Chris Paul s’ouvre sur son départ des Clippers : la détermination de James Harden a fait la différence

Le 12 juil. 2017 à 11:27 par Bastien Fontanieu

Chris Paul
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Il ne s’était pas encore véritablement exprimé depuis son transfert à Houston. Chris Paul s’est posé avec Marc J. Spears de The Undefeated et a répondu à quelques bonnes questions.

C’est un peu le côté Secret Story qu’on a en chacun de nous, même si on ne l’assume pas vraiment. Lorsqu’un joueur quitte sa franchise, on a envie de savoir quelles étaient les coulisses d’une telle décision, ce qui a pu créer un déclic, bref le moindre petit élément piquant qui pourrait sublimer et expliquer le tout. Dans le cas de CP3, malheureusement, rien de bien choquant. On connaît le meneur depuis des années, que ce soit en tant que joueur, en tant qu’homme ou en tant que président de l’Association des joueurs (NBPA), Paul est du genre à être extrêmement poli et courtois devant les micros comme les caméras. Et dans ce cas précis, pas de changement mon colonel puisque le vétéran a montré autant d’amour pour ses Clippers que de sobriété dans ses propos. On a tout de même eu droit à quelques perles sur ce que les Trevor Ariza, Bobby Brown et James Harden ont fait pour attirer le joueur, mais pas dans les détails. Ce qui nous permet aussi d’imaginer la gueule du groupe sur WhatsApp, avec les cadres de Houston qui envoient des selfies en plein Toyota Center fin-juin. On écoute Chris Paul, avec sérieux.

“Cela n’avait rien à voir avec qui était à Los Angeles, c’était davantage une question autour de qui était à Houston.

Je pense que ces 6 dernières années, on a vécu une grande aventure. J’ai simplement ressenti que c’était le bon moment pour qu’un changement ait lieu de mon côté, et qu’il y en ait un du côté de l’équipe aussi. Tout le monde disait, ‘On se fait défoncer, on ne peut pas y arriver, on peut tout simplement pas passer au niveau supérieur.’ J’ai senti que c’était l’heure du changement.

J’en ai parlé à DeAndre (Jordan), Blake (Griffin), Jamal (Crawford) et d’autres gars. Une autre personne à qui j’en avait parlé était Billy Crystal. Différentes personnes qui venaient nous soutenir tous les soirs, Joe et Sharon Hernandez, on se checkait avant chaque rencontre. Un gars qui s’appelle Steve Soboroff, et qui s’asseyait au premier rang. Et puis les fans, aussi. Il y a ces fans de la Section 114. Ils se sont même fait tatouer 114 il y a quelques années, je voulais les remercier pour ces 6 belles années. Je voulais leur faire savoir que leur soutien et leur gentillesse n’étaient pas passés inaperçus.

J’y tenais absolument (à ce que les Clippers obtiennent quelque chose en retour). Cette franchise a été grande envers moi, ma relation avec Steve Ballmer fût excellente. Ce n’était même pas une question.

C’est fou de revoir les vidéos de nous il y a 6 ans. Personne ne pensait voir ce qui s’est passé ensuite. Ces gars vont vraiment me manquer, quand vous passez autant de temps avec des joueurs, ce sont bien plus que des coéquipiers.

Ils (James Harden, Trevor Ariza et Bobby Brown) ont eu une certaine influence. Evidemment, ma relation avec Bobby et Trevor (anciens coéquipiers à New Orleans)… Ariza et moi avons passé une année ensemble durant laquelle nous sommes devenus proches. Bobby, même chose. Mais c’est aussi une question de basket, je ne sais pas si c’était le fait de les voir jouer ou de les regarder jouer…

Le voir (Harden) aussi excité devant une telle opportunité, ça m’a montré beaucoup de dévouement. Le fait que ce soit tout pour la victoire. On a discuté, évidemment, il a réalisé une grande saison l’an dernier. Mais tout était axé autour de la victoire, tout ce dont il parlait, c’était de gagner des matchs.”

Et pour un compétiteur comme CP3, lorsqu’on range les artifices et qu’on lui parle de taper les Warriors, ça allume forcément un feu royal dans son fort intérieur. C’est ça, aussi, qui a fait la différence avec Los Angeles. Certes, les Rockets ne sont pas un modèle de discipline façon Spurs ou Jazz, avec des systèmes bien exécutés et des joueurs droits comme des i devant les médias. Mais Mike D’Antoni rend ses joueurs heureux et compétitifs, ce qu’on a vu en l’espace d’une saison avec un James Harden métamorphosé et une franchise texane totalement redessinée. Quand on est un meneur et qu’on peut jouer sous MDA, garantie de titre ou pas, on fonce. Et quand le meneur en place accepte volontiers de laisser sa place pour vous filer les rennes et se ranger gentiment sur le côté, ça aide forcément. Il y avait donc la balance idéale entre anciens copains prêts à le séduire H24, joueur All-Star qui veut tout sacrifier pour l’emporter, coach taillé pour faire de CP3 un meneur épanoui et équipe on the rise souhaitant aller chercher Golden State.

Chris Paul a quitté les Clippers, sans en faire une tonne et sans pépin visible en coulisses. Un divorce qui appelle à un nouveau mariage, un qui sera scruté par tous les fans dès la rentrée. Au boulot !

Source : The Undefeated