Paul Pierce et son mental d’acier : 11 coups de couteau n’ont pu empêcher une carrière légendaire

Le 05 févr. 2017 à 10:59 par Alexandre Martin

Paul Pierce
Source : Youtube / Beyond The Glory

Onze coups de couteau et une bouteille fracassée sur la tête. C’est ce qu’a subi Paul Pierce le 25 septembre 2000 alors qu’il participait à une soirée privée dans un club de Boston. Son visage, son dos et son cou furent sévèrement touchés et – n’ayons pas peur des mots – l’ailier mythique des Celtics a regardé la mort droit dans les yeux. Mais la faucheuse n’avait certainement pas prévu de tomber sur un gars aussi coriace, aussi déterminé. Un gars qui, cinq semaines plus tard, sera titulaire pour le premier match de la saison ainsi que pour les 81 suivants et qui, plus de seize ans après, s’apprête aujourd’hui à dire adieu à l’arène la plus chère à son cœur (vert).

A l’époque, Paulo avait 22 ans. Il vivait alors une inter-saison tranquille et attendait la prochaine régulière. Considéré comme la star montante chez les Celtes, il venait de produire deux premières saisons de très bonne facture. Élu dans la NBA All-Rookie First Team en 1999, il a enchaîné par un exercice à 19,5 points, plus de 5 rebonds et 3 passes décisives au sein de Celtics dont le “franchise player” était encore Antoine Walker et qui naviguaient en revanche bien en dehors des Playoffs à l’Est…

Les témoins de l’agression ont raconté que Pierce essayait de séparer deux personnes quand il s’est fait poignarder. Présent dans le club, son coéquipier Tony Battie – aidé par son frère – a certainement participé à lui sauver la vie en l’emmenant tout de suite à l’hôpital le plus proche, le New England Medical Center. Chanceux dans son malheur, l’ami Paulo ne souffrait que de blessures superficielles mis à part une sympathique entaille de 15 centimètres au niveau du sternum quand même. Ce qui lui vaudra d’être opéré sur le champ – et avec succès – pour réparer les dommages faits à un de ses poumons. Les membres de la franchise verte et l’entourage de Pierce sont bien évidemment sous le choc. Mais très vite, les médecins vont se montrer rassurants en évoquant la bonne réussite de l’opération et le bon état de santé du joueur. L’un des premiers personnages à s’exprimer est le coach vert du moment, Rick Pitino, comme le rapporte ABC News :

“Il (Paul Pierce) va bien. Nous espérons tous une guérison rapide.”

K.C. Jones – entraîneur titré avec les Celtics d’un certain Larry Bird – montrera également un bel optimisme :

“Il a été très chanceux. Les anges étaient avec lui.”

Pour rappel, nous sommes donc fin septembre et le training camp des Celtics va démarrer dans quelques jours… Il va falloir plus qu’une guérison rapide et des anges bienveillants à Paulo pour arriver à surmonter tout ça afin d’être prêt pour la saison 2000-2001. Il va lui falloir un mental en acier et une envie irrépressible de passer outre cette agression pour très vite se remettre au boulot, rejoindre ses coéquipiers, finir la pré-saison avec eux et être sur le parquet le 1er novembre 2000 pour l’ouverture de la régulière des Celtics. Paulo sera bien là avec les siens pour accueillir les Pistons au TD Garden. Et il va donner le ton dès le premier match avec 28 points, 6 rebonds, 5 passes décisives et 2 interceptions pour porter Boston vers une victoire. Nous sommes 36 jours après qu’il ne se soit fait poignarder. Deux jours plus tard, ce sont les Raptors qui vont faire les frais de ce Pierce sur-motivé : 30 points, 7 rebonds et 4 passes décisives sur le museau des Dinos et nouveau succès pour Bean Town.

A 23 reprises, Paul Pierce posera 30 points ou plus sur ses adversaires lors de cet exercice qu’il conclura avec plus de 25 points, 6 rebonds et 3 caviars de moyenne en ayant donc joué les 82 matchs en tant que titulaire. Pour un type qui a passé une bonne partie de sa pré-saison à se remettre de onze coups de couteau, vous avouerez que ça envoie ! Et quand on voit ce qu’il a fait par la suite de sa formidable carrière, quand on voit voit avec quel instinct de tueur il a assassiné bon nombre d’équipes au buzzer ou dans le money time, on se dit que rien n’est dû au hasard en NBA. On se dit que passer aussi près de mourir a dû rendre Pierce encore plus “tueur” dans l’âme. On se dit que pour revenir aussi vite d’une agression aussi violente, il faut avoir un mental d’acier.

Dans une ligue comme la NBA, où le sport est pratiqué à très haut niveau, on ne met pas assez souvent en avant les facultés mentales incroyables qu’il faut avoir pour y exister et y réussir. On s’extasie devant les prouesses athlétiques des marsupilamis qui foulent les parquets. On se prend à rêver à la vue de certains gestes techniques. Paul Pierce a dû lutter toute sa carrière pour se maintenir en bonne condition physique (légère tendance au surpoids), il nous a régulièrement ébloui de moves magnifiques mais il est avant tout un monstre de solidité mentale. Une légende que onze coups de poignard n’ont même pas ralenti…


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