Star de demain – Lonzo Ball : bien plus que le fils de son père

Le 10 mai 2017 à 09:22 par Benoît Carlier

Lonzo Ball
Source image : YouTube

Chaque année, ils sont plusieurs centaines à s’inscrire à la Draft pour tenter d’y décrocher un spot dans l’une des 30 franchises NBA. Mais au milieu de ce vivier de jeunes talents, quelques joueurs tirent déjà leur épingle du jeu et sont promis à un grand avenir chez les pros. Pour ce dernier épisode de la saison, on ne pouvait pas oublier Lonzo Ball, l’aîné d’une fratrie de phénomènes.

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On a l’impression d’avoir presque déjà tout lu à propos du principal concurrent de Markelle Fultz pour la succession de Ben Simmons au sommet de la prochaine Draft. En réalité, LaVar Ball a tellement parlé dans les médias à propos de ses fils que certains en ont déjà marre, avant même que le premier n’entame sa carrière en NBA. Malheureusement pour ces gens-là, il va falloir vous y faire car la dynastie des Ball n’est pas prête de s’éteindre. Elle ne fait même que commencer, tout comme nos blagues sur l’un des noms de famille les plus stylés qui soient pour un basketteur derrière l’intouchable Mike Gelabale. Initiés au basket dès le plus jeune âge sur le terrain familial, Lonzo, LiAngelo et LaMelo suivent les traces de leurs parents qui ont tous les deux évolué en NCAA étant plus jeunes. Entraînés par leur père jusqu’au collège, les trois frères ont longtemps joué au sein de la même équipe malgré leur différence d’âge. En 2015-16, le trio a emmené le lycée de Chino Hills jusqu’à un titre d’état au terme d’une saison historique conclue par un sans-faute avec 35 victoires pour aucune défaite. Dans un système inspiré du run-and-gun de Mike D’Antoni, très laxiste en défense et autorisant des tirs à 9 mètres en première intention au bout de moins de 8 secondes de possession, les Ball se sont régalés en cumulant 71,2 points par soir à eux trois. Cette même saison, Lonzo s’offrait même le luxe de terminer avec un triple-double de moyenne pour montrer la voie à un certain Russell Westbrook l’année suivante (23,9 points, 11,3 rebonds et 11,7 passes). La concurrence n’était évidemment pas la même qu’en NBA, mais la domination outrageuse de ses fils va encourager LaVar dans son délire narcissique. S’il fallait choisir parmi les centaines de citations du paternel, on choisirait sûrement celle-ci pour illustrer le mindset de la maison et la pression imposée à ses garçons depuis qu’ils ont l’âge de faire des double-pas.

“Il sera meilleur que Stephen Curry. Steph Curry est vraiment bon mais mon fils est jeune. Il a encore le temps. Et vous le considérez comme un bon joueur simplement parce qu’il a gagné quelques titres. Qu’est-ce que vous diriez s’il n’avait pas gagné de titre ? Il a rentré quelques tirs au bon moment mais il n’est pas aussi jeune que mon garçon.”

Mais puisque le chef de famille n’est pas tout à fait comme nous, il reste persuadé que son année à Washington State et son passage à Cal State Los Angeles lui permettraient de battre Michael Jordan en un-contre-un aujourd’hui. L’une des nombreuses lubies du père qui a réussi l’exploit de se mettre les trois plus grands équipementiers de la NBA à dos après avoir réclamé une collaboration ou un chèque de plus d’un milliard de dollars pour signer ses trois rejetons. Pas grave, les premières signature shoes sortiront chez Big Ballers Brand pour la modique somme de 495 dollars. Mais tentons de revenir à notre mouton, même si vous commencez à saisir que LaVar Ball prend une place prépondérante dans la vie de Lonzo, LiAngelo et LaMelo, et ce, qu’ils le veuillent ou non. Après cette dernière saison de lycée qui se place très haut sur l’échelle de la hype, l’aîné des trois frères décide de relever le défi qui lui est proposé par les Bruins de Los Angeles. Un choix motivé par la renommée et l’exposition médiatique de la fac californienne, mais aussi sa position géographique pour ne pas couper le cordon avec sa famille, elle aussi installée dans la Cité Angelinos. Assistant coach à Oregon State lors de l’année senior de Lonzo au lycée, David Grace explique à ESPN qu’il est immédiatement tombé sous le charme du meneur de jeu, après avoir assisté à seulement quelques possessions d’une vulgaire séance d’entraînement.

“Ils ont remonté le terrain quatre fois et se sont arrêtés. Je suis directement allé voir leur entraîneur pour lui signifier que Lonzo avait une offre de bourse de la part d’Oregon State. Je savais que j’avais affaire à ce genre de joueur.”

Conscient que le prodige ne viendrait jamais jouer dans un programme de seconde zone comme le sien, David Grace ira jusqu’à lâcher son job pour postuler à Los Angeles. Un espoir qui deviendra réalité à l’arrivée de Steve Alford dont il est maintenant l’assistant, pour suivre au plus près la progression de Lonzo en attendant les autres Ball. En effet, ses jeunes frères, qui ne manquaient pas une occasion pour venir l’encourager lors de sa seule saison de College Basketball, ont déjà donné leur accord à UCLA pour intégrer l’équipe lorsque leur tour sera venu (en 2017 pour LiAngelo, en 2019 pour LaMelo). Un passage succin par la case NCAA que Lonzo va tout de même marquer de son empreinte. Star de son campus, il va surtout prendre à contre-pied tous les clichés existants à son égard à cause des grandes déclarations de son père. Très altruiste et inspiré sur un parquet, il rappelle Jason Kidd, un autre enfant de l’état d’Arnold Schwarzenegger. Meilleur passeur du pays avec 7,6 caviars de moyenne, il va d’ailleurs devenir le premier joueur de sa Conférence à tourner à au moins 14 points, 7 passes et 6 rebonds depuis le passage de l’actuel entraîneur des Bucks à Cal lors de la saison 1993-94. On n’est pas franchement dans l’obsession du shoot de ses deux frères, respectivement auteurs de 72 et 92 points sur un match cette saison. Car LaVar a poussé le délire tellement loin que chacun de ses fils a des caractéristiques très particulières, ce qui pourrait leur permettre de se retrouver ensemble sous le maillot d’une franchise NBA comme il l’a déclaré à ESPN.

“Nous avions un plan et tout se déroule comme prévu. Ils sont nés pour devenir des joueurs professionnels. Je leur ai dit, ‘Quelqu’un doit être meilleur que Michael Jordan. Pourquoi pas vous ?’”

Le plus gros atout des Ball est aussi leur pire défaut. Elevés comme des bêtes de concours, à raison de plusieurs séances d’entraînement par jour, vacances compris, les trois L sont le fruit des expérimentations de leur père pour le meilleur et pour le pire. Chacun dans son style, ils ont assez de talent pour se faire une place au soleil mais attention de ne pas devenir la victime préférée de ses adversaires à force de sortir des déclarations prétentieuses et de la jouer trop individualiste sur les parquets.

Dans cinq ans, LaVar voit bien ses trois fils dans le cinq majeur des Lakers. La franchise de Magic Johnson a déjà fait savoir que l’intérêt avec Lonzo Ball était mutuel, reste à savoir si le Papa a assez de pouvoir pour influencer le résultat de la Loterie.

Sources texte : CBS News, ESPN


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