Russell Westbrook a réussi : la saison en triple-double de moyenne, c’est fait !
Le 08 avr. 2017 à 05:30 par Bastien Fontanieu
Il l’a fait, ça y est. Le vendredi 7 avril 2017 à Phoenix, samedi 8 vers 5h25 du matin sur l’Hexagone, Russell Westbrook est devenu le deuxième joueur de l’histoire à terminer une saison en triple-double de moyenne : juste légendaire.
Le simple fait d’écrire cette phrase vous impose une ou deux secondes de silence, littéralement. Et quelque part, c’est un peu à l’image de sa campagne et de son jeu. Car comme un accomplissement jamais envisagé, comme un record qu’on ne pensait jamais voir être égalé, comme un moment dans l’histoire vécu en direct, observer le meneur du Thunder rejoindre Oscar Robertson au paradis des joueurs polyvalents était un événement hors du temps. Pourtant, la rencontre – elle – ne l’était pas, et son niveau de jeu non plus ce vendredi. Un match de fin de saison régulière entre Phoenix et OKC, autant vous dire qu’on s’en foutra d’ici une à deux semaines, surtout après avoir vu Russell envoyer de la brique tout au long de la première ainsi que la deuxième mi-temps. Mais c’est ça aussi, la NBA. Des athlètes exceptionnels et des records insensés qui tombent dans des contextes parfois inattendus. Kobe en plantait 81 sur Toronto, Russell validait sa moyenne en triple-double dans l’Arizona. C’est comme ça. Avant cette rencontre, Westbrook savait ce qu’il lui manquait, numériquement parlant : 6 petites passes décisives, gérées avec un poil de maladresse mais la même lucidité que depuis le début de son historique saison. La défense des Suns ? Une plateforme idéale pour profiter du moment, sans s’occuper du score, et rentrer un peu plus dans la légende. C’est donc à 28 ans et au sommet de son art que le meneur d’OKC a fait ce qu’on pensait ne pas vraiment voir de notre vivant.
Claquer minimum 820 points, 820 rebonds et 820 passes décisives, sur une saison. Non seulement le monstre a validé les catégories les plus difficiles, en rebonds et en passes, mais il a explosé sa moyenne de points en étant tout simplement le meilleur marqueur de la Ligue. Oui, comme mentionné longuement par ici, on vit peut-être la plus grande saison statistique individuelle de l’histoire. Mais c’est peut-être le contexte connu et répété tout au long de l’été dernier qui rend ce point d’exclamation aussi beau, aussi exquis. La souffrance d’un compétiteur féroce voyant deux de ses meilleurs coéquipiers partir, des gars avec qui il avait tout donné depuis ses débuts, et cette obligation prématurée de devoir bûcher à leur place. De devoir mettre tout le monde sur son dos. En septembre dernier, on plaisantait souvent en regardant la situation du Thunder, ponctuant nos réflexions par ce qui était considéré comme une blague à l’époque : Westbrook va devoir tourner en triple-double de moyenne, lol. Ne sachant pas, quelques mois plus tard, que Russell ferait exactement cela. Cette nuit, c’est peut-être un match anecdotique qui a eu lieu, avec un début de rencontre catastrophique, dont l’impact restera anecdotique. Mais comme souvent, Russell Westbrook a réussi à le rendre exceptionnel, même en foirant tous ses tirs avant et après la pause. Et pour une fois, l’accomplissement fût légendaire. Oscar Robertson était propriétaire d’un fait statistique unique, il fera désormais collocation avec un joueur qui a déjà marqué sa génération pour toujours.
Au moment où ces lignes sont écrites, Russell Westbrook est à 31,8 points, 10,7 rebonds et 10,4 passes de moyenne. Un plateau en 30-10-10 en-dessous duquel il ne pourra donc pas descendre, c’est désormais officiel. Une saison complète en triple-double : on vient de vivre quelque chose d’immense, de la même taille que le coeur de ce joueur exceptionnel.
Russ delivers 820th assist of season. He’ll average a triple-double. #hist0ry LIVE on @FOXSportsOK pic.twitter.com/VZQFgrPid0
— OKC THUNDER (@okcthunder) 8 avril 2017