TrashTalk Sophomore Award : quel deuxième année pour concurrencer Karl-Anthony Towns ?
Le 01 nov. 2016 à 16:33 par David Carroz
Quand on est rookie, on découvre un nouveau monde, et parfois la transition peut être compliquée pour des jeunes hommes tous justes pubères. Mais l’excuse n’est plus valable en attaquant la deuxième saison dans la Grande Ligue. On attend donc les jeunots de l’an dernier plus matures pour confirmer ou rebondir. Et comme en 2015-2016, on suivra avec attention l’évolution des sophomores dans leur passage à l’âge adulte. Petite présentation donc de ces secondes années qui peuvent prétendre au hautement reconnu TrashTalk Sophomore Award.
Adolescents mais presque des darons
- Karl-Anthony Towns
Les + : le patron de la promo. Rookie of the Year à juste titre, il a déjà l’étoffe d’un All-Star en puissance et d’un élément fondateur sur lequel une franchise peut construire son avenir, mais le présent aussi. A lui de grandir et de durcir en plus son jeu sous les ordres de Tom Thibodeau pour aller chercher les Playoffs.
Les – : une première saison canon qui lui impose de poursuivre sur des standards élevés sous peine de déception, même légère, car si le mec n’est pas en 20-10, les esprits chagrins trouveront à redire. Il est attendu, et c’est là qu’on va voir ce qu’il a dans le ventre, même si on ne doute pas trop. Un nouveau coach également, ce qui peut demander une période d’adaptation.
Stats 2015/16 : 18,4 points à 54,4% dont 34,4% du parking, 81,2% sur la ligne, 10,4 rebonds et 2 passes.
La question : peut-il être All-Star dès cette saison ?
- Jahlil Okafor
Les + : du talent plein les mains et plus de moves offensifs que la moitié des pivots de la Ligue réunis. Et enfin une équipe qui a le niveau pour jouer en NBA en cherchant à gagner quelques matchs. Avec un vrai temps de jeu, le mec peut sortir son double-double tous les soirs sans forcer son talent
Les – : si les Sixers devraient proposer du mieux, c’est surtout dû à leur secteur intérieur. Et là c’est l’embouteillage. Entre un Joel Embiid enfin sur pied, un Nerlens Noel qui s’est installé sur ses deux premières saisons et donc l’ami Jahlil, il y a du monde au poste de pivot. Et comme il est difficile de décaler l’un des trois poste 4 vu leur jeu et le fait que Dario Saric et à l’avenir Ben Simmons peuvent réclamer des minutes pour compléter la raquette, il va falloir sacrifier quelqu’un. Les rumeurs annoncent le sophomore partant depuis de longs mois, sa défense jouant contre lui.
Stats 2015/16 : 17,3 points à 50,7% dont 16,7% du parking, 68,6% sur la ligne, 7 rebonds et 1,2 passe.
La question : quand sera-t-il transféré ?
- Kristaps Porzingis
Les + : il est arrivé sous les hués des fans des Knicks avant de tous les mettre d’accord avec une saison rookie remarquable. De la défense, des qualités athlétiques et des solutions offensives, Kristaps Porzingis a prouvé qu’il n’était pas qu’un projet sur le long terme, mais bien un mec capable de briller dès maintenant.
Les – : quand on joue avec Derrick Rose et Carmelo Anthony, il faut lutter pour avoir des tickets shoot. Et les premiers pas communs de cette « super team » ne nous laissent pas optimistes quant au rôle que Jeff Hornacek veut confier à son Letton qui se contente pour le moment de faire les poubelles. Du gâchis.
Stats 2015/16 : 14,3 points à 42,0% dont 33,9% du parking, 82,9% sur la ligne, 7,3 rebonds et 1,3 passe.
La question : Jeff Hornacek aura-t-il les cojones pour en faire sa première ou au pire, seconde option en attaque ?
- Devin Booker
Les + : le grand gagnant de l’hécatombe niveau blessure du backcourt des Suns l’an dernier, c’est lui. Le jeune sniper a pu briller la saison dernière, à tel point que cette année il sera titulaire aux côtés d’Eric Bledsoe pendant que Brandon Knight animera la second unit. Un shoot pur pour le seul soleil de Phoenix l’an passé.
Les – : une équipe qui ne devrait pas remporter des tonnes de matchs, cela nuit forcément à l’impression générale qui sera laissée. Il faudra également voir la cohabitation dans le backcourt avec Eric Bledsoe qui sera l’arme numéro 1 des Suns en attaque, rôle qui reposait sur les épaules de Devin Booker en fin de saison dernière.
