Kevin Durant a été splendide : 31 points dont 14 dans le dernier quart, KD survole ces Finales NBA
Le 08 juin 2017 à 07:53 par Bastien Fontanieu
Après deux immenses performances à domicile, Kevin Durant se rendait à Cleveland en sachant très bien qu’il allait devoir affronter un King surmonté : prêt pour ce challenge, l’ailier a été remarquable.
Il aurait pu forcer son jeu. Honnêtement, non seulement il aurait pu, mais en plus on l’attendait un peu dans ce registre. Car en tête à tête avec LeBron, Durant aurait pu prendre la performance personnellement. Il aurait pu faire de ce Game 3 une sorte de plateforme explosive sur laquelle montrer sa domination individuelle. Il aurait pu claquer des actions spectaculaires à la suite et casser du record à coup de paniers incroyables. Mais ça, c’était avant. C’était le Kevin Durant du passé, celui qui semble avoir été verrouillé dans le sous-sol de la Chesapeake Arena puis laissé place à un tout nouvel homme, un tout nouveau joueur. Un compétiteur qui sait quand prendre un match à son compte, mais qui va respecter un plan de jeu tant que son équipe déroule. Une de ces soirées comme hier, au cours de laquelle Klay Thompson et Stephen Curry étaient bouillants. Empêcher les Splash Brothers de Splash Brother (verbe transitif) ? Que nenni. Pas le genre de la maison, Kevin ayant parfaitement compris qu’il allait parfois devoir s’ajuster en attendant son heure. Ce mercredi, c’est comme si tous ces mois de réflexion, d’adaptation, de frustration aussi et de désirs se rassemblaient dans un quart-temps, le dernier. Celui qu’on pensait voir LeBron dominer… mais pas autant que KD.
Car au-delà des chiffres, 14 pions sur cette dernière période dans tous les registres possibles et imaginables, c’est encore une fois l’attitude qui a fait toute la différence. Cette absence de panique, cette capacité à mettre la défense en avant, comme il le soulignait en conférence de presse d’après-match, afin d’assurer un comeback sérieux pour ses Warriors. Voir que l’ailier le plus serein portait le numéro 35 et non le 23 avait quelque chose de fantastique, de flippant et d’assez intrigant à la fois. Pas les mêmes armes certes, pas le même devoir certes, mais un finish qui séparait clairement les deux hommes dans leurs chances comme leur énergie disponible pour l’emporter. Quand LeBron avait tout donné pour en arriver jusque là, exténué et avec un match quasiment à égalité, Durant ne faisant que préchauffer, ayant toute la disponibilité du monde pour faire ce qu’il aime faire par-dessus tout : assassiner ses adversaires, plonger les fans du coin dans une déprime totale. Car c’est bien ce que Kevin a fait hier soir, entre petit shoot ligne de fond pour revenir à deux points puis bombe légendaire à trois-points pour donner l’avantage aux siens. Quel plus beau symbole pouvait-il y avoir, qu’un garçon souhaitant prendre son pied sur un terrain, remontant la balle avec 20 secondes sur l’horloge des 24, prenant un tir alors qu’il reste un temps-mort, et expliquant qu’il avait agit ainsi parce qu’il… le sentait bien ? Ce tir, c’était celui qui avait été écrit pour KD. Sur LeBron, pour passer à 3-0, fermer des bouches et réduire les espoirs adverses à néant.
Numériquement ? Kevin Durant a tout de même fini à 31 points, à 10/18 au tir, sans faire trop de déchets. Mais ce n’est certainement pas ça qu’on retiendra. Ce shoot, cette inspiration divine, ce poignet qui reste en l’air, craqué comme les nuques des fans de Cleveland : c’est ça qu’on retiendra de cette performance et de ces Finales NBA, un joueur fabuleux au sommet de sa confiance.