Difficile de juger ces Warriors sans les voir dans un vrai money-time : voilà ce qui doit motiver les Cavs
Le 07 juin 2017 à 17:16 par Bastien Fontanieu
Si la saison régulière a pu proposer quelques moments chauds à analyser concernant les Warriors, la balade des Playoffs a été marquée par une succession de véritables branlées. Et si, ce soir, on les voyait enfin douter ?
Triste constat pour la concurrence, en observant le parcours des hommes de Steve Kerr depuis le 15 avril dernier. Quatorze matchs joués, seulement deux terminés avec moins de 10 points d’écart, il n’y a pas eu la moindre chance d’offerte aux équipes affrontant Golden State depuis que la régulière s’est terminée. Et encore, on pourrait même taper dans le programme de mars et de février pour tenter de remonter à un dernier match véritablement serré au menu des Californiens. Sur le papier ? Un comeback lors du Game 3 à Portland, et un autre comeback lors du Game 1 contre San Antonio. Voilà ce qu’on peut se mettre sous la dent, en ce qui concerne les derniers matchs “serrés” des Warriors. Ici, l’utilisation des guillemets vient souligner le fait que ces deux rencontres étaient loin de représenter les conditions qui seront proposées à Cleveland ce soir. Dans l’Oregon, Kevin Durant était blessé et Steve Kerr absent du groupe. Face aux Spurs, Kawhi Leonard s’était blessé en cours de partie et l’effondrement était quasiment inévitable à l’Oracle Arena. Et on ne dit pas ça pour enlever quelconque crédit aux Dubs, cette équipe peut remonter des déficits avec une puissance offensive quasiment inégalée dans l’histoire, simplement les faits sont là : personne n’a pu mener Golden State à jouer un match serré dans le money-time depuis des lustres, ce qui représente à la fois une statistique flippante et une perspective excitante pour les Cavs. Que pourrait-il bien se passer dans la série, si une rencontre intense était remportée au finish par Cleveland ?
Loin de nous l’idée d’affirmer que – soudainement – Curry et sa bande perdraient une nouvelle fois le contrôle de leur série, mais on connaît une équipe qui a déjà été capable de pousser les Warriors au finish… dans la Quicken Loans Arena… un soir de Noël. Oui, Cleveland sait que dans une fin de rencontre irrespirable, le fait de posséder LeBron James et Kyrie Irving est un avantage énorme sur Golden State. Et pas énorme sur les monstres individuels que sont KD ou Curry, mais sur l’expérience du groupe de l’Ohio, qui est déjà passé par là et ne vit pas une “première année” dans un nouveau système. Les Finales de l’an dernier, la cohésion entre coéquipiers, la quasi-certitude de pouvoir jouer physique avec Durant et Steph, voilà ce qui doit exciter les hommes de Tyronn Lue. Un micro-grain de sable dans la machine infernale des Warriors, et qui sait ce qui pourrait se passer ? Malheureusement pour nous, afin de juger globalement cette fabuleuse équipe de Golden State, il n’y a pas eu la moindre opportunité de voir un match serré. Pas un, et encore une fois, ce n’est pas pour manquer de respect aux Dubs, ou au duo Spurs-Blazers. On n’a simplement pas pu voir ce qu’une fin de partie donnait côté Warriors. Sur qui Steve Kerr va miser, quelles rotations utiliser, quel joueur prendra le shoot et qui servira d’appât pour la défense des Cavs. La première victoire de Cleveland passera justement par là. Car même si LeBron et ses potes flanquent une fessée aux visiteurs ce soir ? On restera privés de ce scénario rêvé au sein duquel les trois dernières minutes montrent qui sont les vrais poids lourds.
Ce n’est pas pour rien que sur les 10 dernières rencontres entre Cavs et Warriors, deux ont été serrées (Game 7 des Finales 2016 + Christmas Game) et les deux ont été remportées… par Cleveland. Forcer Golden State à devoir s’appliquer sur demi-terrain et exposer sa hiérarchie dans le money-time, voilà ce qui doit motiver les champions en titre à tout donner ce soir.