Les Warriors n’ont pas le 16-0 dans leur lunette : la leçon de la saison dernière a bien été retenue

Le 06 juin 2017 à 22:59 par Benoît Carlier

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Auteurs de la meilleure saison régulière de l’histoire de la NBA il y a un an, les Warriors se sont fait reprocher d’avoir lâché trop d’énergie dans la quête de ce record qui les a ensuite handicapé en Playoffs. Ils ne répéteront pas deux fois la même erreur.

Que ce soit contre les Blazers, le Jazz ou les Spurs, Golden State n’a pas perdu un match sur la route qui les menait en Finales. Facilement vainqueurs des Cavaliers lors des deux premières oppositions à l’Oracle Arena, ils sont désormais à 96 minutes d’une deuxième bague en trois ans mais aussi du premier perfect jamais réalisé en NBA. Dans l’histoire des quatre sports majeurs américains, seuls les Pittsburgh Penguins ont réussi à enchaîner 14 victoires en post-saison à cheval sur les saison 1992 et 1993. Des statistiques que ne souhaitent même pas entendre les Warriors pour ne pas dévier de leur unique objectif depuis la défaite lors du Game 7 le 19 juin dernier : prendre leur revanche sur les Cavaliers, coûte que coûte. Interrogé sur ce nouveau record à portée de main de Golden State, Draymond Green a immédiatement botté en touche.

“Nous avons déjà fait cette erreur en visant les 73 victoires et en se trompant d’objectif par le passé. Ça n’est pas important. Ce serait beau, une belle histoire… Si nous étions capables d’y arriver, je ne pense pas que je dirais que nous étions la seule équipe à faire 16-0, je pense que je dirais que nous avons gagné un titre. C’est tout ce qui compte.”

En plus de ne plus viser l’entrejambe de ses adversaires, la campagne 2015-16 aura donc aussi servi de leçon à la voix des Warriors sur le plan psychologique. Cette équipe version 2017 a grandi et ne tombera plus dans le piège. Draymond Green a d’ailleurs répété qu’il ne souhaitait pas gagner pour être comparé à une autre équipe mais juste pour obtenir sa deuxième bague de champion NBA. La perte du titre en 2016 leur aura au moins servi à gagner cette maturité supplémentaire pour ne pas se rajouter davantage de pression à cause d’une prétendue rivalité historique avec les Bulls de 1996.

“Je ne pense pas que ça mette fin au débat. Ce sont deux différentes époques avec des adversaires différents. Si nous terminons en 16-0, nous aurons battu quatre équipes à 16 reprises d’affilée. Mais ce ne sont pas les mêmes équipes qu’à l’époque d’un autre titre. Je continue de penser qu’il n’y a pas de comparaison possible. La seule chose que vous pouvez mesurer, ce sont les chiffres. Tout le monde veut écrire l’histoire mais je veux gagner quatre matchs. Je veux juste gagner quatre matchs. Les titres font partie de l’histoire et c’est la seule histoire que nous avons besoin d’écrire.”

Difficile de croire que ces mots sortent de la bouche du chien de garde des Warriors, et pourtant. Steve Kerr a probablement dû les briefer toute la saison pour être capables de rester sur terre et de garder en tête leur véritable mission. En bon franchise player, Stephen Curry a pris le même angle que son coéquipiers, relevant que la série était loin d’être finie et que les Warriors auraient tort de se voir déjà accrocher une nouvelle bannière au plafond de l’Oracle Arena.

“Nous avons un énorme obstacle à franchir demain. Nous en avons parlé un peu plus tôt, les Game 3 ont toujours été un petit peu dur pour nous historiquement, surtout dans cette salle. Donc pour nous donner une chance de nous rapprocher de cette pensée [de faire un sans-faute], nous devons tout donner pendant 48 minutes demain soir. Nous en avons déjà parlé avant, ce 16-0 n’a aucune importance tant que nous ne sommes pas dans un match décisif.”

Le double MVP ne souhaite pas se projeter, il sera toujours temps de réfléchir à ce record si les Warriors élargissent encore leur avance demain soir à la Q Arena. Avant cela, parler de tout ceci ne pourra que leur porter une nouvelle fois la poisse.

Les Warriors ont raison, ils ont beau rester sur 29 victoires et une seule défaite et avoir un différentiel favorable de 16,9 points par match depuis le début de ces Playoffs, tous ces chiffres seront effacés d’un trait si Cleveland réalise le même coup que l’an dernier. Alors les Californiens ont compris, il sera toujours temps de parler avec la bague au bout du doigt.

Source texte : ESPN