DeMarcus Cousins annonce : “Quand j’aurai trouvé ma régularité, il n’y aura plus de débat”
Le 11 oct. 2016 à 16:39 par Bastien Fontanieu
C’est dans une longue et intéressante interview donnée sur Sirius XM Radio que le monstre de Sacramento s’est ouvert sur son rôle et sa marge de progression : il reste encore du boulot, et c’est tant mieux.
On en parle souvent, car le potentiel de DeMarcus est quasiment indescriptible. Sorte de mix entre la domination physique des meilleurs pivots et la finesse technique des extérieurs, Cousins est un phénomène comme on en voit tous les 10 ans. Le problème ? C’est que cette machine capable de détruire la compétition évolue dans un endroit peu enclin à lui garantir du succès, même si une page s’est tournée cet été. Sacramento, avec tout l’amour qu’on a pour ses habitants, c’est l’asile préféré des fans, qui aiment voir les pétages de plombs s’enchaîner chaque soir et les campagnes se terminer sous la barre des 35 victoires. Un bordel qui peut paraître sympathique de l’extérieur, mais qui frustre bien des copains de l’intérieur, dont en premier son leader. En effet, DMC en a marre de passer ses printemps dans le canapé, et il sait qu’un véritable changement doit s’opérer dans son crâne comme dans son attitude quotidienne. Et dans cet entretien riche en belles punchlines, l’intérieur a plutôt joué la carte de la maturité. Avec une grosse déclaration pour commencer, certes, mais une remise en question générale qui devrait donner le sourire aux fans californiens. Les premiers effets de l’ère Dave Joerger, ou l’impact direct d’un été passé avec Team USA ? Les deux, mon colonel.
Je pense que je suis le joueur le plus dominant de la planète, mais je ne crois pas être assez irrégulier, et c’est un vrai problème. Quand j’aurai trouvé ma régularité, je crois qu’il n’y aura plus vraiment de débat. […] Techniquement et physiquement j’ai tout ce qu’il faut, mais je crois que c’est davantage une question psychologique. Apprendre à traverser l’adversité et les moments difficiles, mener mes gars dans la difficulté, c’est fondamental. […] Ma définition du leadership est assez différente de celles des gens en général. Quand t’es dans une équipe qui gagne, on pense souvent que celui qui se tape le torse est le leader. Je pense que c’est facile d’être le leader quand tout va bien, les vrais leaders apparaissent quand on affronte l’adversité, selon moi. Quand t’es au fond, c’est là qu’on retrouve les vrais leaders.
La fin des chaises tabassées devant le public ? Des protège-dents jetés sur le banc et des fautes techniques collectionnées avec passion ? Difficile de concevoir que la machine formée à Kentucky changera fondamentalement du jour au lendemain, mais on a vu Joerger dresser plus d’un cas lors de ses années dans le Tennessee, et la croisière mumuse passée cet été avec Coach K a également dû jouer dans son esprit. C’est donc avec impatience qu’on attend DeMarcus cette saison, car un des plus gros challenges de sa carrière l’attend. Statistiquement, on sait qu’il sera là. Visuellement, on sait que le stade sera tout neuf. Stratégiquement, on sait que le nouveau coach fera bien mieux que ses prédécesseurs. Mais dans le leadership et le comportement ? Verra-t-on un nouvel homme, capable de rejoindre l’élite de la Ligue en changeant son image ? Il est clair que dans un monde parfait et donc dans une équipe à succès, Cousins serait acclamé et dicterait même sa loi dans le monde entier. Cependant, ce rêve est loin de représenter la réalité, et il faudra faire avec les armes données par un management plus sérieux cet été.
La régularité, aussi bien psychologique que numérique. Voilà un beau challenge que se fixe le leader des Kings, lui qu’on espère voir bien plus mature cette saison. Car même si on l’adore voir enchaîner les conneries, observer un tel talent encaisser les défaites est une torture sans nom.
Source : Sirius XM Radio