette perspective, laissez-le agir naturellement en larguant une bombe sur le marché des transferts et vous avez ce transfert. Un peu de développement des ailiers par-ci, un meneur tout aussi talentueux mais encore plus jeune par là, secouez le tout, laissez reposer pendant une heure et décorez votre boisson avec le pick de Draft 2018 des Lakers. Pour bien digérer, on n’oublie pas la petite pilule verte : garder sa flexibilité avec une excellente base qui a entre 19 et 27 ans. On vous conseille quand même de lire notre dossier, c’est un poil plus complet.
# Mais pourquoi Cleveland a accepté ce transfert ?
Comme pour nos amis de Boston, les réponses précises ont été apportées dans ce dossier complet. Et comme ci-dessus, on va tenter un petit récapitulatif rien que pour toi, Kevin le flemmard. Top ? Chrono. Kyrie Irving sur le départ, LeBron furax à un an d’être agent-libre, besoin d’agir rapidement. Prenez Koby Altman, imposez-lui de devoir réaliser un transfert avant la reprise, laissez-le téléphoner Boston en proposant un vrai remplaçant d’Isaiah Thomas au même poste et vous avez ce transfert. Un peu de flexibilité future par-ci, un peu d’aide avec Crowder et Zizic par là, secouez le tout, laissez reposer pendant une heure et décorez votre poisson avec le pick de Draft 2018 des Nets. Pour bien digérer, on n’oublie pas la petite pilule rouge : rassurer LeBron avec un All-Star et un porte-feuille bien géré dès votre arrivée. On vous conseille également de lire notre dossier, car les réponses sont plus détaillées.
# Est-ce que ce deal impacte la décision de LeBron en 2018 ?
Pour environ 99,9% de l’humanité, la future décision de LeBron est inconnue de tous. Le type garde ses cartes planquées contre lui, c’est son droit. Pas sûr que la présence d’Isaiah, Crowder et Zizic changent soudainement son avis, par contre le petit pick des Nets a dû le faire ronronner un poil. Car celui-ci peut être échangé contre un autre gros joueur, ou bien devenir une potentielle star à développer sur le tas. L’impact de ce transfert est donc sympa sur les perspectives de remporter le titre à Cleveland (qui passent de 1 à 5% de chance), mais on parle de LeBron ici. Un des mecs les plus intelligents du circuit, qui pèsera tout ce beau monde en fin de saison prochaine. Bien joué, Koby Altman, mais il en faudra encore plus pour convaincre le King de rester à bord.
# Kyrie Irving sera-t-il franchise player à Boston ?
Question liée à sa quête de grandes lumières et d’aura, en quittant l’ombre de LeBron. Oui et non, ce qui est parfait pour Kyrie. Oui dans le sens où, médiatiquement parlant, ce n’est ni le charisme de poireau de Gordon Hayward ni le silence permanent d’Al Horford qui vont l’empêcher de kiffer. Les gros shoots, il les prendra. Les grosses pubs, il les fera. Là-dessus, donc dans son image, Kyrie gagnera certainement des points en tant que franchise player. Mais sur le terrain, non. Le franchise player de Boston, il est sur le banc et s’appelle Brad Stevens. Le coach des Celtics restera le décisionnaire numéro un, qui décidera comment sublimer Irving comme il a su sublimer Isaiah. On reste dans une approche collective des victoires, ce n’est donc pas l’arrivée d’un autre grand talent à la mène qui va subitement changer la philosophie de Stevens.
# Kyrie et Isaiah vont-ils voir leurs statistiques chuter ?
C’est fort probable. D’une part car Isaiah jouera sur une hanche potentiellement coincée, d’autre part car Irving devra davantage partager la balle que par le passé. On ne parle pas forcément de chute spectaculaire, quelque chose comme un ou deux points de moins pour les deux meneurs, mais il faut s’y attendre. Si Thomas est en pleine forme, il a un léger avantage sur Kyrie face à cette question, car les Cavs vont clairement avoir besoin de son scoring entre octobre et fin-juin. Alors que du côté de Boston, l’arrivée de Gordon Hayward laissait déjà supposer une baisse dans la production d’IT, une qui sera finalement jugée sur Uncle Drew, potentiellement. Intéressant à regarder, cependant : les pourcentages des deux joueurs. On est sur du 47% et près de 40% à distance, il y a moyen qu’Irving soit encore plus propre dans le système de son nouvel entraîneur.
