Les notes d’Espagne – Australie : du Pau Gasol au super
Le 21 août 2016 à 19:28 par Simon Capelli-Welter
Au final d’un superbe match, le bronze finit au cou des Espagnols, meilleure équipe de cette petite finale. Mais au vu de leur retour dans ce match comme de leur tournoi, les Australiens auraient mérité un peu mieux qu’une médaille en chocolat.
Espagne
Rubio (5) : une faute idiote dès le début de match, du coup, Ricky s’est vite retrouvé vite le banc avec sa deuxième en moins de trois minutes. Du coup, il n’est jamais vraiment rentré dans son match, et c’est un certain Rodriguez qui a surtout organisé la manoeuvre espagnole.
Llull (4) : très maladroit (1/9 aux tirs, 0/4 du parking), il est apparu frustré tout le long de cette petite finale.
Fernandez (6) : beaucoup de simulations, mais ne fait pas semblant en défense, surtout sur Patty. Toujours aussi irrégulier en attaque, donc capable de prendre feu à tout moment, il a mis les gros shoots aux bons moments.
Mirotic (5,5) : deux 3-points dans les 5 premières minutes pour lancer la Roja, puis un step-back dans la tête d’Andersen. Un gros rebond offensif, une grosse béquille au genou, Niko s’est bien battu, finissant ainsi souvent au sol. Un match dans le combat pour lui, pas forcément son point fort, mais il n’a pas démérité, loin de là.
Gasol (8) : très actif dès le début du match, Pau avait envie de réussir sa dernière en FIBA. Il est rentré dedans d’entrée, prenant ses shoots, demandant au poste, boxant au rebond, se retrouvant régulièrement sur la ligne des lancers dans le premier quart, il n’a cessé de provoquer, tout en donnant son max en défense. Son beau plongeon pour sécuriser un rebond défensif dans le second donna par exemple une première avance à l’Espagne. Une fois l’Australie remontée, la Roja a pu se ré-appuyer sur lui pour repartir au combat en seconde mi-temps, et sortir littéralement Bogut de son match. Toute l’attaque espagnole s’est faite autour de lui, sa présence, son placement et ses écrans, et c’est ainsi qu’un Rodriguez a pu arracher la faute en fin de match. Et la médaille. Ses stats pour ce qui sera son dernier match en fiba : 12/15 aux tirs, 1/2 à 3. Boom boom Pau!
Rodriguez (5,5) : bien contrôlé par Delly et Mills, il a été maladroit (4 sur 11 aux shoots, 1 sur 5 à 3 points). “Chacho” a ainsi raté le shoot qui aurait pu assurer un écart de trois points en fin de match aux siens, mais on retiendra surtout qu’il a mis les lancers décisifs, pour permettre aux siens de revenir du Brésil tout bronzés.
Navarro (4) : un court passage, mais suffisamment pour se montrer hors-rythme et maladroit. Bomba triste, mais Bomba fait du ski.
Claver (5) : est rentré défendre, faire des fautes, des écrans et des aides. Parfait.
Hernangomez (5) : le troisième frère Gasol, le petit frère. Il sera au centre de la Roja pendant des années.
Reyes (5,5) : un joli trois-points, de bons coups d’épaules, et le surplus d’énergie qu’il fallait pour que l’Espagne ne décroche pas face au retour des Australiens dans cette partie.
Australie
Dellavedova (5,5) : un début de match compliqué, tout en mauvaises passes et balles perdues, mais s’est complètement retrouvé ensuite, dirigeant le come-back des siens tout en assurant sa part au storing. Et toujours aussi relou et généreux en défense, c’est entendu.
Mills (5,5) : comme Delly, mauvais au début puis de mieux en mieux. A commencé par du vrai n’importe quoi et beaucoup de précipitation, entre trois trop rapides, et mauvais choix, Patty arrosoir a commencé à chauffer le poignet sur un trois, puis un autre, pour redevenir Patty Bomb et mettre l’Australie dans la partie. Hyper présent en défense, il a malheureusement raté ses derniers shoots (un trois et un petit shoot sur un beau système après remise en jeu -feinte de hammer, prise du couloir central-) et là l’occasion de finir médaillé dans ces Jeux. Patty chocolat.
Ingles (6,5) : gros gris abattage, entre sa défense sur Rudy, et son application continue. Certes, il a perdu deux trois ballons en première mi-temps, quand tout le collectif australien déraillait sous la pression de l’enjeu et de la défense espagnole, mais il a surtout permis aux siens de tenir le cap. + un demi-point pour ses jolies feintes de grand-père qui lui permettent de marquer en bas.
Baynes (4,5) : à trop vouloir s’imposer physiquement, il en a oublié de jouer la plupart de la rencontre. Faut dire que Pau lui a fait la leçon et que Bogut l’a trop vite abandonnée. Toutefois, il fait une fin de match de patron, croyant même donné la victoire au siens sur un book digne de Rudy Gobert.
Bogut (4) : grosse présence d’entrée, mais toujours un poil en retard. D’une seconde sur sa claquette, d’un pas sur Gasol, d’une seconde sur ses interventions. Résultat, les fautes se sont accumulées en même temps que la frustration, et il a du quitté les siens bien trop tôt, soit à 12 minutes de la fin. Andrew Bog-out.
Andersen (6,5) : 4 points au poste d’entrée (sur de jolis moves de surcroit), une belle adresse en général et ce trois-points en particulier pour, à 30 secondes avant la mi-temps, recoller à -4, avant de mettre un coup de coude dans la face à Llull puis de prendre les trois lancers juste avant le buzzer, permettant à l’Australie de rester dans le match à moins deux. En clair, c’est lui qui a permis à l’Australie de rester dans le match et de revenir comme un boomerang. En seconde, il a continué de faire son max, se battant sur tous les ballons tous les rebonds, mais il n’a manqué qu’un point…
Broekhoff (6,5) : bonne entrée, il a donné du rythme, de l’adresse et un nouveau souffle aux siens.
Motum (7) : 6 sur 7 aux deux points, 6 rebonds, son entrée a grandement contribué au retour des siens et du suspense dans ce match. Et puis bon, mérite une grosse note rien que pour son dunk de punk sur Pau. Fallait bien salir un peu le grand Gasol pour sa dernière. Hommage.
Lisch, Bairstow, Goulding, Martin : non-notés
L’Australie repart bredouille de ces jeux, alors qu’au final (et en attendant cette dernière), c’est eux qui auront le plus inquiété Team USA et semblait pendant longtemps la véritable deuxième meilleure équipe du tournoi. Les Aussies sont d’ailleurs partis peut-être trop forts trop vite, s’écroulant complet en demi face à la furia Serbe, puis d’un rien en petite finale face à la furie Roja.
Une médaille de plus, donc, pour cette génération espagnole, et pour la dernière de Gasol. On a beau avoir du mal, nous autres petits français, avec cette grande équipe qui a nous a si souvent salement éliminé, elle ne mérite au fond qu’une seule chose : le respect.
Source image : NPA2009