La paire Zach Randolph / Marc Gasol n’est plus : retour sur les belles heures d’un duo aérien

Le 05 juil. 2017 à 08:31 par Giovanni Marriette

Zach Randolph, Marc Gasol
source image : youtube

La NBA regorge de duos plus spectaculaires et efficaces les uns que les autres. Kyrie Irving et LeBron James, Stephen Curry et Kevin Durant, Kyle Lowry et DeMar DeRozan, Russell Westbrook et… Paul George, j’en passe et des meilleurs. Zach Randolph et Marc Gasol faisaient partie de ces duos qui comptent et surtout qui pèsent. Beaucoup moins sexy sur le papier mais tellement efficace… Quelques heures après l’annonce du départ de Z-Bo pour les Kings, on revient sur l’histoire commune entre les deux intérieurs…

Marc Gasol ? Arrivé à Memphis en 2008 après que les Grizzlies aient récupéré ses droits dans le trade… de son frère. Zach Randolph ? Débarqué la saison suivante en provenance des Clippers, poussé gentiment dehors par l’arrivée d’un jeune rouquin à L.A.. Pouvait-t-on décemment imaginer que cette association entre un ado espagnol mal dégrossi et un ancien badass pour beaucoup irrécupérable allait donner quelque chose de solide sur le terrain ? Peu le pensaient mais ces mêmes personnes seront vite fixées. Le Grit & Grind vient de naître dans le Tennessee et va devenir une véritable manière de vivre, de jouer, de défendre ses terres. Tous les moyens sont bons pour les deux hommes pour interdire l’accès à leur raquette et la bonne nouvelle sera finalement de voir que ces messieurs prennent également les choses en main en attaque. Première saison à Memphis pour Z-Bo ? Allez, All-Star Game, depuis le temps qu’il le méritait. L’ancien Jailblazer devenu sage sous les ordres de Lionel Hollins emmène le jeune Gasol dan son élan et la doublette devient d’ores et déjà l’une des paires d’intérieurs les plus solides de toute la Ligue…

Individuellement ? Les deux hommes se gavent. Zach sera All-Star une deuxième fois en 2013, Marc le sera trois fois. Le pivot espagnol sera également récompensé en 2013 d’un trophée de Defensive Player Of the Year, contesté il est vrai par une partie de la communauté NBA mais pourtant bien sur son armoire aujourd’hui. Collectivement ? C’est véritablement l’arrivée de ce gros nounours de Zibo qui fera passer Memphis dans la catégorie du dessus. 16 wins de plus la saison de son arrivée, et des Playoffs squattés depuis sept ans avec trois pointes à 50, 55 et 56 victoires en saison régulière dans les années fastes. Dave Joerger a débarqué entre temps sur le banc mais rien n’a transpiré, les Grizzlies sont toujours l’un des pires poils à gratter de la Ligue. L’un des exemples les plus fragrants du poids du duo Gasol/Randolph ? Demandez-donc aux Spurs session 2011, sortis sans ménagement au premier tour des Playoffs malgré leur deuxième place en SR. Deux ans plus tard, après une saison tronquée par une blessure au genou de Randolph et pour la dernière de Lionel Hollins à la baguette, les Oursons taperont finalement les Clippers et le Thunder en PO avant de s’incliner face à des Spurs cette fois-ci beaucoup trop forts. Une défaite en finale de conférence qui signera finalement, on ne le sait pas encore, le palier maximum atteint par ces Grizz époque Zibo/Gasol…

Car malgré deux nouvelles saisons à 50 wins et plus sous Joerger, le jeu à l’ancienne sublimé par les deux intérieurs se heurte désormais à une nouvelle ère. Une ère où les cyborgs dominent, où les tirs du parking prennent de plus en plus de place en NBA et où la rudesse ne suffit plus face au génie inné de quelques extraterrestres… Les saisons 2014 et 2016 sont synonymes de galère physique pour Marc, 2016 est d’ailleurs une saison traumatisante puisque le nombre des blessures dans le roster n’empêche pas les joueurs de Joerger d’arracher une qualif en postseason mais verra également le coach finir ces PO dans un torrent de larmes après un logique coup de balai face aux Spurs, encore eux. Car ce duo-là c’était aussi ça. Du talent, mais également des larmes, et beaucoup de sueur. Beaucoup de courage. Une envie de lutter H24 malgré une détente sèche de onze centimètres, malgré une manière de jouer tellement opposée à ce qui se faisait dans les 29 autres salles de NBA. La fin de l’histoire sera d’ailleurs pleine de sens puisque c’est en sortie de banc que Zach Randolph terminera son cursus dans le Tennessee, en fermant sa gueule et en bossant. Comme toujours depuis le jour de son arrivée en juin 2009, malgré la réputation qu’il avait dans ses bagages.

Zach Randolph / Marc Gasol, Marc Gasol / Zach Randolph. Un genre de Bud Spencer et Terence Hill de la NBA, des gars qui ne payaient pas de mine mais qui ont su faire de leurs relatives faiblesses de véritable forces, à savoir tabasser des gars dans les règles de l’art pendant presque dix ans. Ce n’étaient pas les Twin Towers, mais ça y ressemblait un peu, et le public du FedEx Forum ne l’oubliera probablement jamais. Pfiou.