Kristaps Porzingis dévoile la réalité des Knicks de cette année : “Pas une aussi bonne équipe que ça”
Le 21 mars 2017 à 16:38 par Bastien Fontanieu
De retour de blessure hier soir face aux Clippers et interviewé par Newsday, Kristaps Porzingis n’a pas tourné 36 ans autour du pot avant de donner son avis sur la situation de sa franchise et la gueule de son équipe.
Un peu de piment, ça ne fait pas de mal. Surtout venant du phénomène, qui était attendu comme le sauveur du côté de Gotham. Auteur d’une saison solide mais pas éblouissante, Porzingis jonglait entre pépins physiques et utilisation douteuse dans le système de Jeff Hornacek, ne parvenant pas à hisser ses Knicks dans les hauteurs de la Conférence Est. Pas de Playoffs au Madison Square Garden, sauf miracle, mais pas de quoi rester silencieux non plus. En effet, Kristaps a avoué qu’il commençait à voir les prémices d’un bordel indescriptible il y a déjà quelques mois, lorsque New York validait de précieuses victoires mais rampait pour y arriver. Un peu de réalisme qui peut mettre en colère certains fans, mais expose aussi une vérité enfin avouable : la fameuse “superteam” n’en fût jamais une cette saison. Derrick Rose, Carmelo Anthony, Joakim Noah, Courtney Lee et Porzingis dans la même cinq, du costaud sur le papier mais du vent au final puisque dès que les premières se sont pointées à New York, la solidité du groupe a montré ses limites. Le tout sous les décisions d’un Phil Jackson infernal dans la presse, bref Kristaps s’est lâché et c’était pas plus mal à lire comme à entendre.
“Je pense que c’était assez facile de voir de l’intérieur que nous n’étions pas une aussi bonne équipe que ça. On peut remporter des matchs grâce à notre talent, mais cette méthode ne dure pas très longtemps, et c’est exactement ce qui s’est vérifié par la suite.
On s’attendait à de grandes choses cette saison, je pensais qu’on allait faire de bons passages avec cette équipe. Mais je peux vous dire qu’on n’est pas là où on aimerait en être, et cela se voit aujourd’hui.
On doit bosser davantage, faire attention aux petits détails, et grandir dans le même groupe. C’est évident qu’une équipe doit avoir besoin de temps pour bien jouer collectivement, il s’agissait de notre première année tous ensemble, pour la plupart des gars ici. Cela ne se produit pas en un claquement de doigts : transférer quelques jours et pouf, vous êtes un prétendant au titre.”
Alors qu’on parlait de Top 8 à l’Est, de demi-finales voire même de Finales de Conférences chez certains, la claque de la réalité a encore fait mal aux fans comme aux joueurs, les Knicks terminant dans les bas-fonds de la Ligue. Là où Kristaps marque un point, c’est dans sa vision de la construction d’une équipe : il faut des automatismes et de l’alchimie pour qu’une saison soit réussie, rares sont les fois où on peut autant secouer un effectif et tomber sur une campagne dorée. Trois nouveaux membres dans le cinq majeur, un nouveau coach, un banc tout neuf et le tout avec des attentes démesurées, impossible de pouvoir se baser sur quelconque solidité, comme Porzingis le souligne. Il faudra que ce groupe passe par cette triste saison pour se rapprocher, mieux grandir et créer des liens plus forts, afin de revenir la saison prochaine avec une meilleure connaissance de chacun. Maintenant, demander ça quand vous avez Jackson aux rennes du bordel, ce dernier pouvant tout effacer du jour au lendemain en bouleversant l’effectif, c’est de l’ordre du miracle. Mais les miracles chez les Knicks, cela fait assez longtemps qu’on attend ça…
Douzième à l’Est aujourd’hui, la franchise new-yorkaise réalise une nouvelle année déprimante pour ses fans. Mais si elle pouvait écouter sa licorne, ce serait pas mal aussi : dans son attitude comme la vision qu’il a d’une équipe à réussite, Kristaps Porzingis marque des points.
Source : Newsday