Star de demain – Markelle Fultz : ultra favori de la prochaine Draft sans même jouer la March Madness

Le 10 avr. 2017 à 17:26 par Benoît Carlier

Markelle Fultz
Source image : YouTube / Bleacher Report

Chaque année, ils sont plusieurs centaines à s’inscrire à la Draft pour tenter d’y décrocher un spot dans l’une des 30 franchises NBA. Mais au milieu de ce vivier de jeunes talents, quelques joueurs tirent déjà leur épingle du jeu et sont promis à un grand avenir chez les pros. Parmi eux, Markelle Fultz, le combo-guard des Washington Huskies.

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Autres stars de demain

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De nombreuses stars NBA ont fréquentés les bancs de l’université de Washington, dans la banlieue de Seattle. De Nate Robinson à Brandon Roy en passant pas Isaiah Thomas, les exemples récents ne manquent pas. Mais les Huskies ont vu passer un OVNI cette année. Le genre de joueur qui pourrait devenir le premier first pick de l’histoire de la fac par exemple. En s’engageant avec Washington, Markelle Fultz pensait rejoindre Dejounte Murray et Marquese Chriss. Malheureusement pour lui, le premier engrange déjà de l’expérience avec les Spurs bien qu’il ne joue que très peu alors que le second est titulaire chez les Suns. Pour résumer, le combo-guard natif du Maryland a traversé tout le pays pour se retrouver seul tout dans une équipe qui n’avait plus disputé la March Madness depuis cinq ans. Le défi était immense voire trop grand, même pour un joueur annoncé sur le podium dans toutes les mock Drafts. Collectivement, Markelle Fultz a donc vécu une saison compliquée, la pire des Huskies en 23 ans avec un bilan final de 9 victoires pour 22 défaites dont 13 revers consécutifs pour terminer l’année et la 290ème défense du pays. Pourtant, il a avoue à Jason King de Bleacher Report Mag avoir énormément appris lors de ces quelques mois sur les bancs de la fac.

“J’accepte l’échec. Dans la vie il faut échouer pour devenir meilleur. Ça devrait aller pour moi.”

Malgré les défaites, il ne gardera pas un mauvais souvenir de sa seule année à Seattle. Déjà parce qu’en tant qu’étudiant appliqué, la future star NBA a appris beaucoup de choses, notamment en comptabilité, sa spécialité. Sur le terrain aussi, Kelle n’a rien à se reprocher. Il termine la saison en tant que sixième meilleur scoreur du pays (23,2 points) et 18ème passeur (5,9 assists) en plus de ses 5,7 rebonds, 1,6 interception et 1,2 contre de moyenne. Des statistiques qui sont à remettre en perspective alors qu’il n’avait aucun autre véritable appui digne de ce nom dans son équipe et que le danger provenait très majoritairement de lui. Les défenses étaient évidemment au courant et il a parfaitement assumé sa décision de refuser des grosses facs pour rejoindre un petit programme à l’instar de Ben Simmons l’année dernière. Malgré son statut de star et l’intérêt des scouts de l’ensemble des franchises NBA, Markelle Fultz est resté un coéquipier modèle qui va énormément manquer à Lorenzo Romar, son entraîneur, qui s’est exprimé à Chuck Culpepper du Washington Post.

“Il a pris les études au sérieux toute l’année et il continue de le faire. Comme je l’ai dit à de nombreuses reprises, il n’est jamais venu avec la prétention qu’on lui devait quelque chose. Il n’avait pas l’intention de s’accaparer ce programme. Il était totalement investi et il a tout donné. Il était au service de ses coéquipiers.”

Très terre à terre, il a grandi dans un environnement beaucoup plus sain que Lonzo Ball, son principal concurrent à la Draft selon les dernières prévisions. Sa mère, Ebony, ne fait pas de sortie médiatique en le comparant aux enfants de LeBron et elle l’a aidé à faire son choix pour une université où l’humain passe avant le sportif et la compétition. À Seattle, il a passé la majeure partie de son année dans l’indifférence générale sur le campus de Washington. Un cadre idéal pour se préparer avant la tempête médiatique et psychologique des workouts et des premiers mois en NBA. Il a aussi eu le droit aux conseils de Jamal Crawford, un personnage incontournable dès qu’il s’agit de basket dans les environs de Seattle. Un joueur dont il partage l’amour pour les cassages de chevilles notamment. Mais sous ses airs de coéquipier modèle, Markelle Fultz ne manque pas d’ambition et les récents commentaires de son homologue de UCLA ne sont pas tombés dans l’oreille d’un sourd alors qu’il a discrètement aimé toutes les publications à son sujet sur les réseaux sociaux.

“Je veux rendre mes coéquipiers heureux. Mais honnêtement, si je voulais marquer à chaque fois, si je jouais avec cette mentalité-là, personne ne pourrait m’arrêter.”

“Quand j’étais plus jeune et que j’essayais d’intégrer l’équipe première de mon lycée, je rêvais de jouer en NBA. Au début, je pensais juste à rejoindre la NBA, devenir All-Star. Mais en fait je souhaite devenir le meilleur joueur de tous les temps. Et je pense que j’ai de bonne chance de le faire.”

Ses performances individuelles sur le terrain le prouvent, ce joueur a quelque chose d’unique. Meilleur freshman au PER (player efficiency rating) cette saison, il avait déjà impressionné les scouts lors des Championnats continentaux U18 organisés en août dernier et d’où il était reparti avec la médaille d’or et le titre de MVP du tournoi grâce à des moyennes de 13,8 points, 5,2 passes décisives, 4 rebonds et 3,2 interceptions à 54,7% au tir et 33,3% de loin. Assez grand pour sa position (1m93 et 2 mètres d’envergure), Markelle Fultz peut switcher sur les postes 1 et 2 sans aucun problème. Ses qualités de dribble et de scoring son impressionnantes et il a encore une énorme marge de progression s’il poursuit sa courbe entamée il y a deux ans. C’est surtout en défense qu’il devra prouver qu’il peut délivrer un peu plus d’efforts que cette saison même si toutes les conditions n’étaient pas optimales dans l’état de Washington. Avec de meilleurs coéquipiers autour de lui, il devrait également franchir un cap à la passe en NBA alors qu’il a une bonne vision du jeu et qu’il bénéficie souvent d’un léger avantage de taille sur ses adversaires directs.

Markelle Fultz rempli tous les critères pour être choisi parmi les tous premiers à la Draft du 22 juin prochain. Posé et réfléchi, il est sûr de lui et a déjà de grandes ambitions pour sa carrière. Il doit encore franchir un cap mental afin de devenir un véritable gagneur collectivement parlant mais rien qui ne puisse dissuader une franchise de placer son tapis sur lui cet été.

Par ici les skills

Petit florilège de sa saison avec Washington

Source texte : Bleacher Report, Washington Post


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