Marc Gasol est beaucoup trop clutch : victoire bien arrachée, célébration de la noche

Le 31 oct. 2016 à 07:12 par Bastien Fontanieu

Marc Gasol
Source image : NBA League Pass

Que ce fût difficile, et compliqué, et pas forcément mérité. Cependant, lorsqu’il restait encore un peu d’espoir et qu’il fallait trouver un héro pour s’en sortir, les Grizzlies ont fait appel au bon barbu : la Gasolina.

Ils étaient foutus. Enterrés, crevés, prêts à encaisser une seconde défaite de suite après le piège new-yorkais du samedi, les soldats du Tennessee traînaient une sale gueule et Washington tenait sa rencontre. Mais tout ça, c’était sans compter sur Marc et son fighting spirit, sans Mike Conley et son calme, et sur quelques conneries offertes par les Wizards, tout ce qu’il fallait pour renverser la vapeur. On se demandait justement si Gasol allait pouvoir jouer longtemps à cause d’un pied endolori et des minutes qui devaient être surveillées, mais en voyant son pivot exceller dans le money-time, David Fizdale a jeté son plan de jeu derrière le banc. Fuck it, on va suivre le géant et puis c’est tout. Le genre de décision qui paye dans les dernières secondes du match, surtout avec trois points de retard et sans véritable tireur disponible. Car si Vince Carter s’offrait un match revival (5/6 de loin) et Conley offrait son 3/5 tout à fait respectable, ces deux options étaient bien gardées par des visiteurs qui ne voulaient pas voir le cauchemar se produire sous leurs yeux. Mais cauchemar, il y eut bien. Et miracle signé par le numéro 33, il y eut bien.

Suffisamment confiant en son pivot pour lui dessiner le système pour l’égalisation, Fizdale décida de donner la possession ultime à un Marc situé à 8 bons mètres, en croisant les doigts pour que l’intéressé puisse faire ficelle. Gortat en retard, bien retenu par un Carter qui pose un écran borderline, Gasol lâche sa prière en l’air et fait exploser le FedEx Forum : tout le monde en prolongation, on a un match à voler. Car il s’agissait bien d’un hold-up, magnifiquement orchestré certes, mais loin de rassurer les fans de Memphis, comptant sur une adresse folle de leur pivot pour s’en sortir in extremis. En overtime, le frère de Pau se permettait la totale, en rentrant une nouvelle flèche à distance et en pétant la air guitar. Célébration ultime pour lui, qui souhaitant tant revenir sur les parquets après une saison flinguée par sa blessure. Poussé par son public et en parfait duo avec Conley, Marc termina la soirée avec 20 points et 10 rebonds, à 4/6 de loin. Idéal pour compléter le ménage fait par Zach Randolph en sortie de banc (22 points en 25 minutes) et surtout punir Washington pour ses vilaines erreurs de fin de rencontre. On n’avait pas entendu le FedEx rugir autant devant ses joueurs, assister à ce spectacle avec Gasol au centre de la scène était un pur régal.

Une victoire 112 à 103, arrachée avec les ongles, en rampant, façon grit and grind, tout simplement. Mais si la baston intérieure était avant à la mode, les Grizzlies ont doucement appris à bombarder à distance. Gasol sera le premier à se faire plaisir derrière l’arc, les Wizards peuvent aujourd’hui le confirmer.

 

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