La Chronique du Coach – Episode 3 : la mode du smallball, comment et pourquoi ?

Le 17 nov. 2016 à 14:38 par Bastien Fontanieu

Coach
Source image : Arnaud Provenzale

Parce qu’on en voit partout en ce moment et que cela tourne un peu trop vite dans la tête de certains, l’heure est venue de parler du smallball : ça tombe bien, voici la Chronique du Coach, épisode 3 !

Coach Provenzale est un entraîneur, possédant son brevet d’état d’éducateur sportif, et spécialisé dans la formation des joueurs comme des entraîneurs. Mais au-delà de son CV, c’est surtout un passionné qui souhaite donner la dalle et quelques conseils aux plus curieux cette année. On va donc troquer les tongs pour les vraies chaussures, les ouvre-bières pour les genouillères, et écouter la voie de la motivation !

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On ne s’en rend pas forcément compte, mais une petite révolution s’impose dans le basket depuis ces dernières années. La mode du “smallball”, notamment mise en place par les Warriors, le Heat, l’Olympiacos ou Team USA, se démocratise petit à petit aux quatre coins du monde. Prenons quelques secondes pour analyser ce phénomène. Pourquoi joue-t-on smallball, comment, et avant tout, qu’est-ce que le smallball ?


Source image : news.com.au

Pour faire simple, le smallball est une façon de jouer qui privilégie la vitesse à la taille. Aller vite d’un panier à l’autre et aller vite sur un demi-terrain ; dès que vous faites quelque chose, vous le faites à une vitesse élevée. Le smallball est censé poser des difficultés aux équipes jouant avec des intérieurs, parfois dominants offensivement mais pas assez mobiles pour défendre sur des intérieurs fuyants et capables d’attaquer le cercle en dribble. On peut remarquer aujourd’hui que les Américains mettent le smallball à toutes les sauces, que ce soit dans le championnat universitaire ou en NBA.


Source image : getyoursportsnews.com

Pourquoi jouer smallball ? On joue rarement le smallball par choix. On joue souvent smallball car on y est un peu obligé. Quasiment toutes les équipes voudraient avoir un poste 5 de grande taille, dominant, qui puisse servir de point de fixation dans la zone et apporter des rebonds. Jouer smallball est une des réponses à l’absence de ce profil de joueur. Pourquoi en arrive-t-on à cette dérive ? Tout simplement car depuis Shaquille O’Neal (joueur ultra dominant durant sa carrière), il n’y a plus de véritable poste 5 surclassant tous les autres. Par ailleurs, on voit se développer des profils comme Lebron James – capable de jouer 3 / 4 – et des joueurs combo 2 / 1 comme Curry, mais tout cela reste toujours très axé autour du joueur extérieur. On préfère prôner (à tort ou à raison) la polyvalence et la capacité à jouer à plusieurs postes de jeu plutôt que la spécialisation à un profil particulier (surtout celui de pivot). Sans parler du fait que, notamment dans le championnat américain, de moins en moins de monde souhaite jouer intérieur. Ce poste 5, lourd, ne fait plus rêver grand monde. Même “le grand” veut jouer à l’extérieur, il veut dribbler et tirer à 3 points.

Le smallball veut donc transformer une faiblesse en une force et développer une philosophie très orientée sur le jeu rapide et la mobilité et sanctionner les replis défensifs hasardeux. Défensivement, l’équipe doit avoir la volonté de gagner le ballon très rapidement notamment avec des organisations tout terrain comme la zone press. Jouer smallball requiert des joueurs athlétiques et très polyvalents. Tout le monde se souvient des Suns d’il y a quelques années, qui avaient transformé le smallball de D’Antony en un run and gun fantastique (où les attaques ne duraient qu’une dizaine de secondes, avant que les défenses n’aient le temps de se mettre en place). En effet, si vous n’avez pas la taille et la puissance, vous n’avez pas le choix, vous devez aller plus vite que l’adversaire. Aller vite dans les déplacements mais aussi faire bouger le ballon rapidement. Dès que le ballon devient statique, vous donnez du temps à la défense pour se replacer et donc vous remettre dans un rapport de force qui vous est défavorable, où la taille va vous pénaliser.


Source image : ESPN

Les risques de cette forme de jeu : attention, car le smallball n’est pas miraculeux. Toute cette belle philosophie peut être contrariée par un manque d’adresse extérieure, un pourcentage de prise de rebond très faible, par une belle défense de zone, mais aussi par des attaquants adverses qui basent leur jeu sur leur force : à savoir leur(s) intérieur(s) dominant(s).

A titre personnel, j’adhère parfaitement à cette façon de jouer reposant sur des fondamentaux tels que l’adresse, l’agressivité offensive, la transition défense-attaque afin de vous projeter très rapidement en zone offensive, et le jeu en mouvements ; d’autant que cette façon de jouer est très intéressante pour éduquer les jeunes joueurs.

Vous pouvez me suivre et découvrir le travail que je mets en place avec mes jeunes joueuses en cliquant sur la bannière ci-dessous.

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