Preview des Raptors 2016-2017 : les victoires c’est comme la poutine, y’en a jamais assez
Le 19 oct. 2016 à 17:12 par Benoît Carlier
Pour leur 21ème année dans l’élite, les Dinos ont battu tous les records de la franchise pour échouer à une petite victoire des Cavaliers en régulière. Un régal de saison qui pouvait difficilement mieux se terminer et qui sera donc hardcore à imiter en 2017.
Résumé des transferts de l’été
- Ils arrivent : Jared Sullinger, Jakob Poeltl, Pascal Siakam.
- Ils prolongent : DeMar DeRozan.
- Ils sont partis : Bismack Biyombo, James Johnson, Luis Scola.
D’habitude si inspiré pour renforcer son effectif, Masai Ujiri n’a pas pu éviter une légère perte de niveau cet été. La faute en partie à un contrat à 139 millions de billets verts qu’il a fallu absorber dans la masse salariale de la franchise pour les cinq années à venir. Du coup, les Raptors perdent leur titulaire le moins productif mais aussi deux éléments majeurs de leur banc en quelques mois. Si le pari Jared Sullinger n’est pas très risqué avec un contrat d’une seule saison, c’est surtout au niveau des remplaçants que des points d’interrogation apparaissent. Bismack Biyombo l’a prouvé tout au long des Playoffs, il était l’un des éléments clé de la rotation de Dwane Casey et sa dissuasion défensive risque de manquer aux Canadiens. Quant à James Johnson, il était certes souvent blessé mais il faisait quand même partie de cette rare catégorie de joueurs à pouvoir défendre sur le gros ailier adverse (chauve et avec le numéro 23 de préférence) tout en prenant régulièrement feu offensivement. Aussi talentueux soient-ils, il faudra du temps aux rookies pour atteindre le niveau de ces deux hommes là et cela devrait se ressentir cette saison dans le jeu de Toronto.
Effectif pour la saison 2016-2017
- Meneurs : Kyle Lowry, Cory Joseph, Delon Wright.
- Arrières : DeMar DeRozan, Norman Powell.
- Ailiers : DeMarre Carroll, Terrence Ross, Bruno Caboclo.
- Ailiers-forts : Jared Sullinger, Patrick Patterson, Pascal Siakam.
- Pivots : Jonas Valanciunas, Lucas Nogueira, Jakob Poeltl.
Les joueurs en gras sont ceux qui devraient intégrer le cinq majeur au début de chaque rencontre dès le début de la saison.
Rien que du très classique pour Dwane Casey qui devrait simplement introduire Jared Sullinger dans le cinq majeur. Malgré sa bonne brioche, l’intérieur sait s’écarter pour prendre sa chance de loin à la manière de ce qu’un Luis Scola pouvait faire et il devrait proposer de bons écrans à son meneur. Derrière, ça sera un peu la surprise avec deux rookies et le jeune Lucas Nogueira encore très peu utilisé pour l’instant. Seul Patrick Patterson pourra aussi être appelé pour augmenter le spacing et débloquer la situation du parking.
Question de la saison : quel avenir pour le backcourt des Raptors ?
Sans rentrer dans les chiffres à rallonge, l’énorme contrat signé par DeMar DeRozan pendant l’été pose plein de questions sur la suite de cette franchise. D’un côté, l’arrière était le joueur le plus ancien du vestiaire et sa prolongation marque une vraie preuve de confiance de la part de son management. De l’autre, la somme investie compromet le projet de l’équipe à moyen et long terme. Cet été déjà, Bismack Biyombo aurait aimé rester au Canada mais les Raptors ne pouvaient pas s’aligner sur les prix pratiqués dans les autres franchises. Un problème qui pourrait concerner l’autre All-Star de l’équipe dans un an, Kyle Lowry qui devrait logiquement activer sa player option pour aller négocier un nouveau contrat avantageux en juillet 2017. Le meneur a déjà déclaré qu’il souhaitait rester chez Drake mais ses exigences salariales pourraient mettre fin à leur collaboration plus vite que prévu. Un casse-tête pour Masai Ujiri qui n’a pas pu échapper aux performances mi-figue mi-raisin de ses deux têtes d’affiches lors des dernières campagnes de Playoffs et qui pourrait décider de poser une petite dynamite dans l’équipe dans un an au cas où le meneur perdait encore son basket au printemps.
Candidat sérieux au transfert : Patrick Patterson
Contractuellement parlant, Pat-Pat est le plus à même de s’en aller pendant la saison avec une dernière campagne prévue à 6 millions de dollars. Si la mayonnaise prenait rapidement avec Pascal Siakam et Jakob Poeltl, les Raptors pourraient donc être tentés de se séparer de Patoche pour ne pas le laisser partir contre peanuts quelques mois plus tard. Mais le conditionnel reste de mise, l’ancien Rocket restant un membre important du vestiaire local, sans parler de son amour du maillot comme il avait pu l’expliquer dans une lettre ouverte aux fans juste avant le début des derniers Playoffs.
Candidat sérieux pour la surprise : Norman Powell
Le sophomore l’a déjà montré l’année dernière, il n’a pas froid aux yeux. Parfois titularisé en l’absence de DeMarre Carroll et de James Johnson, il n’a pas eu besoin d’une longue période d’adaptation pour comprendre son rôle. Du haut de ses quatre années passées à UCLA, le natif de San Diego n’était pas un débutant comme les autres et il devrait encore monter en puissance cette saison avec un temps de jeu en hausse. Que ça soit pour verrouiller le meilleur attaquant adverse ou pour taper des grosses claquettes et faire changer le momentum de camp, Norman Powell sera votre homme.
Meilleur et pire scénario possible
- Les présentations sont vite faites et les Raptors peuvent entamer leur saison comme ils l’avaient terminé. Comme souvent avec les équipes qui se connaissent depuis longtemps, les automatismes font tout de suite la différence au début de la saison et Toronto se positionne rapidement comme le premier chasseur des Cavaliers à l’Est. Grâce à l’avantage du terrain, les Dinos passent sans encombre les deux premiers tours des Playoffs mais tombent encore sur une équipe de Cleveland trop talentueuse. Les Canadiens chutent au terme d’un Game 7 disputé qui leur laisse de l’espoir pour les saisons à venir si jamais le front office parvient à conserver le même groupe pour l’année suivante.
- Trop occupé à dépenser ses thunes en nouvelles paires de sneakers, DMDR n’est pas assidu à la salle pendant la pré-saison et se blesse après seulement deux semaines de compétition. Orphelin de son bro, Kyle Lowry se rattrape à la cantine et prend 10 kilos en suivant le régime Sullinger à base de sirop d’érable. Ses courses ne sont plus aussi tranchantes et c’est toute l’équipe qui fait la moue pendant que les tempêtes de neige s’acharnent sur la CN Tower. A dix matchs de la fin de la saison, les Raptors se font rattraper par New York et Washington et terminent septièmes de Conférence. Les Celtics sont sans pitié et ne feront qu’une bouchée de Toronto, 4-1. L’heure pour Kyle Lowry d’aller voir ailleurs ?
Pronostic de la rédaction : 50 victoires – 32 défaites
Avec un groupe légèrement plus faible que la saison dernière, Toronto reste tout de même largement supérieur à la majorité des équipes à l’Est sur le papier. Un avantage qu’il faudra confirmer dans la pratique pour faire rêver un public de passionnés qui n’attend que ça.
Ensuite, c’est surtout en Playoffs que l’on attendra Kyle Lowry et DeMar DeRozan au taquet pour en finir avec cette tendance à choker dès que l’on joue au meilleur des sept manches.