Jabari Parker montre l’exemple : deux ruptures des ligaments croisés, zéro doute dans sa tête
Le 28 juil. 2017 à 01:01 par Bastien Fontanieu
Absent des terrains depuis le 8 février dernier, Jabari Parker est sur le chemin du retour après une nouvelle rupture des ligaments croisés. Cependant, ce n’est pas lui qui va commencer à douter.
On peut lui donner plein de points à améliorer et du temps pour les bosser, mais Jabari ne manquera probablement jamais de confiance. En ayant grandi dans les rues de Chicago et fait son parcours tout en évitant les galères du quotidien, l’ailier s’est forgé un mental en acier pour affronter tout type de circonstance. Par exemple ? Se péter le genou lors de sa saison rookie, une blessure qui aurait pu mettre sa carrière dans une sale case par la suite. Sauf que l’animal est revenu et a limite sauté… encore plus haut que par le passé, et son jeu a continué à progresser aux côtés des jeunes phénomènes de Milwaukee. Une courbe excitante, sauf que celle-ci a été une nouvelle fois stoppée par un pépin au genou, il y a six mois. C’était face au Heat, Jabari réalisait qu’il allait encore devoir en chier, mais il a fait comme d’habitude. Trois minutes de tristesse, deux pour sécher ses larmes, une pour retrousser ses manches et let’s go. Pas le temps de se plaindre quand on en a autant bavé pour arriver jusqu’ici, il y a une rééducation à tacler et des bouches à fermer. Interviewé cette semaine du côté de Chicago, Parker a tenu à délivrer un message aussi optimiste qu’exemplaire. Deux ruptures des ligaments croisés en trois ans ? De la soupe de potiron, avec des croûtons.
“Je me sens bien. Je me dis chaque jour que je ne pourrais me retrouver dans une meilleure situation car tout ce processus va faire de moi un meilleur homme. Cela va me rendre plus fort et cela m’aidera pour le futur.
Aujourd’hui, concernant ce que je fais physiquement, il n’y a pas encore eu de date fixée. Mais je peux vous donner cette petite info : je ne suis pas quelqu’un de “normal” dans le cadre de cette blessure. Car évidemment, je l’ai déjà vécue une première fois. Mais j’ai déjà fait des progrès jusqu’ici et qui sont excitant. Le plus important, c’est que je veux sauter encore plus haut et aller encore plus vite qu’auparavant. C’est la seule façon dont je pourrai jouer à nouveau.
C’est surtout un travail mental en fait, encore plus si cela vous arrive une deuxième fois. Mais honnêtement, me blesser une seconde fois m’a permis d’apprécier pleinement le processus, bien plus que lors de la première fois. Cela m’a permis d’avoir cette mentalité, en mode “j’en ai plus rien à foutre”. Désolé si je parle mal, mais c’est la vérité. Si cela se passe, c’est ainsi. Mais je ne vais pas laisser ça me ralentir. Et si cela se produit à nouveau, je referai la même chose.”
Rares sont ceux qui peuvent aborder autant de soucis avec une attitude aussi positive. Mais Jabari Parker marque un point des plus pertinents dans ses propos. L’aspect mental est trop souvent sous-estimé dans la rééducation des meilleurs athlètes, alors qu’il occupe une part immense de tout succès post-opération. On l’a vu dans deux cas notamment, assez connus puisqu’ils concernent deux joueurs évoluant au même poste et ayant des qualités athlétiques folles. Derrick Rose et Russell Westbrook, bonjour la différence des chemins empruntés. Si les éléments construisant leurs parcours sont aussi nombreux qu’inconnus du grand public, il convient de séparer le monstre de confiance qu’est Russell d’un joueur plus anxieux comme Derrick. Opéré un mardi ? Westbrook revient le dimanche avec une dalle insatiable. Alors que de son côté, Rose abordera ses futures pénétrations avec plus de doutes. Pourtant, les deux sont passés sous quelques sacrés coups de bistouris, et c’est en partie sur ce type d’exemple que Jabari veut aborder la suite sereinement. Lui dire qu’il n’y arrivera pas est la meilleure des choses à faire, car cela continuera à nourrir un immense feu intérieur, celui d’un compétiteur ayant hâte de défier les pronostics réalisés sur lui. Et donner confiance à ce type d’athlète, c’est aussi lui construire un chemin solide pour bien revenir.
Jabari Parker sera observé avec minutie lorsqu’il reviendra enfin sur les parquets. Une rupture des ligaments croisés, c’est chiant. Deux ? C’est hardcore. Mais ça, c’est exactement ce qu’il souhaite lire.
Source : ESPN