Les Hawks s’imposent comme des grands à Cleveland : 110 à 106, sans trembler du poignet
Le 09 nov. 2016 à 05:24 par Bastien Fontanieu
Dans un match aussi excitant que stressant, tout à fait dans le ton de cette soirée américaine, les soldats d’Atlanta ont créé la première surprise en infligeant aux Cavs leur première défaite de la saison (110-106).
C’est ce qu’on appelle une victoire de grands garçons. Un succès géré sans anxiété, sans perte de contrôle, sans visages fermés. Depuis deux ans, les Hawks se faisaient généralement rosser par LeBron et ses sbires, bien trop talentueux et efficaces pour l’ancienne armée de Mike Budenholzer. Mais ce mardi ? Le test était plus complexe, car loin de tout score final. Il était question de compétitivité, de tester ce nouveau groupe axé autour de jeunes arrières et de deux intérieurs dominants, de voir si l’hostilité de Cleveland allait effrayer ces joueurs ou bien si le challenge allait justement révéler en eux un sentiment plus fort. Dès le début de la rencontre, chacun se mettait au diapason, de Mike Muscala dans les airs à Kent Bazemore à distance, en passant par Tim Hardaway en sortie de banc puis Dennis Schröder. Mais si les apports offensifs se dévoilaient avec plaisir, c’est surtout en défense que les visiteurs donnaient le ton d’entrée : 42 points encaissés en première mi-temps, seulement 2 pour LeBron, le cyborg blessant involontairement le pauvre Dwight qui voulait juste tenir droit devant la bête. Mais en même temps, que pouvait-il y avoir de plus symbolique ? Que ces 4 points de suture cousus dans le vestiaire, avant de revenir et montrer l’exemple aux copains. Remarquable dans ses rotations et contrôlant sa peinture à merveille, Howard forçait les Cavs à devoir bombarder de loin. Et si les Hawks avaient largement perdu à ce jeu par le passé, le karma était de leur côté hier soir.
Une adresse absente pour les hommes de Tyronn Lue, qui se réglait certes en deuxième période mais voyait surtout LBJ lancer l’assaut à sa façon. Tout en pénétration, épaules dehors, un train inarrêtable pour les extérieurs d’Atlanta ne pouvant pas tout le temps compter sur le deuxième rideau aux épaules XXL. Si l’écart atteignaient presque la vingtaine de points en faveur des Hawks, James et ses snipers revenaient dans la partie grâce à un run attendu, et c’est à ce moment précis qu’Atlanta affrontait son plus grand challenge. Craquer comme avant ? Ou résister comme des grands ? Par le passé, la bande à Horford se faisait gentiment marcher dessus, mais cette fois, non. Un premier run en début de dernier quart-temps, permettant à tout le monde de se calmer y compris les ardeurs adverses, puis une fin de rencontre gérée par des jeunes aussi culottés qu’efficaces. Kent et Dennis, Baze et Schröd, un peu Boule & Bill dans leur genre mais totalement Batman et Robin ce mardi. Dans leurs pénétrations ou sur leurs tirs extérieurs, les deux dragsters s’offraient une soirée idéale en duo et faisait craquer le champion en titre pour la toute première fois. Et sur une dernière possession mal gérée par les Cavs, c’est Kent qui transformait la Quicken Loans Arena en frigidaire, grâce à un jumper mortel ligne de fond. Mission accomplie, pas de panique cette fois-ci, Cleveland a failli reproduire le scénario habituel mais Atlanta a tenu et tient sa victoire majeure : 110 à 106.
Il est évident que les Cavs ne pourront aussi mal tirer à distance tous les soirs, et LeBron lâche une mi-temps à 2 points tous les siècles. Mais ce match n’était pas pour Cleveland, c’était un vrai test pour les Hawks. Une équipe d’Atlanta qui, après avoir joué son meilleur match de la saison face à Houston selon Mike Budenholzer, vient de produire son meilleur résultat. Décidément, elle grandit bien cette petite troupe ailée.