# Isaiah Thomas va-t-il prolonger à Cleveland dans un an ?
Compliqué d’anticiper ce qui se passera en juillet 2018, mais une chose semble sûre : le lutin n’est pas arrivé à un tel stade professionnel pour faire des concessions financières. Isaiah en a chié, Isaiah a été jugé, Isaiah a été pointé du doigt, Isaiah a été payé au lance-pierres ces quatre dernières années. Ce n’est pas pour rien qu’il parle de fourgon BRINKS depuis des lustres. Les finances des Cavs sont actuellement toujours aussi tendues, mais qui sait. Peut-être que laisser partir Iman Shumpert, demander une ristourne à LeBron et voir tout ce beau monde aller en Finales NBA motivera le Little Guy. En tout cas, pour répondre à cette question, on préfère déjà prévenir Koby Altman qu’il va falloir proposer un contrat max pour retenir le meneur.
# Danny Ainge a-t-il une âme ?
Non, évidemment. Et on en a parlé en détail ici. Bien sûr que non, Ainge n’a pas d’âme. Il l’avait déjà montré en osant transférer Kevin Garnett et Paul Pierce il y a quatre ans, pour lui le transfert d’hier était une grenadine en terrasse. Mais quelque part, n’est-ce pas ce qu’il y a de plus rassurant pour les fans de Boston ? Leur succès actuel vient en grande partie de cette flexibilité et ces picks récupérés dans l’échange des légendes en 2013. Peut-être qu’on écoutera Danny cette fois-ci, avant de lui jeter des blocs de ciment à la gueule. Quoi qu’il en soit, on revient à la question initiale : non, Ainge n’a pas d’âme. Transférer un type qui met le maillot vert le lendemain du décès de sa soeur seulement 4 mois plus tard, c’est dingue. Mais le business est parfois dirigé par les types les moins sentimentaux…
# Kyrie et Isaiah auront-ils leur maillot retiré ?
C’est là que ça peu vite coincer pour les deux hommes. Obligation de soupirer quand on se penche sur le dossier d’Isaiah Thomas. Tellement de numéros inscrits au plafond du TD Garden qu’on se croirait dans une cabine téléphonique de Piccadilly Circus. Seulement deux saisons et demi à Boston, une seule vraiment légendaire ? Certes, le contexte émotionnel, mais ça semble compliqué. Pour Kyrie par contre, beaucoup plus d’optimisme. Le seul et unique titre des Cavs, il y contribue énormément. Le shoot à Golden State, les Finales NBA consécutives, la médaille olympique, le MVP du All-Star Game, on n’est pas vraiment sur le même palmarès qu’Isaiah. S’il fallait donner une réponse tout de suite : non pour Thomas, oui pour Irving.
# Est-ce que ça change la gueule de la Conférence Est ?
Est-ce que LeBron Raymone James, né le 30 décembre 1984 à Akron, a changé d’équipe ? Si c’est le cas, oui. Sinon, on reste dans le même modèle, qui est moulé par LBJ depuis près de dix ans. Cleveland reste la force majeure de la Conférence Est, Boston se prépare bien sur le long-terme, mais ce n’est pas demain qu’on va commencer à mettre une autre équipe en Finales NBA. Limite, pour les plus culottés, on pourrait mettre Washington devant les Celtics à l’heure actuelle. Plus de cohésion, moins de changements majeurs cet été, Boston a énormément d’ajustements à réaliser en quelques mois alors que les Wizards sont prêts depuis mi-mai pour repartir à l’assaut. Donc non, au final, l’Est ne change pas. Il y a LeBron et ses Cavs d’un côté, les humains de l’autre.
# Qui a remporté ce transfert ?
Tristesse dans 3, 2, 1 : les deux équipes. Tout est une question de perspective. Les Celtics gagnent en ayant récupéré le meilleur joueur du deal, en ayant évité de perdre Isaiah contre rien dans un an, en ayant un avenir royal en construction et en ayant lâché aucun ailier talentueux. Les Cavs gagnent en obtenant le package le plus complet, en étant bien positionné pour cette saison comme les suivantes, en rassurant LeBron et en renforçant son banc. Maintenant, à vous de choisir votre camp, mais on donnera cet indice. Si vous espérez gagner un titre rapidos, jugez que Cleveland repart vainqueur. Mais si vous optez sur le long-terme, Boston pourrait clairement se marrer en regardant dans le rétro d’ici trois ans.
_____
Voilà pour ces dix questions et dix réponses, en espérant avoir couvert la plupart des interrogations de la communauté. Vous en avez une en tête ? N’hésitez pas à la poser, on y répondra dès que possible !