Bilan de saison 2017, version Rockets : du Mike D’Antoni tout craché
Le 13 mai 2017 à 12:59 par Benoît Carlier
L’été 2016 était celui du changement dans le Texas. Adieu Dwight Howard, bye-bye J.B. Bickerstaff, bienvenue à Mike D’Antoni et sa défunte moustache. Avec des joueurs parfaitement adaptés à son jeu rapide et de tirs en première intention, Mr Pringles avait de quoi se régaler cette saison. Il l’a fait… jusqu’à croiser la route des Spurs en Playoffs.
Ce que TrashTalk avait annoncé :
Un changement de coach et une alchimie à trouver pour Mike D’Antoni. Sur le papier, Daryl Morey avait plutôt bien fait son boulot pour offrir une équipe en adéquation avec la philosophie de jeu du gourou des Suns au milieu des années 2000. Chez TrashTalk, on voyait les Rockets retrouver le haut de la Conférence Ouest avec sept victoires de plus que la saison précédente avec une petite réserve sur les Playoffs compte tenu de l’historique de leur entraîneur qui n’a jamais atteint les Finales NBA avec son jeu parfois un peu laxiste en défense.
Ce qui s’est vraiment passé :
Immédiatement placé dans les meilleures dispositions pour se reprendre après une saison un peu terne marquée par des embrouilles avec Dwight Howard et l’ensemble de ses coéquipiers, James Harden a reçu les clés de la franchise avec le sourire. Un nouveau poste de meneur qui lui va comme un gant alors que Pat Beverley s’occupe du plus gros client adverse sur les lignes extérieures en défense. Le Barbu s’enjaille dans un système peu exigeant qui laisse aux joueurs une liberté presque totale en attaque. Lorsqu’il ne pénètre pas pour gratter des lancers et qu’il ne tente pas un tir en pleine course à neuf mètres, il fait bénéficier Eric Gordon, Trevor Ariza, Ryan Anderson et Lou Williams de ses caviars. Nos interrogations sur l’alchimie du groupe s’estompent aussi vite que le compteur du numéro 13 grimpe sur la feuille de marque et tout le monde semble prendre son pied du côté du Toyota Center. La méthode Mike D’Antoni fait une nouvelle fois recette et permet aux Rockets de se hisser au troisième rang à l’Ouest avec un style de jeu plaisant et ultra-offensif (115,3 points de moyenne, deuxième de la Ligue). Au premier tour des Playoffs, The Beard croise la route d’un ancien coéquipier qu’il connaît bien. Les votes pour le MVP sont déjà clos mais ce duel entre les deux principaux favoris est scruté dans le monde entier. Un peu moins spectaculaire et esseulé que Russell Westbrook, le néo-meneur des Fusées donne une leçon au Thunder qui échappe au sweep de justesse. Le deuxième tour promet d’être plus coriace face à San Antonio mais l’énergie des Rockets a de quoi faire peur à leurs voisins vieillissants qui s’étaient déjà faits surprendre par une équipe un peu similaire l’année précédente. Le forfait rapide de Tony Parker conforte Houston et Mike D’Antoni s’imagine déjà en duel avec Mike Brown pour une place en Finale. Mais Gregg Popovich a plus d’un tour dans son sac. Alors que l’on se dirige tout droit vers un Game 7 décisif à l’AT&T Center, James Harden va sortir un non-match de manière inexplicable face à des Spurs en déplacement pourtant également privés de Kawhi Leonard. Il n’y aura pas de prochain tour face aux Warriors et le probable futur MVP achève sa saison d’une triste manière.
L’image de la saison :
On ne l’attendait pas, il a cartonné : Clint Capela
Promu titulaire depuis le départ de Superman, le Suisse n’a pas déçu. Celui qui nous faisait part de ses envies de starting five au sein de l’un des cadors de sa Conférence en mars 2016 n’a pas traîné pour atteindre ses objectifs. Très mobile pour son poste, il a immédiatement adhéré au run-and-gun et toutes ses statistiques sont en hausse. Plus intéressant encore, ces chiffres augmentent aussi lorsqu’ils sont rapportés à 36 minutes, preuve que le Genevois est devenu plus efficace alors même qu’il affronte désormais la crème mondiale à son poste tous les soirs. De bon augure pour le compatriote de Thabo Sefolosha qui n’a que 22 ans…
On l’attendait au taquet, et il a abusé : Corey Brewer
Difficile de dégager le mauvais élève de la saison chez les Rockets qui ont effectué un énorme bon collectif en quelques mois. On serait bien tenté de choisir James Harden rien que pour son Game 6 absolument atroce contre les Spurs mais ce serait oublier tous ses exploits tout au long de la saison. Du coup, on a décidé de se rabattre sur Corey Brewer qui avait été si important pour Houston lors des Playoffs en 2015 mais qui n’a pas su confirmer ce statut de vétéran cette année avec des statistiques insignifiantes. On retiendra quand même que c’est grâce à lui que les Rockets ont pu ramener Lou Williams dans le Texas en cours de saison. Alors rien que pour ça, Houston dit merci à Corey.
La saison des Rockets en une vidéo :
Ce qui va bientôt se passer :
Un style de jeu alléchant et efficace en régulière qui peine à gagner en Playoffs. Voilà le constat que va encore pouvoir faire Mike D’Antoni cet été. Les fans d’orgies offensives et de spectacle en ont eu pour leur argent mais il est difficile de voir Houston franchir cette dernière étape en conservant son entraîneur. Daryl Morey connaissait les limites de Mr Pringles, elles ont été atteintes dès sa première saison sur le banc de Houston. L’année prochaine devrait donc être une copie de la saison 2016-2017 à quelques péripéties près.