Stats 2015/16 : 13,8 points à 42,7% dont 33,9% du parking, 83,1% sur la ligne, 2,5 rebonds et 2,6 passes.
La question : peut-il marcher sur les traces des fines gâchettes comme Stephen Curry ou Ray Allen ?
Premiers signes de la puberté
- Emmanuel Mudiay
Les + : dans le Colorado, on est en mode reconstruction, sans véritable star. Non, Kenneth Faried n’aura jamais cette carrure, et même si Danilo Gallinari est sympa, il semble difficile qu’il puisse lui aussi atteindre ce statut, surtout s’il passe son temps à l’infirmerie. Cela laisse donc à Emmanuel Mudiay la possibilité de s’affirmer comme le jeune patron de cette équipe.
Les – : difficile de briller sans épurer son jeu. Entre une sélection de shoots parfois douteuse et de nombreuses pertes de balles, le meneur des Nuggets a encore de gros chantiers à bosser pour franchir un palier. Pas facile sans être bien entouré par des joueurs d’expérience. Jameer Nelson peut-il tenir ce rôle de mentor pour que Manu exploite son talent au maximum ?
Stats 2015/16 : 12,8 points à 36,3% dont 31,8% du parking, 67,7% sur la ligne, 3,5 rebonds et 5,4 passes.
La question : a-t-il les épaules pour devenir un Top 10 meneur ?
- Myles Turner
Les + : une montée en puissance au cours de la saison dernière qui a poussé les Pacers à lui offrir le poste de pivot titulaire dans le nouveau roster up-tempo mis en place. Avec ses grosses qualités athlétiques et un jeu offensif très sympa, il a montré dès la soirée d’ouverture que Larry Bird avait raison de lui faire confiance. Un des intérieurs qui montent en NBA et qu’il va falloir suivre sérieusement.
Les – : un poulpe sur la tête qui n’est pas du meilleur goût. Si Myles Turner est un bon contreur, il doit encore taffer en défense pour mieux lire le jeu et réagir de la meilleure des manières à des switches ou pour venir en couverture. Une lecture du jeu à améliorer également de l’autre côté du parquet, mais là il y a Big Al pour lui donner quelques conseils avisés.
Stats 2015/16 : 10,6 points à 50,5% dont 25,0% du parking, 72,2% sur la ligne, 5,7 rebonds et 0,7 passe.
La question : et si c’était lui le premier lieutenant de Paul George ?
- Willie Cauley-Stein
Les + : comme Myles Turner, on l’a vu progresser durant le dernier exercice pour finalement boucler une saison rookie très encourageante. Mobile, bon défenseur et rebondeur, il semble être apprécié de DeMarcus Cousins qui peut briller pendant que WCS taffe plus dans l’ombre. Sans compter qu’il a enfin un coach cette saison avec Dave Joerger qui connait un peu le boulot des big men.
Les – : se développer et progresser dans l’asile de Sacramento, bon courage. Surtout à côté d’un mec qui prend autant de place que Boogie. Il faudra également s’acheter un jeu offensif plus consistant, même si on a vu que les intérieurs actuels, en dehors de quelques exceptions, pouvaient être valorisés sans être capable de se poser à plus de 50cm du cercle.
Stats 2015/16 : 6,9 points à 54,4% dont 34,4% du parking, 81,2% sur la ligne, 5,2 rebonds et 0,6 passe.
La question : comment se prépare-t-il à prendre la succession de DeMarcus Cousins qui quittera bientôt les Kings (oups) ?
- D’Angelo Russell
Les + : un talent certain, un mental encore plus gros et un sentiment de liberté suite à la retraite de Kobe mais surtout le changement de coach aux Lakers. Après avoir galéré avec Byron Scott qui ne lui a réellement donné sa chance que tardivement, D’Angelo est aujourd’hui au taquet pour être le leader offensif des jeunes angelinos. Les résultats ne seront peut-être pas toujours là, mais le spectacle si. On attend donc de voir l’ami Russell prendre et rentrer des gros shoots, le sang glacé coulant dans ses veines.
Les – : attention au melon et à l’état d’esprit. Certes, Byron Scott n’était pas une lumière en tant que coach et formateur, mais il n’avait pas tort sur un point : la maturité de D’Angelo Russell reste à prouver, l’affaire de la vidéo avec Nick Young en atteste. On verra donc si Swaggy-P lui glisse une petite peau de banane pour lui rendre la pareille ou si DLo se charge lui-même de se saborder.
Stats 2015/16 : 13,3 points à 41,0% dont 35,3% du parking, 73,6% sur la ligne, 3,4 rebonds et 3,3 passes.
