Les Cavs dans le dur : un sale mois de janvier pour le champion en titre, what the fuck ?
Le 24 janv. 2017 à 09:04 par Bastien Fontanieu
Avec une sixième défaite sur ce début d’année 2017 et des jambes qui commencent à sérieusement chauffer, la franchise située dans l’Ohio est actuellement embarrassée : que se passe-t-il, comment faire, qui appeler, les interrogations se multiplient.
Difficile de trouver des défauts chez une équipe installée sur le trône de la Conférence Est, et avec une petite marge d’avance sur son dauphin. Aujourd’hui, les Cavs sont bien en pole-position dans leur Top 15, sauf que si le bilan des hommes de Tyronn Lue peut impressionner la concurrence à l’Est, la réalité n’a pas vraiment de quoi intimider ces autres écuries ambitieuses de la côte Atlantique. En effet, après un début de saison en mode boulet de canon et au cours duquel le groupe champion réaffirmait son autorité, le mois de janvier a pointé son nez et ce sont des résultats mitigés qui se sont enchaînés pour les soldats de Cleveland. Voyons un peu : 11 matchs, 6 défaites, 2 face aux deux plus grosses équipes de la Ligue et toutes en autorisant l’adversaire à mettre minimum 100 points, pas top le champion en titre. Alors forcément, les sourcils commencent à bouger chez les fans, quelques micros se rapprochent de l’Ohio et on tente d’analyser ce bilan tout juste pour une équipe dont le but est de réaliser le back-to-back. Comment voir la situation actuelle ? Et comment aborder la suite ? On s’y pose avec un petit café.
- Un banc qui commence à faire vraiment peur
On savait que le transfert réalisé en début de mois pour récupérer Kyle Korver était destiné à booster le banc des Cavs, mais sans pouvoir compter sur l’effectif complet, difficile de voir l’impact de ce move en ce moment même. Cependant, cet aspect médical ne doit pas cacher une réalité et que LeBron a déjà souligné avec autorité : il faut renforcer ce banc qui n’a clairement pas récupéré du départ de Matthew Dellavedova cet été. Et encore, on ne parle que de la mène ici, un poste que James a voulu pointer du doigt en priorité. Mais entre la feinte de Mo Williams, la blessure de Chris Andersen et les pépins physiques des cadres, ce banc ric-rac a clairement montré ses limites. Sur les dernières défaites des Cavs, les remplaçants ont apporté une production beaucoup trop juste pour aider les starters, et David Griffin n’a plus que quatre semaines pour réaliser un dernier coup de maître. Vite, vite vite.
- Des rotations aussi novatrices qu’intrigantes
Conséquence logique de ce banc faiblard et des absences notables dans l’effectif, Tyronn Lue doit improviser au quotidien avec des joueurs qu’il teste ici ou là. Ce n’est pas pour couvrir l’entraîneur des Cavs de ses responsabilités, mais il est difficile d’établir un rythme et des rotations stables quand votre feuille de match montre un visage différent chaque semaine. Kevin Love présent ou absent, Kyle Korver qui vient d’arriver, Lue essaye de trouver une faille chaque soir en testant différents lineups mais le coach se retrouve souvent dans la même situation : filons la balle à LeBron ou Kyrie et comptons sur leur talent pour nous sortir de ce merdier. Quand ça passe, tant mieux, mais quand ça craque, on en vient aux choix de joueurs mis à côté des deux stars.
- Un effectif incomplet et loin d’être en forme
C’est probablement, aujourd’hui, le souci principal des Cavs. Car tout découle de cette absence, celle que vous savez et qui concerne notre sauveur. Oui, aussi marrant que cela puisse sonner pour certains, le vide laissé par la blessure de J.R. Smith est trop important à combler en un claquement de doigt pour Cleveland. Car derrière, un membre du banc doit quitter son rôle pour intégrer le cinq. Et quand ce n’est pas Gérard qui est remplacé ou qu’on tente de remplacer par Korver, c’est Love qui se blesse, réduisant l’effectif de Tyronn Lue à 7-8 joueurs grand maximum. Tant que le champion en titre ne sera pas sur ses deux jambes, les montagnes russes continueront dans l’Ohio.
- Un moteur qui commence à prendre cher
On l’oublie souvent, car l’excellence de cette équipe nous pousse à effacer les petits pépins du quotidien, mais mine de rien les Cavs restent sur une saison complète en allant jusqu’en Finales NBA, voire deux pour certains, ce qui commence à taxer sur le rythme de chacun. On en voit nous parler des Warriors qui ont eux aussi douillé tous les ans d’octobre à juin, on répondra simplement que les âges des cadres ne sont pas vraiment les mêmes. Channing Frye, LeBron James et Richard Jefferson comparé à Klay Thompson, Draymond Green et Stephen Curry ? Même Kyrie Irving est passé par la case Team USA quand il aurait pu avoir un peu de repos, et on a déjà évoqué le temps de jeu “inquiétant” de LBJ cette saison (aujourd’hui 1er en minutes par match). Gérard n’a plus 20 ans, Love n’est pas réputé pour sa capacité à éviter les blessures, bref vous avez un groupe qui ne peut pas avoir la même marge de manoeuvre que des Spurs ou Warriors par exemple, capables de reposer certains tout en remportant des matchs.
- La cible dans le dos, jamais facile au quotidien
Un des aspects les plus oubliés, lorsqu’on parle d’un champion en titre ? Cette certitude quotidienne de voir l’adversaire donner son meilleur jeu face à lui. Tous les soirs, quelle que soit la ville, le stade ou les absents des deux côtés, la bande à LeBron sait qu’elle a été entourée sur le calendrier de l’équipe d’en face. C’est comme ça, il faut faire avec. Et c’est ce qui provoque notamment certaines des récentes défaites, avec des Pelicans survoltés, des Spurs surmotivés, des Warriors revanchards et un combo Jazz-Blazers inattendu. La bonne nouvelle, c’est que les Cavs garderont ce surnom d’équipe championne en titre pendant quelques temps. La mauvaise, c’est qu’il n’y aura aucun break autorisé puisque la concurrence voudra offrir à ses fans un succès contre James et son armée.
- Have a break, have a Kit Kat ?
Avec des Raptors qui ont l’air déterminés à ne pas vouloir prendre la première place à l’Est et des Cavs suffisamment doués et talentueux pour remporter des matchs face aux petites équipes, il serait peut-être intéressant pour Tyronn Lue d’envisager un vrai break pour son équipe. Quitte à suer un peu devant les médias en février, avec des défaites à la con et une pole-position rendue aux autres, mais des batteries parfaitement rechargées pour l’inévitable run de mars et avril. Cleveland a clairement assez de contrôle sur son jeu et sa propre équipe pour tabasser la concurrence dans le dernier virage et récupérer l’avantage du terrain, mais pour cela… il faudra peut-être offrir davantage de soirées off aux anciens.
Les Cavs sont loin d’être dans un état de panique actuellement, la première place de la Conférence Est leur appartient et ce mois de janvier représente un petit tremblement avec des défaites frustrantes. Mais pour éviter que celui-ci ne perdure, il faudra que Tyronn Lue et David Griffin prennent une vraie décision. Recruter du sang neuf pour booster le banc ? Reposer les cadres tant que Gérard n’est pas de retour ? Le principal est d’arriver en Playoffs en forme, c’est à l’entraîneur de Cleveland de ne surtout pas l’oublier.