Le speech de Russell Westbrook pour son titre de MVP : les larmes d’une bête qui s’ouvre enfin
Le 27 juin 2017 à 06:47 par Bastien Fontanieu
C’était un des moments les plus attendus de la saison. En cas de MVP récupéré, Russell Westbrook allait bien devoir s’exprimer : le meneur du Thunder s’est ouvert comme jamais auparavant.
Le voir habillé de façon sobre était peut-être un premier signe. D’une soirée un peu à part, l’occasion unique pour nous de voir le phénomène sous un autre angle. Celui du garçon entouré par sa famille, à l’aise, sans avoir besoin de montrer un visage différent. Luttant avec James Harden toute la saison, Russell Westbrook a finalement pu compter sur ses immenses performances pour creuser l’écart, les votants donnant un clair avantage au second numéro 0 d’OKC. Et quand il s’est ramené sur scène pour parler de son parcours, de ses coéquipiers, de sa famille et de sa franchise, un moment aussi inattendu que touchant s’est imposé : Russ, lâchant enfin le volant et se laissant aller, les larmes coulant le long de ses joues. Habituellement si concentré, si impénétrable, si froid dans ses changements d’expression faciale, sauf avec les quelques privilégiés qui peuvent l’apercevoir déconner et prendre son pied. Le monstre de détermination et ses cris impressionnants, soudainement remplacés par le gamin qui avait grandi en Californie, réalisant un rêve d’enfance avec sa famille sous ses yeux. Que pouvait-il faire ou demander de plus ?
Rien, et c’est justement à sa façon que Westbrook a tenu à célébrer ce moment. En demandant à ses coéquipiers de monter sur scène, indiquant qu’un tel trophée n’était pas l’acte d’un seul homme mais bien la succession des efforts au sein d’une grande équipe. Russell, si médiatisé dans le monde entier et pourtant si concerné par la personne la moins médiatisée dans le monde entier, comme les gens de la cantine du Thunder ou du staff médical qu’il remerciait, comme ces acteurs que personne ne connaît mais qui ont aidé le jeune marsupial d’UCLA à devenir ce qu’il est aujourd’hui. Ce n’était peut-être pas un moment visualisé par beaucoup de monde, mais ce fût le sien. Pas de chapeau extravagant, de tenue hors du commun. Pas de speech brûlant, de pique envoyée à quelqu’un. Au lieu de se préoccuper des autres, Westbrook s’est reconcentré sur lui-même et a vécu cette soirée comme il le voulait.
Le speech (qui sera bientôt traduit dans son intégralité) de Russell Westbrook était émouvant, simple, vrai, sans en faire une tonne. Un peu l’extrême opposé de son jeu et ce qu’il propose sur les terrains : on se souviendra de cette cérémonie comme le moment où on a pu, le temps de quelques minutes, découvrir Russ l’homme en coulisses. Et ce fût beau.