La question : un mec qui prétend avoir toujours pris Luke Walton à 2K est-il crédible ?
Une mue soudaine cette année ?
- Mario Hezonja
Les + : que la Croatie sorte des bons basketteurs, c’est fréquent. Qu’ils taquinent la balle, le shoot, on en a l’habitude. Mais qu’un de ses enfants dispose en plus d’énormes qualités athlétiques, voilà qui est moins banal. Et pourtant cela existe, et Mario Hezonja possède donc un attirail fourni pour s’imposer en NBA.
Les – : même si Victor Oladipo n’est plus dans les parages et que cela devrait lui permettre d’obtenir un temps de jeu plus conséquent, il passera encore derrière Evan Fournier poste 2 ou Jeff Green et Aaron Gordon à l’aile. Il lui faudra saisir sa chance en sortie de banc, chose qu’il n’avait pas réussi avec régularité l’an dernier.
Stats 2015/16 : 6,0 points à 43,0% dont 34,9% du parking, 89,3% sur la ligne, 2,2 rebonds et 1,4 passe.
La question : peut-il bouffer Jeff Green et devenir titulaire au poste de small forward pendant qu’Aaron Gordon joue les Twinners en sortie de banc ?
- Stanley Johnson
Les + : une grosse confiance en lui, l’envie de progresser et un bagage physique/athlétique impressionnant qui avaient fait de lui un lottery pick convoité, voilà les principales qualités de Stanley Johnson. Dans une équipe des Pistons relativement jeune mais qui nourrit de grosses ambitions à l’avenir, on attend de lui qu’il s’installe dans le cinq majeur. A 20 piges, son potentiel est énorme.
Les – : Stan Van Gundy est de la vieille école et laisse la priorité aux joueurs expérimentés, ce qui place Stanley Johnson derrière Marcus Morris. S’il a parfois été décalé poste 2, il n’a pas l’étoffe d’un arrière, ni le handle ou la créativité. Des points faibles à bosser.
Stats 2015/16 : 8 points à 37,4% dont 30,6% du parking, 78,4% sur la ligne, 4,2 rebonds et 1,6 passe.
La question : quand on a voulu regarder LeBron James droit dans les yeux, peut-on se contenter de passer derrière Marcus Morris dans un roster ?
- Justise Winslow
Les + : probablement le plus grand gagnant de l’été compliqué du Heat. Sans Chris Bosh et Dwyane Wade, il devient assez logiquement la troisième option du côté de South Beach derrière Goran Dragic et Hassan Whiteside. De quoi donc montrer de belles choses et gonfler les stats, en mettant en œuvre les préceptes appris avec Flash et Luol Deng la saison dernière. Tout le monde n’a pas de tels professeurs.
Les – : l’an dernier, il a pu apprendre dans l’ombre, mais aujourd’hui il est sous le feu des projecteurs. Annoncé comme un steal pour Miami le soir de la Draft, il va donc être attendu dans une équipe qui a perdu ses deux leaders et d’autres tauliers.
Stats 2015/16 : 6,5 points à 42,3% dont 27,1% du parking, 68,6% sur la ligne, 5,2 rebonds et 1,5 passe.
La question : la maturité aperçue en Playoffs peut-elle se confirmer sur la durée de la saison ?
- Rondae Hollis-Jefferson
Les + : à Brooklyn, il y a une belle collection de no-names pour encadrer Brook Lopez et Jeremy Lin. Et pas forcément beaucoup de jeunes avec du potentiel. Alors Rondae Hollis-Jefferson doit tirer son épingle du jeu après une saison rookie gâchée par une blessure. Le gamin semblait avoir la dalle, à lui de confirmer ça sur un parquet.
Les – : difficile de savoir ce qu’on peut attendre de l’arrière-ailier dans une franchise condamnée à se battre pour un lottery pick qu’elle ne récupèrera même pas. Est-ce que ce cadre ne nuira-pas à son développement ? Surtout qu’il n’a pas de vétéran sur lequel s’appuyer à son poste pour grandir.
Stats 2015/16 : 5,7 points à 45,4% dont 26,7% du parking, 71,4% sur la ligne, 5,2 rebonds et 1,4 passe.
La question : est-ce qu’il peut citer le nom de tous les joueurs de l’effectif des Nets ? Ou au moins la moitié ?
Voilà, la saison est lancée et la course au TrashTalk Sophomore Award également. Avantage certain pour Karl-Anthony Towns tellement impressionnant lors de son année rookie, mais nous ne sommes pas à l’abri d’un carton de D’Angelo Russell ou Myles Turner, bien plus responsabilisés pour leur second exercice NBA.