Chinanu Onuaku rentre enfin dans l’histoire : ses premiers lancers à la cuillère, que de la ficelle

Le 27 déc. 2016 à 05:54 par Bastien Fontanieu

Chinanu Onuaku

Dans la large victoire des Rockets hier soir face aux Suns (131-115), le rookie Chinanu Onuaku a pu faire ses débuts en NBA, et pas de n’importe quelle manière : Phoenix l’a envoyé aux lancers en toute fin de match, le reste est désormais dans l’histoire. 

C’est officiel, du moins pour les bouquins de la Ligue. En tentant deux lancers ce lundi 26 décembre 2016, l’intérieur formé à Louisville a rejoint Rick Barry dans la très short liste des joueurs capables de tirer seuls en mode cuillère. On l’attendait justement, pour sa toute première, face à des Suns incapables de tenir contre l’armada offensive texane. Depuis le début de saison, Chinanu n’avait pas eu droit à la moindre minute de jeu chez les pros, notamment car il avait passé la moitié de son temps en D-League. Seulement, en ayant été rappelé par Mike D’Antoni et son staff il y a près d’un mois, Onuaku attendait que son opportunité se présente. Qu’il confirme bien, après ses propos tenus tout au long de l’été et de sa carrière universitaire, qu’il n’en avait tout simplement rien à foutre de l’avis des autres. Et avec une faute qui l’envoyait aux lancers ce lundi en plein garbage time, Chinanu n’a fait que son boulot… en réalisant un 2/2 aux lancers, cuillère style. De quoi envoyer un bon gros majeur à ceux qui veulent encore le ridiculiser pour sa technique de grand-mère, tout comme les autres intérieurs qu’il a dénoncés en juin, août et juillet.

Onuaku le disait sans trembler du menton, malgré son statut de rookie à peine intégré dans la rotation de Houston. Si personne n’a osé tenter cette méthode ? C’est parce que personne n’a eu les couilles de le faire, selon lui. Les couilles de finir sur les réseaux sociaux, de se faire pointer du doigt par les fans, d’entendre des ricanements sur chaque tentative, bref de se faire étiqueter pour le reste de sa carrière. Un côté un peu j’ai pas envie d’avoir honte dont il se moque, et qui a fait ses premières preuves hier soir. Pendant son illustre carrière, Rick Barry avait proposé un fabuleux pourcentage en tirant ainsi (89,3%), mais une fois l’arrière parti les joueurs préféraient rester dans la mode en tentant coûte que coûte de tirer comme de vrais snipers, ou du moins d’en avoir l’air. Le problème ? C’est qu’aujourd’hui, les Drummond, DeAndre, Dwight et compagnie qui massacrent le matos de chaque stade sont loin d’atteindre ne serait-ce que 65% de réussite, et c’est une barre qu’Onuaku espère valider pour justifier son choix. Du côté de Louisville, l’intérieur tournait autour de la soixantaine, mais rien ne vaut la NBA pour faire passer un message. Hier soir, ses deux premiers lancers ont fait ficelle. On croise donc les doigts pour que Chinanu attire des joueurs plus intéressés par leur réussite que par l’image qu’ils vont véhiculer auprès des autres…

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